Le relativisme est sans doute la maladie de la modernité occidentale. C’est une conception qui veut que toutes les opinions se valent parce que chacun a bien le droit d’avoir sa propre opinion dans un monde d’égalité, et tout n’est qu’une affaire d’opinions. L’affirmation de soi est vécue comme une émancipation de toute norme universelle, donc de toute vérité. On confond d’ailleurs relativisme avec relatif : est relatif ce qui prend sa distance avec l’absolu d’une vérité, et c’est le fondement de la critique et de la vérification ; est relativiste ce qui fait dépendre toute vérité de la subjectivité de l’individu.
Or tout se passe aujourd’hui comme si un grand nombre de nos contemporains refusaient d’apprécier à leur juste valeur les droits politiques dont ils jouissent, en ignorant quels combats ils ont coûtés. Le relativisme pousse à mettre ce système - la démocratie laïque parlementaire - en concurrence avec d’autres systèmes sans avoir le droit d’en affirmer la primauté. Tous les systèmes politiques sont équivalents pour le relativiste, et affirmer la prééminence de l’un sur l’autre serait illégitime. Mais ceux qui combattent notre système ne sont pas disposés, eux, à admettre que tous les systèmes se valent. A leurs yeux, c’est le leur qui prime. Venant chez nous, ils ne sont pas le moins du monde disposés à s’intégrer, c’est à dire à admettre la primauté du système dans lequel ils s’installent. Si certains le sont, ils ne sont pas tous bienveillants.
Ainsi le relativisme nous dispose à baisser les armes et à ne pas suffisamment défendre notre propre identité. Car le relativisme n’est pas la tolérance. John Locke pensait que nous avions un intérêt à être tolérants : en effet, l’intelligence humaine étant limitée et ne pouvant tout expérimenter, notre intérêt direct, notre égoïsme bien compris, était de permettre à d’autres expériences de venir élargir notre propre point de vue. Mais une fois la décision prise démocratiquement, une fois un point de vue choisi, les autres devaient se retirer. Or le relativisme dénie toute légitimité à une opinion sur une autre, c’est en fait un antidémocratisme qui prend des allures de liberté mais c’est un asservissement. Le relativisme ronge à la racine nos sociétés développées. C’est la démocratie terminale, celle où on se contente de demander aux gens s’ils sont pour le Bien ou pour le Mal. Vous imaginez le suspense ! Car, si du point de vue politique le relativisme domine, en matière morale il n’accepte que le Bien.
Jean Romain, 22 janvier 2016
Le relativisme abat toutes les barriéres de morale sociale et il s’est empressé dernièrement d’ouvrir toutes grandes les portes à une religion absolue, qui ne connaît que la conquête par tous moyens et le marquage brutal des territoires conquis.
On ignore, à dessein, ” Rendez à César…” car l’absolutisme du coran en fait une religion dictatoriale totalitaire, pas de tolérance à l’égard des non musulmans, inférieurs, et dans ce relativisme, sauf de cas en cas , comme on ouvre un parapluie pour se protéger des critiques, et l’on dit: ” Les trois relgions du livre se ressemblent.”
Mais pouquoi diable cette ressemblance ne fonctionne-t-elle que dans un sens?
Se souvenir du mot de Claudel concernant la tolérance, “il y a des Maisons pour cela”.
Expression qui aujourd’hui fait hurler dans les chaumières….de gauche.
Laissons les “petits bourgeois socialistes” à leurs indignations médiocres et à leurs certitudes!
Affirmation pourtant tellement pertinente, le relativisme, déjà polémique au moyen âge faisant débats, entre l’univers mystique et l’approche scolastique!
Le relativisme se nourri de sèves anciennes et il est malheureux mais honnête de le dire, il arrange les individus, et tous, quels qu’ils soient et de tous bords politiques qu’ils se prétendent!
Il s’agit de rupture du carcan et de facilité de l’eau à couler, nous sommes confrontés à la physique des fluides!
Plus question de noblesse, d’exigence, de sacrifice, de foi, juste du plaisir instantané, de la morale de super marché où chacun établi les règles qui lui sont propres…ou plutôt malpropres!
Si l’on revient au mot de Claudel, la tolérance ne peut exister, car elle est la marque du renoncement de la foi, seul le pardon possède une dimension spirituelle et transcendantale!
Amen.
@Iph – Locke parle de la tolérance politique. Il existe effectivement par ailleurs une tolérance psychologique, qui consiste à être disposé à accepter qu’on vous casse les pieds. Tolérance aux enfants, au bruit, aux odeurs, etc. Ici, il s’agit selon Locke de tout autre chose : politiquement, j’ai intérêt à tolérer dans le débat d’autres points de vue. Cela ne veut pas dire les accepter ni même penser que ces autres points de vue devront être nécessairement pris en compte. Mon intérêt consiste précisément dans le fait que certains points de vue peuvent élargir mes propres expériences, nécessairement limitées.
… ” Car le relativisme n’est pas la tolérance.” Trop souvent, la tolérance invoquée n’est en fait que l’expression de la plus crasse l’indifférence. Aussi longtemps que la situation permet aux ténors, toutes tonalités confondues, d’éviter la confrontation réelle avec les dites différences il est aisé de s’afficher tolérant et de laisser le soin aux autres de se débrouiller avec cette merveilleuse diversité.
2+2=5 c’est bien normal non ?
https://www.youtube.com/watch?v=X4DmDj45qGY
pauvres humains conditionnés au final à tout avaler et à ne plus être capable de réagir à quoi
que ce soit