Le 24 novembre prochain le peuple suisse aura à se prononcer sur « l’initiative pour la famille ».
Le texte proposé pour la modification de l’art. 129 al. 4 de la constitution demande à ce que :
"Les parents qui gardent eux-mêmes leurs enfants doivent bénéficier d‘une déduction fiscale au moins égale à celle accordée aux parents qui confient la garde de leurs enfants à des tiers."
La famille est le fondement de notre société. L'un des principaux objectifs de cette initiative est de réduire la charge fiscale pesant sur les familles. Cet allègement ne doit pas profiter uniquement aux familles qui font garder leurs enfants par des tiers. Les parents qui volontairement mettent leur vie professionnelle de côté et s'occupent eux-mêmes de la garde et de l'éducation de leurs enfant doivent pouvoir également profiter de ces allègement fiscaux.
Pour certains de ses opposants, cette initiative ferait la part belle aux familles traditionnelles et à une conception rétrograde de la famille ! Oui, et alors ? La famille a toujours été la grande ennemie des totalitarismes. Car elle est le creuset de l’éducation. Le lieu où se transmettent les valeurs. L’endroit où se forgent les individus autour de ces piliers universels que sont l’autorité, l’ordre, le mérite et la responsabilité. Ce n’est pas un hasard si, dans la plupart des dictatures l’une des premières mesures prises constituait à séparer très tôt les enfants de leurs parents. Au nom, paraît-il, de l’égalité des chances. Avec surtout comme arrière-pensée de former des adultes, dociles, soumis et résignés à la misère matérielle et intellectuelle que leur réserve le collectivisme. Lors des récents débats sur le « mariage pour tous » en France, Benoît XVI a déclaré que:
"Défendre la vie et la famille dans la société n'est en rien rétrograde mais plutôt prophétique car cela revient à promouvoir des valeurs qui permettent le plein épanouissement de la personne humaine".
Bien sûr l’importance de la famille ne se résume pas à des questions d’argent ! Cependant l’initiative de l’UDC aura au moins le mérite de soutenir les parents préférant assurer eux-mêmes la garde de leur enfant et cela au plus grand profit de la société. Oui à la famille le 24 novembre prochain!
Alexandre Cipolla,
vice-président de l’UDCVR et
député-suppléant
Voir encore
Madame Oberson, admettons qu’il soit juste que l’Etat encourage un des conjoints à rester à la maison pour s’occuper des enfants, alors l’initiative rate sa cible!
Les impôts étant progressifs, un ménage avec de faible revenus familiaux aura un gain faible avec cette déduction, encore plus si l’un des conjoints arrête de travailler. Si cette initiative est acceptée, elle profitera surtout aux revenus élevés dont l’un des conjoints ne travaille déjà pas!
Pour encourager l’un des conjoints à arrêter de travailler, il faudrait alors augmenter les allocations familiales.
Très belle contradiction Alexandre! Cette initiative veut privilégier un système familiale par rapport aux autres, tu le dis clairement dans ton texte. Ou, autrement dit, l’Etat, via la fiscalité, vient s’immiscer dans les familles pour expliquer comment il faut se gérer. La question ici n’est pas de dire qu’un mode de garde est meilleur ou pas qu’un autre; la question est de savoir si on admet que l’Etat vienne nous expliquer comment faire dans quelque chose d’aussi intime que la sphère familiale. Je croyais que l’UDC était un parti d’obédience libéral qui tenait à ce que l’Etat ne s’immisce pas dans la sphère privée des citoyens… Ah ben non, quand il faut orienter le bon peuple, il peut!
Je souscris totalement aux propos de M. Cipolla.
Nombre de femmes aux faibles revenus familiaux n’ont pas le choix entre garder leurs enfants elles-mêmes ou aller travailler. Il y a donc discrimination, injustice entre une femme aux revenus familiaux conséquents qui peut se permettre de choisir de garder ses enfants elle-même et une femme qui le voudrait bien mais qui est obligée de prendre un emploi.
Je rajouterais qu’une femme qui élève elle-même ses enfants fait faire des économies à la collectivité sachant ce que coûte un enfant à la crèche !
En séparant l’enfant de sa mère dès son plus jeune âge,en l’empêchant d’être “coocooné” passage obligé à cette période de sa vie, l’enfant se forge une carapace et c’est ainsi que l’on déshumanise notre société. (je résume en quelque sorte les propos de Benoit XVI pour qui j’avais une grande admiration; un pape intelligent )