Le nouveau livre de Gilles-William Goldnadel dénonce les «fascistes» d’aujourd’hui: ils campent à l’extrême gauche. Et ils ont beau n’avoir rien à envier à leurs ancêtres d’extrême droite en matière de haine, de violence, de racisme et d’antisémitisme, ils bénéficient de l’inaltérable bienveillance des « grands » médias, notamment publics.
Gilles-William Goldnadel est un homme passionné, un avocat qui ne mâche pas ses mots, quand il parle comme quand il écrit. Son Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche, sous-titré « les fachos ont changé de côté » lui ressemble : il va droit au but. Là où nombre de personnalités engagées dans ce combat se sentent tenues de donner quelques gages à la gauche culturelle par le biais de la théorie de la tenaille identitaire, selon laquelle à l’islamo-gauchisme conquérant correspondrait la poussée d’un identitarisme blanc, Gilles-William Goldnadel expédie assez vite ad patres l’un des manches de la tenaille, et assume pour sa part la bataille culturelle : « Je ne dis pas qu’il n’y a plus de fascistes à l’extrême-droite, mais j’affirme qu’en termes de quantité et de pouvoir de nuisance médiatique, il y a d’un côté une vieille alouette aux ailes rognées et de l’autre des troupeaux de jeunes chevaux sauvages qui saccagent nos vies avec leurs gros sabots. »
Goldnadel explore donc la réalité d’une extrême gauche qui justifie la violence politique, déteste les libertés, promeut le racisme et l’antisémitisme. Son livre ne prétend pas établir une analyse universitaire de l’islamo-gauchisme, mais illustrer par l’exemple son emprise sur nos existences et les complicités tant politiques que médiatiques ou universitaires qui lui permettent de prospérer.
La peur doit changer de camp !
« N’ayez pas peur » : bien que n’appartenant pas à la même tradition politique qu’Élisabeth Badinter, l’avocat doué d’une plume aussi alerte que sa parole commence son manuel de résistance par la même exhortation que la philosophe (et que le président Jésus, dirait Basile de Koch). Le 6 janvier 2016, elle n’avait pas hésité à déclarer dans la matinale de France Inter : « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe. » En lisant Gilles-William Goldnadel, on constate avec lui que, depuis 2016, les accusations visant à rabattre le caquet de tout contradicteur se sont multipliées. C’est ainsi qu’aux procès en « islamophobie » se sont ajoutés ceux en « racisme systémique », « privilège blanc », « appropriation culturelle », « domination hétéro patriarcale blanche », « transphobie »… Ce cocktail où religion, race et sexe sont instrumentalisés en faveur de la censure du réel rendra folle notre société.
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Il remarque que là où le factuel devrait régner en maître, c’est-à-dire dans les médias, il est aboli dès qu’il dérange certaines représentations. Ainsi, selon que l’auteur d’un acte criminel est blanc ou noir, la presse mentionnera ou occultera son origine. Le plus souvent, celle-ci n’est mise en avant que si le criminel est blanc. L’avocat compare le traitement de nombre d’événements sous cet angle. Il évoque par exemple l’affaire de Charlottesville où une manifestante antiraciste fut écrasée par un camion conduit par un Blanc sympathisant sudiste, et un massacre de masse, perpétré dans le Colorado le 22 mars 2021 par un certain Ahmad Al Aliwi Alissa, venu de Syrie, dont les dix victimes étaient blanches. Il met en regard la quasi-occultation du massacre et le torrent de commentaires et d’analyses suscités par l’affaire de Charlottesville. Il revient également sur les viols de Cologne, commis par des migrants lors de la Saint-Sylvestre 2016 : presse et politiques s’étaient trouvés bien embarrassés par une affaire qui mettait en lumière les rapports violents des agresseurs aux femmes et à la sexualité, rapports largement explicables par les différences culturelles.
L’étonnante matinale de France Inter du 22 août 2021
Mais ces déroutantes différences de traitement selon les nuances chromatiques de la peau ou la religion s’observent également chez les artistes. Goldnadel se remémore l’épisode d’Aïssa Maïga comptant les Noirs lors de la cérémonie des Césars 2020, et nous invite à imaginer ce qui se serait passé si on avait envisagé de faire la même chose, le même jour, gare de Lyon, alors que des émeutes s’y déroulaient. Il rappelle aussi que les organisateurs du Festival de Cannes n’ont vu aucun inconvénient, un an plus tard, à choisir Spike Lee comme président du jury. Que celui-ci n’ait jamais occulté ses liens avec Louis Farrakhan, le leader de Nation of Islam, lequel ne cache ni sa haine des Blancs, ni son antisémitisme, ni son islamisme et trouve que « Hitler est un grand homme », ne les a pas gênés. « Imaginerait-on demander à un réalisateur blanc admirateur du Ku Klux Klan de présider un jury ? » nous demande l’avocat. La réponse est dans la question.
Franco-israélien, l’auteur montre enfin à quel point la haine d’Israël est réactivée par la haine du Blanc. « Dans l’inconscient collectif de l’islamo-gauchiste, le plus fanatique des Arabes palestiniens est aimable parce qu’il incarne l’altérité et le Juif israélien détestable parce qu’il défend les frontières d’un État-nation. L’extrême-gauche façon Plenel vénère le Juif déporté en pyjama rayé, elle voit l’Israélien qui se défend comme un Blanc au carré. » Et de raconter cette séquence surréaliste où sur France Inter, la sociologue Nonna Mayer et le président du MRAP Pierre Mairat réussirent l’exploit de débattre du retour de l’antisémitisme en incriminant la seule extrême droite, sans prononcer un mot sur le massacre de l’école juive de Toulouse, l’Hypercacher, Ilan Halimi, Sarah Halimi ou Mireille Knoll.
Bien d’autres exemples dans le livre viennent encore illustrer le phénomène. Pour expliquer notre situation, Goldnadel avance deux arguments : la haine de soi d’abord, et ensuite le magistère moral d’une gauche qui n’a eu de cesse de condamner le patriotisme ou le refus d’une immigration massive, tout comme, précise-t-il, elle a toujours refusé « de faire le procès du totalitarisme communiste ». Dans sa conclusion, il prend acte de la récente perte d’influence du gauchisme culturel sur le peuple. Ce qui doit conduire ce dernier à assumer son identité et à oser la colère, face aux tentatives de culpabilisation. Une colère saine, dépourvue de haine, de celles qui façonnent les résistants, pas les fachos.
MANUEL DE RÉSISTANCE AU FASCISME D'EXTRÊME-GAUCHE
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