Tensions entre le Kosovo et la Serbie

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Le Kosovo parle de tirs de "terroristes" serbes, Vučić prie pour la paix

31.07.2022

Le Premier ministre de la République du Kosovo, Albin Kurti, a publié une déclaration sur Facebook indiquant que des "groupes armés terroristes", qui selon lui sont "contrôlés et financés" par le gouvernement serbe, ont ouvert le feu sur la police kosovare dans le nord du Kosovo aujourd'hui.

"Les heures, les jours et les semaines à venir pourraient être difficiles et problématiques. Nous sommes confrontés au chauvinisme national serbe bien connu", a-t-il déclaré.

Nous travaillerons jour et nuit, nous serons au sommet de nos tâches, pour vous en tant que citoyens et pour notre république démocratique", a-t-il ajouté.

Le président serbe s'est adressé à sa nation à 21 heures.

Aleksandar Vučić :

"Je demande la paix, je prie pour la paix.  Je demande aux Serbes et aux Albanais de maintenir la paix. L'atmosphère s'est échauffée, les Serbes ne toléreraient plus aucune cruauté, je me suis presque agenouillé et je les ai suppliés, et finalement on m'a promis. La situation est très compliquée."

Vladimir Djukanović, membre du parlement pour le SNS (conservateurs serbes de droite), a également commenté les événements,, en écrivant sur Twitter :

"Je continue à penser que la Serbie sera obligée de commencer la dénazification des Balkans. J'aimerais avoir tort."

Selon la Première ministre serbe Ana Brnabić, le Premier ministre kosovar Kurti est désormais la honte des Balkans :

"Tout ce que nous voyons aujourd'hui est le résultat des mesures unilatérales de Kurti. La Serbie n'a rien fait pour déclencher la crise, les Serbes du Kosovo et de Metohija n'ont rien fait du tout. Au contraire, c'est le résultat d'années d'abus envers les Serbes du Kosovo et de mépris des accords internationaux."

source: https://www.vadhajtasok.hu/2022/07/31/a-koszovoiak-lovoldozo-szerb-terroristakrol-beszelnek-vucic-bekeert-imadkozik

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Kosovo : l'action contre les Serbes est reportée à la "demande" des États-Unis

1.08.2022

L'administration du Kosovo a reporté d'un mois la mise en œuvre de la décision sur les cartes d'identité et les plaques d'immatriculation jusqu'au 1erseptembre.

Priština a déclaré que cette décision serait valable si les barricades aux points de passage étaient enlevées. Le Premier ministre du Kosovo, Albin Kurti, et les dirigeants locaux ont pris cette décision à la demande des États-Unis, selon la presse serbe.

tweet:
La route frontalière entre la Serbie et le Kosovo est barricadée par tous les moyens possibles.
On signale des tentatives des forces spéciales du #Kosovo de prendre d'assaut les barricades serbes, ainsi que des blessures par balle parmi les Serbes au poste de contrôle de Yarinje.
On rapporte également que la Serbie transfère des avions à la frontière.

[̣̣...]

Josep Borrell, le haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et Miroslav Lajčak, le représentant spécial de l'Union européenne, ont également salué la décision de Priština.

La nuit s'est déroulée paisiblement et sans tension, a rapporté le correspondant serbe de RTV. Pour l'instant, seul le passage administratif de Merdare est opérationnel, où des progrès sont en cours.

source : https://www.vadhajtasok.hu/2022/08/01/koszovo-amerikai-keresre-elhalasztottak-a-szerbek-elleni-fellepest

traductions: Albert Coroz

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Pourquoi la Serbie et le Kosovo sont-ils à nouveau au bord de la guerre? par RT

Par Fyodor Lukyanov, rédacteur en chef de Russia in Global Affairs, président du présidium du Conseil de la politique étrangère et de défense et directeur de recherche du Valdai International Discussion Club.

RT : 31 Juillet 2022

Un conflit gelé depuis deux décennies(*) pourrait éclater à nouveau en raison de la nouvelle guerre froide en Europe.

Des tensions entre Belgrade et Pristina se produisent régulièrement, car la question du Kosovo n’a pas été résolue depuis 1999, lorsque la province a obtenu de facto son indépendance après la campagne de l’OTAN menée par les États-Unis contre l’ex-Yougoslavie.

Toutefois, cette fois-ci, le risque existe que des frictions plus ou moins routinières se transforment en un conflit dangereux, car le contexte a radicalement changé.

Le problème du Kosovo a été résolu à la fin du vingtième siècle en stricte conformité avec l’approche dominante de l’époque, et en l’absence apparente d’une alternative. Dans la majeure partie de l’Europe (c’est-à-dire en dehors de l’ex-URSS), les différends ont été réglés selon les principes d’équité de l’UE et, lorsqu’ils ne pouvaient être résolus à l’amiable, des pressions ont été exercées sur les rebelles, jusqu’à l’utilisation de la force militaire (principalement américaine, comme toujours).

Les acteurs les plus récalcitrants se trouvaient dans les Balkans – dans la première moitié des années 90, la guerre de Bosnie a eu lieu, et dans la seconde – le conflit kosovar.

Sans évaluer la qualité et les aspects moraux de la politique de ces 25 dernières années, nous pouvons parler de la chose la plus importante. La région s’est développée dans des conditions où la seule feuille de route future pour les différents États était une éventuelle adhésion à l’UE – dont les perspectives variaient de relativement proches à très lointaines, mais inévitables.

Il n’y avait pas d’autres options, pas de plans B, C ou D. Par conséquent, c’est l’UE qui a réglementé les processus qui se déroulaient localement et, en général, cette configuration était considérée comme acquise.

En outre, d’autres puissances traditionnellement actives et importantes dans les Balkans – la Russie et la Turquie – ont indiqué leur présence (parfois très clairement), mais n’ont pas prétendu avoir une voix décisive dans la manière dont les choses étaient organisées. Ce cadre définissait également la marge de manœuvre des pays de la région, y compris de ceux qui étaient les plus bruyants mécontents, comme la Serbie.

Aujourd’hui, deux circonstances principales ont changé. Premièrement, l’UE est dans un état de vulnérabilité tel qu’elle n’est pas prête à assumer l’entière responsabilité de la situation politique extrêmement complexe de sa périphérie immédiate. Elle ne peut pas promettre l’adhésion, et plus précisément – même si une telle promesse était faite, elle ne garantit rien.

La gestion par l’UE des problèmes centraux des Balkans – en Bosnie et au Kosovo – n’a pas abouti au résultat souhaité au cours du dernier quart de siècle. Il est donc d’autant moins probable que cela fonctionne maintenant. Car la deuxième circonstance est que la Russie et l’Occident (l’UE plus les États-Unis et l’OTAN) sont dans un état de confrontation aiguë.

Par conséquent, il n’y a aucune raison d’espérer l’aide de Moscou pour résoudre la situation (que ce soit au Kosovo ou en Bosnie). À l’heure actuelle, la pratique favorite de l’Occident, à savoir « l’interaction sélective » (nous collaborons avec la Russie lorsque nous en avons besoin, nous refusons de nous engager sur d’autres questions), ne peut plus être appliquée. Il n’y aura pas de coopération : La Russie et l’Occident seront partout de part et d’autre des barricades, quelle que soit la question abordée. Nous sommes dans une guerre froide systémique. Et cette réalité peut grandement influencer ce qui se passera dans les Balkans.

La question est de savoir dans quelle mesure les acteurs régionaux ont conservé leur passion pour l’épreuve de force, la vengeance ou l’expansion. Certains soupçonnent que ce zèle a été épuisé et émasculé. Mais s’il brûle encore, alors des forces extérieures entreront dans la mêlée cette fois, en soutenant les parties opposées.

Fyodor Lukyanov

Source: RT

Traduction: Arrêt sur info

(*) Lire aussi: https://siteveillestrategique.blogspot.com/2022/07/serbie-regain-de-tensions-au-kosovo.html

Dick Marty : « L’indépendance du Kosovo n’a pas été décidée à Pristina »

Dick Marty : « Ce que j’ai découvert m’a profondément choqué »

 

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