Par un froid glacial, entre deux et trois cents personnes ne sont rassemblées mardi 12 décembre sur la place du Palais-Royal, face au Conseil d’Etat. Elles ont répondu à l’appel du SIEL (le parti politique Souveraineté, identité et libertés, qui existe depuis 2011) pour la défense de l’identité chrétienne de la France.
Se masser derrière les grilles du Conseil d’Etat représentait tout un symbole puisqu’une des revendications portées par le collectif était la protestation émise après que cette institution a ordonné le retrait de la croix sur la statue du pape Jean-Paul II dans la commune de Ploërmel. Après un début d’interventions très ponctuel, à 18 h 30, par le président du parti, Karim Ouchikh, durant près d’une heure trente, les orateurs se sont succédé à la tribune. Christian Vanneste, président du Rassemblement pour la France et du groupe de réflexion la Droite libre, a insisté sur les attaques menées par la « vieille laïcité » à l’encontre du christianisme, ce qui serait « plus simple que de s’en prendre à l’islam ». Un comportement également dénoncé par le philosophe et fondateur du Salon Beige, Guillaume de Thieulloy sous le néologisme désormais connu de « l’allahicité »… avant de conclure par le mot célèbre de Georges Pompidou : « Arrêtez d’emmerder les Français ! »
Quant à l’entrepreneur Charles Beigbeder, membre fondateur de l’Avant-Garde, auteur de l’ouvrage Charnellement de France, il a estimé que la Fédération de la Libre-Pensée, rebaptisée pour l’occasion Fédération des « enragés sectateurs », menait un combat anachronique contre le christianisme, dans une attitude de « déni de ce que nous sommes ». Selon lui, ce n’est pas directement le Conseil d’Etat qu’il faudrait cibler, mais également la Cour européenne des droits de l’Homme, ainsi que l’interprétation contemporaine de la loi de 1905. Il a proposé une inscription des racines chrétiennes de la France à l’article 1 de notre Constitution.
De racines chrétiennes, il en a largement été question dans les allocutions des autres orateurs, comme François Billot de Lochner, qui lui a voulu dépasser cette notion de « racines » pour détailler tous les fruits du christianisme en France, qui ont durablement marqué l’histoire de notre pays. Idem chez Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, et ancien député des Yvelines, qui a annoncé s’être engagé en politique « contre ceux qui veulent déraciner notre peuple ». Il a largement souligné combien la religion chrétienne avait façonné la France, et combien il était aujourd’hui aussi malveillant que mensonger de vouloir ignorer cet héritage chrétien. Axel Rokvam, fondateur des Veilleurs, et le général Martinez sont également intervenus, ainsi que Robert et Emmanuelle Ménard (qui ne retireront pas la crèche de Béziers malgré les poursuites du préfet de l’Hérault), Renaud Camus, l’avocate Catherine Rouvier, et Yasmine Benzelmat. « Mon nom et mon prénom témoignent de mes origines. Et pourtant je pense que les racines chrétiennes sont aussi ce qui fait que la France est un beau pays. Nous devons nous battre pour transmettre cet héritage aux générations futures » a déclaré cette dernière, jeune conseillère régionale Bleu Marine. Un groupe de Polonais était présent en soutien au rassemblement, dans une dimension de solidarité chrétienne et européenne. Le rassemblement s’est dispersé comme prévu peu avant 20 heures.
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