Pour résoudre le problème des « métiers en tension », favoriser le travail plutôt que l’immigration

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Un article d’Étienne Fauchaire

Porté par le gouvernement, l’article 3 du projet de loi immigration, qui vise à régulariser les migrants clandestins travaillant dans les métiers dits en tension, cristallise les passions. Dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, ou encore du bâtiment, la main-d’œuvre manque.

Aussi faudrait-il pallier la pénurie de personnel par cette nouvelle disposition. Mais elle entraînerait un nouvel appel d’air migratoire, accentuant alors encore un peu plus les tensions sociales et culturelles en France, dénonce l’opposition. Une prime à l’illégalité de surcroît, aggravant le problème des filières clandestines d’immigration.

 

L’angle mort de la réponse aux difficultés de recrutement

Dans un pays qui recense 5,076 millions de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C au troisième trimestre 2023, il conviendrait pourtant de s’interroger avant tout sur les causes à l’origine de la crise de ces « métiers en tension ». Car c’est un paradoxe : le nombre de chômeurs est massif, mais dans certains secteurs de nombreux postes ne sont pas pourvus.

Comment l’expliquer ?

Nous ne sommes pas nombreux à oser le dire sans détours, mais beaucoup de Français ne veulent tout simplement pas travailler. L’IREF le dénonçait déjà sous la plume de Jean-Philippe Delsol en 2020 : « Pourquoi travailler si l’État prend tout le monde en charge ? », s’interrogeait-il. De 41 milliards d’euros en 2023, les dépenses de l’assurance chômage vont monter à 42,6 milliards en 2024, un coût colossal financé par les impôts du contribuable. En plus d’inciter une tranche significative de la population à s’ancrer dans l’inactivité, ce niveau de dépense contribue à alourdir le coût du travail, le rendant de facto moins attractif. Le serpent se mord la queue.

C’est pourquoi l’IREF appelle depuis des années les pouvoirs publics à mettre fin à l’assistanat rémunérant l’oisiveté, et à revaloriser le travail par un allègement de la fiscalité : la différence entre les salaires bruts élevés et les salaires nets bas tient au « pognon de dingue » alloué à la dépense sociale (31,6 % du PIB en 2022, contre moins de 15 % il y a soixante ans). À moins de souffrir d’un handicap ou d’une maladie chronique incapacitante, tout un chacun doit pouvoir gagner sa vie par lui-même, au lieu de vivre durablement aux crochets de son voisin.

 

L’immigration : une réponse économique, des conséquences politiques

Il faut augmenter les salaires par la baisse de l’impôt et inciter au travail en arrêtant de financer l’inactivité, préconisent plusieurs experts.

Tant que nous n’aurons pas adopté et testé ces mesures, il sera difficile de justifier une vague de régularisation des clandestins. Cela signifierait que l’on renonce à lutter contre l’immigration illégale, au motif que « les Français ne veulent pas faire ces métiers ». En outre, l’évaluation d’une telle régularisation ne doit pas se faire à la seule aune de ses avantages économiques ; elle doit également tenir compte des inévitables conséquences politiques.

Depuis plusieurs décennies, le nombre de nouveaux arrivants en France a augmenté exponentiellement. Durant le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, 255 000 titres de séjour légaux ont été délivrés chaque année, soit un total de 1,28 million. Quant au nombre de personnes en situation irrégulière, le ministère de l’Intérieur l’estimait entre 600 000 et 700 000 fin novembre 2021, sans pouvoir préciser combien d’entre elles avaient un travail.

Sur le plan pratique, les capacités d’accueil du pays sont sous tension, aussi bien au niveau du logement à moyen ou long terme (53 % des adultes sans domicile sont de nationalités étrangères, selon l’INSEE) que de l’hébergement d’urgence, structurellement très insuffisant pour le nombre annuel de demandeurs. Le taux de pauvreté des immigrés est de 30,7 % (et 39,5 % pour ceux qui sont nés en Afrique) contre 13,2 % pour la population non-immigrée. Le taux de chômage des immigrés extra-européens, de 15,7 %, est deux fois plus élevé que celui des Français, à 7,4 %, toujours selon l’INSEE. En se basant sur une étude du ministère de l’Intérieur, qui mériterait d’être actualisée, on apprend en outre que 45,8 % des hommes de moins de 25 ans nés en France de parents immigrés d’Algérie sont au chômage, un chiffre qui dépasse 40 % pour les Marocains.

Indépendamment des problèmes économiques et sociaux qu’entraîne notre politique migratoire, se pose également la question de l’intégration. Un chiffre éloquent : selon un sondage de 2020, 57 % des jeunes Français musulmans considèrent que la loi de la charia est au-dessus de celle de la République française. Plus épineux encore, le sujet du terrorisme : depuis 2012, 62 % des auteurs d’actes terroristes commis contre notre pays détiennent la nationalité française.

L’attaque perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre a cruellement montré à quel point il est dangereux d’ignorer la dimension culturelle de la politique migratoire. En Allemagne, des manifestations ont eu lieu pour glorifier l’offensive du groupe islamiste, et elles ont suscité en retour de virulentes réactions contre « l’erreur » d’avoir laissé entrer trop d’étrangers dans les pays occidentaux. L’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger l’a dit très nettement, sur la chaîne allemande Welt TV : « C’était une grave erreur de laisser entrer autant de gens de culture, de religion et de concepts totalement différents, car cela crée un groupe de pression à l’intérieur de chaque pays ».

C’est pourquoi des appels à hiérarchiser les priorités se font entendre. Dans un entretien à Ouest-France, le président du mouvement Nouvelle Énergie, David Lisnard, interrogé sur la régulation des sans-papiers dans les métiers en tension, a estimé par exemple qu’on « ne pourra se poser cette question qu’une fois que nous aurons la maîtrise de l’immigration dans notre pays », puisqu’« il n’y aurait rien de pire, dans une société sous tension, qu’une énième loi inutile sur l’immigration. »

Sur le web.

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    ” … le ministère de l’Intérieur l’estimait entre 600 000 et 700 000 fin novembre 2021, sans pouvoir préciser combien d’entre elles avaient un travail.”
    Comme ce chiffre provient d’ministère qi fait bien son travail :
    600’000 à 700’000 personnes illégales cela signifie 600’000 avec une erreur d’env. 16% !!
    C’est complètement dans les choux !
    Une estimation estimative de bureaucrates INCAPABLES de faire un décompte EXACT !
    Il faudra faire effectivement le ménage dans ce ministère qui ne sert à RIEN !!

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