L’Occident se précipite vers l’anarchie

József Horváth - consultant en sécurité nationale pour le Centre des droits fondamentaux en Hongrie

Lorsque la Hongrie a rejoint l'Union européenne le 1er mai 2004, nous pensions que nous étions enfin arrivés là où nous avions toujours été. Nous avons appris avec de grands yeux comment vivre, se comporter et parler «européen».

Tel un petit élève passionné, nous voulions devenir éminents parce que nous pensions qu'ils savaient tout mieux en Occident. Après tout, leurs résultats le confirmaient. Richesse, élégance, sophistication. Nous enviions même leurs problèmes. Ils contrôlaient comment et de combien le concombre en conserve avait le droit d'être courbé. Le bien-être et le divertissement des poulets et des cochons étaient leur plus grande préoccupation.

Peut-être aurions-nous dû nous méfier déjà à l'époque.

Dix-huit ans se sont écoulés depuis que nous sommes devenus adultes dans cette Union. Nous avons grandi et l'amère réalité s'est présentée à nous.

Ce n'est pas de nous, les Hongrois, les Polonais ou les Tchèques, etc., dont ils avaient besoin, mais juste d'avoir notre marché. En retour, on nous a donné l'illusion de pouvoir ouvrir une pâtisserie à Vienne. Pendant ce temps, la dame professeure a changé son ton instructif et légèrement condescendant en un style fouettard, donneur de leçon et même menaçant.

La transformation de l'Europe se déroule sous nos yeux. Les optimistes disent qu'il n'y a qu'une seule bonne réponse à chaque nouveau défi : plus d'Europe ! Bâtissons les États-Unis d'Europe et même un Empire européen. Seulement personne ne pose la simple question de savoir s'il y a eu un seul empire dans l'histoire qui n'ait pas été capable de défendre ses frontières.

Avec seulement de l'argent et des paroles vides, aucun empire n'a pu être construit ni maintenu ensemble. L'Empire européen ne peut pas être une forteresse, nous a-t-on expliqué. Par conséquent, l'invitation a ensuite été envoyée à plusieurs millions d'immigrants jeunes, forts et affamés

"Wir schaffen das" - Nous y arriverons! - ont-ils promis avec arrogance en 2015; et la chancelière allemande n'a pas parlé en l'air. Ils l'ont fait. Une force nouvelle est venue se joindre aux millions de migrants du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord qui immigraient déjà depuis des décennies. Intégration, inclusion, acceptation – telles étaient les incantations qui nous endoctrinaient.

Lorsque la Hongrie a osé dire qu'elle ne voulait pas de cela et qu'elle défendrait sa souveraineté en érigeant une clôture, nous avons aussitôt été menacés d'être expulsés de la classe.

Puis quelques années ont passé et la Suède, le pays qui soutenait le plus l'immigration clandestine, a été forcée d'admettre l'évidence. L'intégration a échoué et le pays a dérivé au bord de l'anarchie. L'État suédois ne peut plus gérer les conséquences tragiques d'un problème qu'il s'est lui-même infligé. Mais il n'est pas le seul dans ce cas. Les Français, les Allemands et les Belges se battent avec des problèmes similaires. Ou plutôt, ils ne se battent pas. Leur réponse à la propagation de l'islam : plus d'Europe !
En d'autres termes, en présence d'un cadre national éclaté et désintégré, ils réclament encore plus de Bruxelles.

La majorité des citoyens d'Europe occidentale ont accepté ce monde nouveau avec une tolérance tranquille. Parce qu'ils pensaient que c'était le prix pour leur bien-être non perturbé. Tant que vous pouvez voyager dans des pays exotiques chaque année, changer souvent de voiture, tant que vous n'avez pas à regarder vos tickets de caisse en sortant des magasins, vous ne vous inquiétez pas de ce qui se passe dans les ghettos, les no go zones.

Mais cette tolérance tacite appartient peu à peu au passé. Dans les premiers jours de la guerre russo-ukrainienne, il semblait que quelques gestes suffiraient comme d'habitude. Ours en peluche, publications Facebook, drapeaux ukrainiens. C'était déjà une méthode éprouvée en cas d'attaques terroristes islamistes. Mais maintenant, il est vite devenu clair que tout cela ne valait rien.

Pendant ce temps, l'UE prétend qu'il n'y a pas de problème sérieux. Tout au plus, une petite perturbation passagère. Tout le monde doit faire des sacrifices.
Sans demander aux citoyens, ils veulent contracter mille milliards d'euros d'emprunts pour soutenir et reconstruire l'Ukraine.
Dans une guerre dont l'Europe n'est responsable à aucun niveau. Et si cet argent ne suffit pas, la solution sera plus d'emprunts.

Pendant ce temps, des paquets de sanctions visant à punir l'agresseur russe sont préparés.
Il ne suffit pas que les entreprises d'Europe occidentale perdent - abandonnent volontairement - leurs marchés et leurs intérêts russes. Nous nous passerons de l'énergie et des matières premières russes fiables et bon marché. Parce que cela mettra à coup sûr la Russie de Poutine à genoux.
Ou du moins, nous offrirons à la Chine, à l'Inde et, bien sûr, aux États-Unis un avantage supplémentaire en leur donnant accès à des minerais russes bon marché.

Il faut dire que la direction de l'Union européenne conduit notre assemblée commune vers l'abîme avec la confiance des simplets. Maintenant elle a même appuyé sur l'accélérateur. L'inflation, l'endettement, les crises alimentaire et énergétique à travers l'Europe menacent déjà une partie importante de la population.
Nous savons par la vieille blague de Pest que l'ouvrier occidental des années 1970 ne voulait pas se débarrasser de ses chaînes et construire le socialisme parce que ses chaînes étaient en or.
Aujourd'hui, l'Europe n'est pas une réserve de paix, de sécurité et de prospérité, mais elle est devenue elle-même le problème.

Puisque, ces dernières années, des statues de Marx et de Lénine ont été inaugurées en Europe occidentale, avec la participation de dirigeants de l'UE, cela ne leur ferait peut-être pas de mal de lire certaines de leurs pensées.

Il nous était obligatoire d'étudier le « socialisme scientifique », si bien que nous étions aux premières loges pour sentir le contraste insurmontable entre les principes et la réalité. C'est pourquoi nous avons relégué les statues de ces personnes dans un musée historique. Lénine affirmait qu'une situation révolutionnaire se produit lorsque la classe dirigeante ne peut plus gouverner à l'ancienne et que les opprimés ne veulent plus vivre à l'ancienne.

La société d'Europe occidentale est déchirée par l'islamisation, le radicalisme d'extrême gauche  et la volonté d'abolition forcée de l'identité de genre et des identités religieuses et nationales.
À cette accumulation de problèmes vient maintenant s'ajouter la crise matérielle-existentielle totale et l'horreur de plus en plus tangible de l'appauvrissement.
Et si tout cela continue ainsi, les choses pourraient encore s'aggraver.
L'Occident se précipite vers l'anarchie. Il serait temps pour lui d'apprendre de nous maintenant, de prendre exemple sur nous.
Nous savons déjà, par expérience, où mènent les théories marxistes et néo-marxistes.
Et nous ne voulons pas nous précipiter à nouveau dans la révolution.

5 commentaires

  1. Posté par baechler le

    De mon côté, toutes les descriptions que nous offre cet article, me plongent dans les chapitres des livres d’Histoire qui décrivent l’un des principaux processus sous-jacents à l’effondrement de l’Empire Romain de l’Antiquité.

  2. Posté par Lucide le

    La Merkel n’aurait jamais dû naître!!!!! Si j’avais une machine à remonter le temps je corrigerais cette erreur dans l’oeuf!

  3. Posté par antoine le

    Ceux qui ont vécu sous le joug du système communiste soviétique savent de quoi ils causent !!

Et vous, qu'en pensez vous ?

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