De l’argent public européen aurait été versé à des personnes qui n’auraient pas dû le toucher mais qui auraient profité d’un changement de législation. Des fonctionnaires de l’UE qui voulaient mener des perquisitions en ont été physiquement empêchés
Une «nouvelle humiliation de notre pays». Le journal d’investigation Documento choisit des mots forts pour qualifier ce qui, en Grèce, fait la une des journaux depuis deux jours: une affaire de détournement de fonds qui implique l’Union européenne. En réalité, il s’agit d’un stratagème, érigé en système, visant à escroquer l’UE de plusieurs dizaines de millions d’euros. Au cœur de ce scandale financier se trouvent une agence de l’Etat, l’Organisation pour le paiement et le contrôle des aides communautaires et des garanties (OPEKEPE), et le secteur agricole.
Le stratagème trouve sa source dans des modifications de la législation européenne datant de 2017 et qui permet de classer plus de terres en pâturage dans la région méditerranéenne. «La définition élargie, pour laquelle la Grèce avait fait pression, incluait non seulement les prairies, mais aussi les broussailles et les pâturages boisés», explique Politico. En conséquence, la superficie éligible en Grèce a presque doublé, tout comme les possibilités de fraude.
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