De la diabolisation à la psychiatrisation
Disqualifier l’adversaire est désormais la pratique la plus courante d’un Système qui n’a plus grand-chose d’autre à nous dire et pour lequel toute idée est par définition suspecte, suspecte d’intentions maléfiques, de subversion ou, plus récemment, de perte pathologique du sens du réel… Ce réel se résume à présent dans l’Axe du Bien à l’Axe des Biens, au « système des biens (de consommation) », sous le vernis clinquant d’un humanisme à deux balles, dont le citoyen est sommé de ne pas se détourner sous peine d’exclusion et d’ « isolement », au sens clinique du terme.
La diabolisation, bien connue de ses victimes que sont notamment les intellectuels non conformes, est la manière la plus radicale d’exclure du débat l’adversaire : on ne discute pas avec le Diable, on l’excommunie ! Plus sournoise, plus visqueuse est la psychiatrisation. Tout aussi efficace, elle invalide l’adversaire qui, de naissance ou dans le prolongement d’une frustration et d’une dérive personnelle, semblerait ne plus être en capacité de prendre part au débat. Diagnostiqué, isolé, stérilisé, le malade doit être traité afin d’éviter que ne se propage sa folie, perçue généralement comme virale et violente. Sur un plateau télé, la révolte, suscitée jusqu’alors par un déballage politiquement incorrect, laisse la place à une psychanalyse en live de l’émetteur, qui en quelques fractions de seconde se retrouve sur un divan sous le regard condescendant d’observateurs partagés entre crainte et commisération.
Merci à Caroline
C est une ère Brejnev, insidieuse, à l aspect ,doré,. L Histoire se répète.
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@ Vautrin
Omphaloscopie * : excellent, confisqué
🙂
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Naturellement, cette pratique des crétins médiatiques, spécialistes surtout de l’omphaloscopie (art de se contempler le nombril 🙂 ), n’est qu’un leurre supplémentaire pour cacher le vide total de leurs arguments politiques (on parlera alors de “coeliodoxie”, doctrine creuse). Pour cela, comme ils sont totalement ignorant tant en matière d’anthropologie que de psychiatrie, ils bavardent à partir d’une vulgate psychanalytique totalement inassimilée qui ferait Freud se retourner dans sa tombe. Le tout est de se gargariser de termes à consonance savante pour donner le change, tel Sganarelle expliquant à Géronte pourquoi sa fille est muette. Ce pathos ridicule ne peut, en réalité, que faire passer ceux qui l’emploient pour ce qu’ils sont : des imbéciles. L’ennui est que l’abruti de téléspectateur Lambda risque de se laisser prendre au piège. J’imagine que si nos salopards du Propaganda Staffel s’apercevaient que leur sauce infâme prenait, ils en rajouteraient. Chaque jour qui passe montre davantage le caractère nuisible de ces ruffians médiatiques.
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