Tout est signe, tout fait sens. Quand le monde politique va à vau-l’eau, fond et forme compris, tout doit être pris au sérieux, l’insignifiant comme le grave.
La trahison des élites
De quelque côté qu’on se tourne, il n’est plus personne qui donne l’exemple. D’une certaine manière, on peut parler à l’Assemblée nationale de la trahison des élites. J’entends par là qu’une catégorie de députés, sur tous les bancs, était naturellement destinée par sa formation, sa culture, son passé, son expérience, les postes occupés et la dignité qu’on attend d’eux, à servir de guide aux novices, aux élus de fraîche date. Aussi quelle déception quand j’ai appris que le socialiste Boris Vallaud (il est vrai avec certains autres de son parti, de LFI, des Écologistes et même du groupe Ensemble, au comportement aussi critiquable que le sien), avait refusé de serrer la main, lors de l’élection à la présidence de l’Assemblée nationale, du député RN Flavien Termet qui, étant le benjamin de tous, avait un rôle précis à jouer.
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Au regard du parcours qui est celui de Boris Vallaud, de sa capacité que je présumais, de savoir distinguer la politesse élémentaire de l’adhésion partisane, je n’imaginais pas un tel puéril manque de savoir-vivre politique et de respect des usages. Cette Assemblée, dans notre démocratie, doit être un lieu de débats et de confrontations, il est devenu celui des grossièretés honteuses. Je n’aurais jamais cru devoir prêter à Boris Vallaud cette justification sotte de Sandrine Rousseau osant affirmer que serrer la main d’un député RN, c’était déjà banaliser ce parti. Comme si les êtres humains qui le composaient étaient pestiférés et n’avaient pas été élus aussi légitimement que leurs adversaires.
Démocratie malade
Comment Boris Vallaud, secrétaire général adjoint à l’Élysée sous François Hollande, donc tellement inséré dans les structures et les formes de la République, dans ce qu’elle devait avoir de respectable pour être respectée, avait-il pu oublier, quelques années plus tard, ce que son élection à l’Assemblée nationale aurait dû rendre encore plus présent à son esprit et pour sa tenue ? Faut-il considérer que notre démocratie est si malade que son poison gangrène même un Boris Vallaud fier de n’avoir pas salué un tout jeune député à l’égard duquel, si nous étions dans une normalité parlementaire, l’expression d’une sympathie et d’encouragements, par une simple courtoisie déconnectée du partisan, aurait été humainement admissible ?
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Je suis persuadé que, cette indélicatesse commise, Boris Vallaud, comme ses partenaires en indécence sans doute, s’en est désintéressé. Normal puisque ce jeune Flavien Permet était un adversaire politique…
Pourtant Boris Vallaud aurait dû agir autrement, donner l’exemple grâce à son influence dans son camp. Il aurait été suivi. Le refus de cette main tendue a été plus qu’une goutte d’eau dans le naufrage de l’Assemblée nationale ces derniers jours.
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