Des journalistes brûlés vifs, le chef des renseignements pendu, un fact-checker abattu, et l’obscur mariage entre la liberté de la presse et l’indice de corruption des États

Transparency International a récemment publié un rapport selon laquelle il y a une corruption endémique en Hongrie.

La Slovaquie, en revanche, est bien notée, la Hongrie est loin derrière.

Il est toutefois désagréable de constater qu'en Slovaquie, l'ancien chef du service de renseignement militaire vient d'être retrouvé pendu et que, l'année dernière, trois chefs de la police ont été démis de leurs fonctions en l'espace d'un an - pour cause de corruption.
Oui, en Slovaquie. Évidemment, là, nous parlons de cas aléatoires, isolés, alors qu'en Hongrie nous avons une corruption "systémique".

La situation est similaire avec la liberté de la presse...

La liberté de la presse en Hongrie est en ruine, la corruption est omniprésente dans notre petit pays, qui est en proie aux flammes.

C'est cette image (ou confusion d’images) qui est apparue dans la presse internationale et dans les rapports des soi-disantes ONG. C'est lors d'une campagne électorale que cette chambre obscure tend à redevenir particulièrement éclairée.
Bien sûr, le phénomène est connu depuis longtemps dans la presse mondiale et les organisations dites internationales, mais il est amusant de constater qu'elles ressassent toujours la même chose.

Cela s'est produit à nouveau en février 2018, lorsqu'un article publiciste déguisé en nouvelle véridique à notre sujet a paru dans les colonnes du New York Times, où bien sûr l'État autoritaire dirigé par le génialement diabolique Orbán a étendu ses griffes, depuis huit ans (à l'époque), sur les Hongrois pourtant épris de liberté.

Un peu plus tôt, dans une autre grande vidéo d'un autre article du NYT, nous avons été mis sur le même plan que Maduro et le président Erdogan en tant qu'État autoritaire antidémocratique et illibéral.

La répétition étant la mère de la connaissance, rappelons que le premier (Maduro) est le dictateur vénézuélien assis sur la plus grande fortune pétrolière du monde, qui a déjà mis le pays en faillite (l'hyperinflation est toujours là), dissous le parlement, fait disparaître physiquement des centaines de personnes, c'est donc un personnage plus que nuisible.
Et Erdogan a démis de leur poste plus de 20 000 personnes, condamné des centaines de personnes, 249 personnes ont disparu, et il a également tiré sur les Kurdes et d'autres.

Quelle entreprise vérificatrice, quel "fact checking"!

Bref, dans la presse internationale, nous avons été mis à l'époque  dans le même sac que des assassins qui tirent dans la foule et font simplement disparaître l'opposition.

Notre situation ne semble pas s'être améliorée dans cette réalité parallèle, apparemment construite par des gens étranges. Bien entendu, ces phénomènes s'amplifient à chaque campagne électorale, tout comme la situation internationale, ce qui nous amène aux derniers rapports de Transparency International et de Reporters sans frontières, tous deux devenus des instruments de mesures objectifs et indépendants de quelque chose dont nous n'avions jamais imaginé que cela puisse même exister.
Mais cela existe. Il convient donc de montrer les hauteurs majestueuses de la liberté de la presse et  de la lutte contre la corruption, et les critères de jugements de ces organisations, et aussi à quel point ces critères particuliers sont formidables, fins et objectifs.
Allons-y !

Les faits et les Slovaques

L'article de mars 2018 du NYT cité ci-dessus suit la même ligne que celui de février 2018.
La démocratie slovaque, qui coule tel un ruisseau à l'eau fraîche cristalline, se caractérisait jusqu'alors par le fait que tous ses dignitaires publics suivaient chaque procédure et chaque processus à la lettre, jusqu'à la dernière lettre. Le juriste positiviste Hans Kelsen s'en lécherait tous les doigts avec délectation, s'il était encore vivant, voire ressusciterait, tant l’État de droit que produit de la Slovaquie est parfait.

Elle nous devance donc sur toutes les listes de Transparency International, et la liberté de la presse et la lutte contre la corruption s'élèvent des montagnes sacrées des Carpates comme un pur exemple à suivre. Nous, les Hongrois, peuple indigène sous-développé de gueux et des bouseux, ne pouvons que les envier (si nous osons).

Pourtant, il y a quatre ans, un journaliste, Ján Kuciak, a été abattu en Slovaquie pour avoir dénoncé une corruption très déplaisante. Les tueurs n'ont pas pris de risques, ils ont également tué sa fiancée, Martina Kušnírova. Les événements qui ont suivi ont révélé beaucoup de choses, et le tollé a eu de graves conséquences.
Par exemple, le Premier ministre, Robert Fico, a démissionné, et soudain, des squelettes ont commencé à sortir du placard.

Puis, au nom de la démocratie et de la lutte contre la corruption, un nouveau Premier ministre - Peter Pellegrini - a été rapidement installé, et on dit qu'un petit sac de - hmm - cocaïne est tombé de sa poche au moment de son investiture, ce qui a été rapidement démenti, bien sûr, mais il est typique qu'une telle chose ait pu être crue possible. Mais il n'a pas été premier ministre longtemps non plus, il y en a eu un autre, puis un autre. (On a de la peine à suivre…) Au cours de cette période, il est apparu que l'ensemble des dirigeants de l'État slovaque étaient surveillés, mis sur écoute et rapidement accusés de toutes sortes de choses pas très jolies.

Cela fait donc un total de 3 premiers ministres en 4 ans.

Ce chiffre 3 a dû être profondément ancré dans l'état de droit slovaque et la lutte contre la corruption, de sorte que trois nouveaux chefs de police ont été nommés en un an - pas dans un passé lointain, mais en 2021 - et tous ont dû être licenciés pour entrave aux procédures de lutte contre la corruption - alors qu'un nombre important d'oiseaux bavards s'étaient envolés - et le quatrième a été nommé en septembre, mais on n'a pas encore de nouvelles de lui.

Voici ce qui s'est passé : l'ancien chef des services de renseignements militaires slovaques, le général de division Peter Bučka, a été retrouvé mort dans une carrière. Des enquêteurs de l'Agence nationale d'investigation criminelle (NAKA) et le procureur spécial Daniel Lipšic auraient été présents sur les lieux, ce qui pourrait laisser penser qu'il ne s'agit pas d'un suicide. Alors, où se situe la Slovaquie dans le classement de la liberté de la presse en 2019 ?

Selon les chercheurs universitaires de Reporters sans frontières, la Slovaquie est classée 35e. (Un an après l'événement. Avant cela, 27e.) La Hongrie, une dictature tragiquement répressive où les journalistes ne sont pas abattus, leurs épouses encore moins, ou Dieu sait quoi, mais dont le système oppressif lui a valu d'être classé après tout le monde, à la 87e place (73e un an auparavant). Depuis lors, nous avons aggravé notre situation, ce qui est vraiment unique. C'est même incroyable!

Et où en est la Slovaquie, pays réputé pour son intégrité, sa liberté de la presse et son état de droit, dans la lutte contre la corruption ? Selon le rapport 2018 de Transparency, elle était classée 57e, tandis que notre pays était 64e. Mais depuis lors, en 2021, justice a été rendue !

Depuis la chute de trois premiers ministres, le va-et-vient des chefs de police, l'assassinat d'un journaliste et la pendaison du chef des services de renseignement, et depuis que la majorité de la population slovaque a exprimé, dans un sondage son opinion selon laquelle toute la société est une bande de salauds corrompus - eh bien, ils ont eu la chance d'être classés au 56e rang, tandis que la Hongrie pays a chuté au 73e.

Haïti et la liberté de la presse

Ajoutons une autre nouvelle à l'ensemble. C'est en janvier de cette année (7 janvier) que deux journalistes ont été tragiquement assassinés en Haïti dans des circonstances très brutales. Les deux journalistes ont été abattus puis brûlés vifs. La mort horrible des journalistes a été rapportée dans les médias internationaux.
Posons-nous la question : quel est le classement d'Haïti sur la liste de Reporters sans frontières ? Nous répondrons rapidement : il est 87e. La situation de la liberté de la presse en Hongrie, en revanche, était suffisamment bonne pour occuper la 92e place selon leurs critères.

Notre expérience et conclusion :

1) Tirons donc la conclusion logique de ce qui précède : l'état actuel de la liberté de la presse en Hongrie, selon le critère indépendant et objectif de l'organisation Reporters sans frontières, s'améliorerait si deux journalistes était abattus et brûlés dans la rue en Hongrie.

2) Et notre situation en matière de corruption, selon la liste scientifique de Transparency International, s'améliorerait de façon significative si trois chefs de gouvernement se succédaient à la vitesse de l'éclair en Hongrie, si tout le gouvernement était mis sur écoute en bloc, si les chefs de la police tombaient sous le coup des procès et des enquêtes, puis qu’un enquêteur et sa fiancée soient abattus et pendus, et que l'ancien directeur des renseignements militaires soit retrouvé pendu.

Bon, nous n'avons plus tellement d'autres questions à nous poser...

Source: https://pestisracok.hu/a-megsutott-ujsagirok-a-felakasztott-fotitkosszolga-a-lelott-tenyfeltaro-es-a-korrupcios-es-sajtoszabadsag-indexek-furcsa-nasza/

Traduction: Albert Coroz

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Post-scriptum: La Suisse est particulièrement fournie en ce genre d'ONG redresseuses de torts, orientées et à crédibilité plus que discutable.
Et comme nos universités regorgent de diplômés ne sachant rien faire de constructif, il n'y a pas de limite prévisible à la création d'autres usines à gaz semblables.
Ceux qui font vivre toute cette parasitocratie extrêmement coûteuse et nuisible sont les contribuables occidentaux; et le gouvernement suisse est particulièrement zélé pour mettre sa main dans les poches de ses contribuables afin de garantir leur financement.

Public Eye est l'une de ces ONG idéologiques suisses, de portée mondiale.

Les plus nuisibles et les plus immoraux parmi ces prétendus redresseurs de tort sont les "fact checkers", car ils font simplement la chasse à la liberté d'expression à l'encontre de tous ceux qui osent exprimer d'autres opinions que celles que les gauchistes estampillent comme acceptables. Ce sont les gendarmes du web et de nos médias, destinés à garantir la domination idéologique des gaucho-mondialistes sur les peuples.

Que dire du Forum des réfugiés, des No Borders, et des 28 pages de Wikipedia liées à la catégorie « Organisation internationale liée à l'environnement » ?

L'une des plus délirantes de ces ONG, mais pas moins imbibée d’idéologie, est celle qui mesure l'indice de bonheur des pays, (https://worldhappiness.report/).
Le but final ici, hormis le fait d'offrir des postes universitaires prestigieux, extrêmement bien payés à ne pas faire grand-chose faire, est d'obtenir un consentement des peuples notés "heureux", qui n'auront dès lors plus aucune raison de se plaindre, puisqu'il est démontré qu'ils sont heureux.
Et un peuple qui n'a plus de raison de se plaindre doit forcément accepter tout ce que la classe dominante qui détient l'hégémonie culturelle lui impose.
Et voici la Suisse soumise, inféodée, esclave du politiquement correct.

Un commentaire

  1. Posté par antoine le

     »Ce sont les gendarmes du web et de nos médias, destinés à garantir la domination idéologique des gaucho-mondialistes sur les peuples. »
    Cette gôchiasse qui nous lobotomise le cerveau on en a plus qu’assez, on en a MARRE !
     »Que dire du Forum des réfugiés, des No Borders, et des 28 pages de Wikipedia liées à la catégorie « Organisation internationale liée à l’environnement » ? »
    Ces ONG nous victimisent et s’accaparent le droit de nous juger … On en a MARRE !
     »L’une des plus délirantes de ces ONG, mais pas moins imbibée d’idéologie, est celle qui mesure l’indice de bonheur des pays, (https://worldhappiness.report/). »
    Vu l’idéologie gôchiste de ces ONG, on ne peut que penser que ce qu’elles disent et font est pour notre bien. ON en a MARRE !

Et vous, qu'en pensez vous ?

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