Criminalité, médias et autruches

Par Xavier Raufer

ICÔNE gauche-caviar, ex-directeur de Charlie Hebdo et de France Inter, Philippe Val assène la sentence : "La presse agonise. Elle est sous perfusion de l'Etat et de financiers de plus en plus baroques". Pour Mediapart (11/10/16), la presse d'information est "en putréfaction... vendue au
capitalisme financier". Connivence et accointances : au total, ce mimétique banc-de-sardines dit la même chose, au même instant, dans le même sens.
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Un sondage après l'autre, les citoyens crient que la presse "ne résiste pas aux pressions du pouvoir" (67%) ou du fric (58%). Les lecteurs de moins de 35 ans ? C'est pire : 70% ont perdu confiance. Question en direct sur RMC le 13 décembre passé (7958 votants) : les médias nous mentent ? Oui, 91% !
Les sondés dénonçant les manipulations, l'occultation des faits, leur tri arbitraire et partisan. Flèche du Parthe d'un pilier de France Culture : Brice Couturier crucifie (19/08/16) "ces personnages arrogants quoiqu'incultes, qui méprisent les faits, les chiffres, la réalité..."- les
bobo-journalistes, bien sûr.
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A la botte de MM. Niel, Drahi & co., ce "Parti des Médias" entretenu et déconsidéré oblitère le réel-d'abord, en matière de sécurité. Il balaie, comme d'anodins "faits-divers", une criminalité qu'il occulte hystériquement.
Voici comment :
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- Matraquage d' "édulcorants sémantiques", mots creux visant à endormir le lecteur, "personne
" (au lieu de bandit, violeur, assassin, malfaiteur) ; "produits " (au lieu de cocaïne, héroïne, ecstasy) ; toujours parler de "délinquant", jamais de "criminel",
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- Oblitération bienséante de l'origine des bandits : toujours donner les noms exotiques des victimes, jamais celui des assassins ; oubli de la dimension clanique ou tribale, ou des fratries,
dans les diasporas criminalisées,
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- Flagrant truquage, comme de donner pour "Roumains" ou "Bosniaques", les nomades criminalisés issus des Balkans,
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- Etouffement de toute tentative d'exposer le coût réel du crime en France,
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- Adhésion fanatique à l'inepte "culture de l'excuse", expliquant tout crime par la misère sociale, le chômage et le racisme-monochrome.
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Dans un rare élan de lucidité, Le Monde écrivait (21/10/2016) que "L'occultation et le déni sont les pires manières de comprendre et d'agir".
Une sagesse que ce quotidien, et d'autres du "Parti des Médias", ferait bien de s'appliquer à lui- même.
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Xavier Raufer - avril 2017