Ce dimanche 11 mai a lieu une marche contre l’ »islamophobie », lancée à l’appel d’un collectif d’associations telles que le Collectif Contre l’Islamophobie en Europe (CCIE, ex-CCIF dissout), Urgence Palestine ou le Comité Adama, mais aussi d’un certain nombre de personnalités comme Annie Ernaux, Adèle Haenel, Blanche Gardin, Frédéric Lordon ou Françoise Vergès. Ces derniers ont signé une pétition dans laquelle ils expliquent que « le terrible meurtre d’Aboubakar nous rappelle que l’islamophobie est aujourd’hui au cœur du développement du fascisme en France comme ailleurs« , ajoutant que « celui qui commet un crime raciste le commet toujours dans une ambiance qui le favorise. Comment ne pas penser à l’obsession contre l’islam et l’immigration des Le Pen, Bardella, Retailleau, Valls, Darmanin à l’heure de veiller Aboubakar ? » Certains médias renchérissent en allant jusqu’à parler de « terrorisme anti-musulman » dans notre pays.
Notons que l’article de Libération qui reprend cette pétition dans les grandes lignes omet de donner le nom complet du meurtrier, se contentant d’un « Olivier H. », tout comme il néglige de mentionner son origine bosnienne, pour pouvoir mieux imputer la faute au « fascisme » et à l’ »islamophobie » systémiques de la société française. Les mêmes qui qualifient de « fait divers » les agressions que subissent les Français de la part des jeunes de nos banlieues islamisées et hostiles aux institutions du pays – on pense au meurtre de Thomas à Crépol, ou à celui de Philippe Monguillot que Mathieu Kassovitz qualifiait précisément de simple « fait divers » devant la veuve de la victime – refusent fermement cette appellation au sujet de la mort d’Aboubakar Cissé, sous prétexte que le meurtrier a frappé sa victime en insultant Allah. Certains représentants de la communauté musulmane déplorent également que le meurtre n’ait pas été requalifié en « attentat » terroriste, y voyant un dangereux « deux poids deux mesures ».
Ces représentants semblent avoir oublié le nombre presque incalculable de meurtres et agressions dans lesquels l’assaillant avait crié « Allah akbar ».
Ces représentants semblent avoir oublié le nombre presque incalculable de meurtres et agressions dans lesquels l’assaillant avait crié « Allah akbar », et que notre justice et nos médias qualifient systématiquement d’ »attaques au couteau ». Ainsi à Apt en janvier 2025, à Mulhouse en février 2025 (un mort), ainsi à Cannes et à Saint-Martin-Boulogne en mars 2025, etc. Cela avait même été le cas pour l’attaque à la gare du Nord lors de laquelle sept personnes, dont un policier, avaient été poignardées par un certain Mohamed-Amine M., de nationalité algérienne et sous le coup d’une OQTF.
Signe supplémentaire de la veulerie de ceux qui se trouvent au sommet de l’État, s’il en fallait encore un, Emmanuel Macron s’est empressé de recevoir à l’Élysée les représentants des institutions musulmanes afin de recueillir leurs récriminations, et François Bayrou a justifié sa reprise du terme « islamophobie » de la façon suivante : « Ici, les faits sont clairs : un garçon de 22 ans, assassiné dans une mosquée pendant qu’il priait. Et son agresseur filme sa mort en proférant des insultes contre Allah », a rappelé François Bayrou, déclarant « assumer » le choix de ce terme. « Je pose la question : si ce n’est pas de la haine dirigée contre l’islam, qu’est-ce que c’est ? Pourquoi refuser les mots justes ? » De manière parfaitement cynique, notre Premier Ministre a simplement négligé qu’en l’occurrence, le terme « islamophobie » ne renvoie pas seulement à la haine de l’islam du meurtrier chez ceux qui l’emploient, mais à une supposée persécution des musulmans dans toute la société française.
Dans le même temps, Bruno Retailleau refusait l’emploi du mot et essuyait une avalanche de critiques dans les médias de gauche (notamment Le Monde), qui lui ont successivement reproché de ne pas avoir reçu la famille de la victime – laquelle était difficilement joignable dans la mesure où celui-ci était en situation irrégulière –, ou de ne pas s’être rendu immédiatement sur place comme il l’avait fait pour la mort de Lorène – refusant de comprendre que la responsabilité de l’État, et donc du ministre, est davantage engagée quand une adolescente française est tuée au sein même de son établissement scolaire, que lorsqu’un Malien de 22 ans en situation irrégulière est tué dans une mosquée par un autre fils d’immigrés qui, d’ailleurs, n’aurait jamais dû se trouver là si des décennies de politiques immigrationnistes, promues par ceux-là même qui déplorent à grands cris la mort d’Aboubakar, n’avaient pas entièrement dévoyé le droit d’asile.
Pourquoi faut-il absolument refuser le terme « islamophobie » ? Premièrement parce que, comme bien d’autres termes en « -phobie », il criminalise, voire il psychiatrise, la critique légitime de courants idéologiques parfaitement contestables : ainsi, toute personne réprouvant les évolutions du droit des personnes LGBT sera taxée d’ »homophobie », et toute personne refusant d’avaliser la théorie du genre et l’idée que l’on puisse se définir homme ou femme simplement en fonction de son « ressenti » sera taxée de « transphobie ». On devrait pourtant avoir le droit de s’opposer à des politiques qui impliquent des bouleversements pour toute la société (ainsi, l’effacement des termes « père » et « mère » au profit de l’insane « parent 1 et 2 »), et qui impliquent de faire croire à nos enfants qu’ils peuvent changer de sexe sans danger pour leur santé.
De même, le terme « islamophobie » laisse entendre qu’une forme de racisme serait à l’œuvre dès lors que l’on tiendrait un discours critique sur l’islam ou sur l’islamisation de notre société. Pourtant, l’islam est une religion (et non une race), et la liberté d’expression permet la critique d’une religion, en particulier si celle-ci commande de battre sa femme lorsqu’elle ne vous obéit pas, ou de tuer les « infidèles ». Nos militants d’extrême-gauche ne s’en privent d’ailleurs pas quand il s’agit de la religion catholique et de son intolérable « sexisme ».
Comme bien des termes en « – phobie », le mot « islamophobie » s’inscrit encore dans le cadre d’une idéologie victimaire, qui assène que les différentes minorités seraient maltraitées par notre société alors même que ce sont ces minorités qui tendent à imposer à la population majoritaire leur agenda idéologique, contre sa volonté.
Toute opposition à ces évolutions leur fera brandir l’accusation d’ »islamophobie », paralysant les plus lâches.
En outre, on sait bien que le terme « islamophobie » est employé par toute une frange de militants islamistes afin de faire avancer leurs revendications, telles que le voile dans le sport, la disparition du porc dans les cantines, etc. Toute opposition à ces évolutions leur fera brandir l’accusation d’ »islamophobie », paralysant les plus lâches parmi nos décideurs et politiciens, terrifiés à l’idée d’être associés à une quelconque forme d’ »intolérance » comme à toute démarche « réactionnaire » ou pire, « identitaire ».
Enfin, on sait très bien également que ce terme connaît un emploi plus pernicieux encore, quand il charrie une menace contre celui qu’on accuse d’être un « islamophobe », attirant sur lui les potentielles représailles de terroristes dangereux. Dans bon nombre de cas, l’emploi de ce terme équivaut à une fatwa, semblable à celle qui avait été lancée contre Salman Rushdie. Ceux qui ont le malheur d’être jugés « islamophobes » doivent étrangement faire l’objet d’une protection spéciale, ainsi Fabrice Balanche récemment à Lyon 2, et l’on se souvient que Samuel Paty, lui aussi, avait été qualifié d’ »islamophobe ».
Ne nous laissons donc pas un instant intimider par ceux qui instrumentalisent un meurtre unique, aucunement représentatif de l’état de la société française, pour se victimiser tout en bâillonnant toujours davantage notre liberté d’expression ; par ces médias qui évoquent une hausse des actes anti-musulmans sur l’année 2024 sans rappeler que les actes antisémites et anti-chrétiens sont dix fois plus nombreux que ces derniers, et en oubliant que le christianisme est la religion la plus persécutée au monde, et qu’elle l’est souvent au nom de l’islam. N’acceptons pas que l’on nous culpabilise, quand les pires attentats commis sur notre sol n’ont jamais déclenché les moindres représailles violentes à l’égard de la communauté musulmane, ce qui est tout à l’honneur des citoyens français, ni même, ce que l’on peut en revanche regretter, la moindre manifestation contre l’islamisme ou contre l’immigration de masse, et quand les Français ont systématiquement répondu à leurs morts par des fleurs et des bougies.
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