Suisse-UE. Accord colonial, quand le Conseil fédéral nous cache la vérité

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
Accord colonial, quand le Conseil fédéral nous cache la vérité
L’accord de soumission à Bruxelles serait un succès pour la Suisse. Les partisans évoquent une réussite majeure de notre diplomatie qui aurait obtenu tout ce qu’il était possible d’obtenir. Carton plein. Chapeau bas ! Dans ces conditions, on s’explique mal pourquoi le Conseil fédéral manifeste un tel silence. D’ordinaire, nos Sages aiment à partager leurs exploits mais là, mutisme absolu. Seuls quelques privilégiés triés sur le volet auront accès au texte. Il faudra montrer patte blanche, la consultation sera organisée sous surveillance, les heureux participants s’engageant à ne rien divulguer de ce qu’ils auront lu.
Il semble difficile de voir dans cette omertà une volonté délibérée d’éviter tout triomphalisme. C’est plutôt dans les lacunes du texte qu’il faut chercher les raisons pour lesquelles le Conseil fédéral se refuse à publier l’accord. Si les craintes manifestées par les opposants avaient été balayées, tout ce que la Suisse compte comme médias établis publierait le traité colonial in extenso, manière à bien montrer que l’UDC a tout faux. Etonnamment, le pouvoir n’en fait rien. Cela interroge.
Il est évident que le Conseil fédéral maintient le texte sous le boisseau car il donne raison aux patriotes et porte ainsi les prémices de son futur rejet populaire. On sait depuis longtemps que l’Union européenne ne transige pas sur la libre-circulation. Une éventuelle clause de sauvegarde n’est pas envisageable si ce n’est assortie de conditions de mise en œuvre impossibles à réunir. Ce n’est pas un hasard si les Bruxellois cherchent à nous convaincre qu’il serait possible de limiter la libre-circulation par le droit interne. Comme si Genève pouvait échapper au droit fédéral en le contrariant dans sa législation cantonale.
Mais admettons que la Suisse se montre rétive. Les juges étrangers sont là pour remettre ces Helvètes insolents à leur place. La Commission règne comme les Habsbourg prétendaient le faire à l’époque. Aucune sédition n’est tolérée. En cas d’acceptation de ce traité colonial, nous n’aurions plus aucune marge de manœuvre, la démocratie directe sera confiée à Ursula von der Leyen. Nous subirions sans aucun espoir non seulement les effets délétères de la libre-circulation, hausse des loyers notamment, mais pire encore, nos décisions démocratiques pourraient être simplement annulées par les juges étrangers. Bruxelles remplacerait le citoyen suisse dont elle se serait arrogé les prérogatives.
Le Conseil fédéral ne tient pas non plus à ce que la population sache quel montant nous devrions verser chaque année à l’Union européenne. Cela pourrait fâcher à l’heure où le programme d’allégement budgétaire se fait sentir un peu partout. Se serrer la ceinture tandis que Berne ouvre en grand les cordons de la bourse pour complaire à la Commission européenne pourrait rebuter le citoyen.
Pour toutes ces raisons, nous ne saurons que très tardivement ce que contient l’accord de soumission que Bruxelles veut nous imposer. Mais le silence vaut aveu. Le traité est mauvais pour la Suisse. Le peu d’empressement du Conseil fédéral à le défendre le démontre clairement. Au grand dam des vendus qui tiennent à confisquer nos droits démocratiques au profit de Bruxelles. Mettre en évidence l’intérêt que nous aurions à dire oui sans s’appuyer sur le texte est un exercice difficile. Tandis que pour ceux qui gardent les yeux ouverts, la situation est limpide.
L’accord avec l'Union européenne est trop mauvais pour être rendu public.
Yvan Perrin, 24.04.2025

Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    ”Il est évident que le Conseil fédéral maintient le texte sous le boisseau car il donne raison aux patriotes et porte ainsi les prémices de son futur rejet populaire”
    C’est devenu évident ! Ce traité CH-UE sera en DÉFAVEUR des la SUISSE et des Suisses !!
    – Immigration sans limites
    – Routes saturées
    – Loyer en hausse vertigineuse
    – Crèches et écoles saturées, délais d’attente astronomique …
    – Insécurité grandissante
    – Impôts, taxes, émolument en HAUSSE ($$$)
    – Communautarisme poussé à l’extrême et toutes les conséquences qui en découlent !
    Misère et mal être généralisé !
    On n’est pas sorti de l’auberge et nos 7 ”sages” prennent le mauvais chemin !
    Sachons leur dire NON, ça suffit de nous prendre pour des c..ons !

Et vous, qu'en pensez vous ?

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