Pourquoi le Conseil des droits de l’homme de l’ONU est devenu inutile

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5 janvier 2022,  Hugh Fitzgerald

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a ajouté une autre flèche dans son carquois anti-israélien. Il s'était déjà engagé, par le point n° 7 de son agenda, à examiner à chaque session la « situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés ». Maintenant, il a institué une commission d'enquête (COI), pour lancer une investigation de durée indéterminée sur les « crimes de guerre » israéliens. Cette commission de trois hommes sera dirigée par Navi Pillay, notoirement anti-israélien, qui a un jour accusé Israël de tuer délibérément des enfants palestiniens. Elle disposera d'un effectif de 24 personnes pour enquêter sur les méfaits présumés du petit État juif: c'est plus que le nombre d'employés - 20 - que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) affecte actuellement pour couvrir l'ensemble de l'Asie, du Pacifique et du Moyen-Orient.

« Une bonne résolution? Abolissons le Conseil des droits de l'homme de l'ONU », par Melanie Phillips, Israel Hayom, 31 décembre 2021 :

[…]

« Le vote de l'UNHRC [autorisant la formation de la COI] a eu lieu quelques semaines après un rapport de l'ONG Human Rights Watch qui accusait Israël d'apartheid.

Cette accusation est évidemment ridicule. Les Arabes israéliens jouissent de droits civiques et religieux égaux, tandis que les Arabes vivant dans les territoires contestés ne sont pas citoyens israéliens. Ceux qui accusent Israël d'apartheid non seulement diffament Israël, mais minimisent le véritable mal de l'apartheid en Afrique du Sud.

Pourtant, avec les trois membres de la commission ayant chacun un bilan d'une extrême hostilité envers Israël, il y a des craintes plausibles que l'enquête soit un montage conçu pour produire une sorte de rapport de Human Rights Watch sur les stéroïdes - et avec l'imprimatur de l'ONU .

De plus, la commission n'a pas de date limite mais doit émettre des rapports à perpétuité. En d'autres termes, c'est un moteur institutionnalisé de diabolisation et de délégitimation d'Israël. »

Cette commission de trois hommes, tous connus pour être hostiles à l'État juif - avec un effectif de 24 personnes - est donc appelée à publier des rapports trimestriels sur la situation des « droits de l'homme » et des « crimes de guerre » en Israël, en Cisjordanie et à Gaza, non seulement pendant un an ou deux, mais vraisemblablement pour toujours, car rien n'a été dit sur la fin de son mandat ni par l'UNHRC ni par l'Assemblée générale, qui a autorisé le financement de la COI. C'est une enquête de durée indéterminée sur les « crimes de guerre » soi-disant commis par ces Israéliens infiniment méchants.

« Il est particulièrement à craindre que l'acte d'accusation de l'enquête conduise à ce que des Israéliens soient traînés devant la Cour pénale internationale (CPI), qui a précédemment fait preuve de partialité contre Israël. Cependant, le nouveau procureur de la CPI, l'avocat britannique Karim Khan QC, n'est peut-être pas aussi facile à manipuler [par la foule anti-israélienne] qu'on pourrait le croire d'après les antécédents de la Cour. »

Lors de sa première conférence de presse à La Haye au début du mois, il a déclaré qu'il réexaminerait sa charge de travail trop lourde – qui comprend actuellement une enquête très controversée sur les accusations contre Israël portées par l'État de Palestine. »   

Karim Khan, QC, le nouveau procureur de la Cour pénale internationale, à l'air de dire que le bureau de la CPI a été surchargé d'affaires, et qu'il réduira donc sa charge de travail, en la supprimant des affaires les moins méritoires et les moins convaincants de supposés méfaits. Il n'a toujours pas cautionné les accusations portées contre Israël par « l'État de Palestine », comme il aurait pu le faire – un bon signe. Plus important encore, il a ajouté qu'il ne procéderait que dans les cas qui avaient une « perspective réaliste de condamnation ». Encore un bon signe.

« Ainsi, même si la balle toxique de la commission Pillay atterrit aux pieds de Khan, il ne s'ensuit pas nécessairement qu'il la reprendra et donnera suite. »

Les propos de Karim Khan à ce sujet montrent qu'il n'est pas automatiquement anti-israélien. Les Palestiniens qui ont surchargé le dossier de la CPI d'accusations contre Israël supposaient sans aucun doute qu'un procureur nommé Karim Khan sera de leur côté : Je soupçonne d'après sa déclaration qu'ils seront très déçus.

« Néanmoins, la véritable menace de cette enquête réside dans son potentiel à diaboliser Israël aux yeux du monde indépendamment de toute procédure judiciaire. Une telle délégitimation non seulement rend les gens indifférents aux tentatives des ennemis d'Israël de lui faire la guerre, mais pousse également les principales nations à chercher à contrecarrer ses tentatives d'autodéfense. »

Avec la décision de l'UNHRC d'instituer cette commission permanente pour enquêter sur les méfaits et les « crimes de guerre » d'Israël, qui vient s'ajouter au point 7 par lequel Conseil des droits de l'homme s'engage à faire rapport, à chaque session, sur les « Situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés », les imprudents– c'est-à-dire la plupart d'entre nous – risque de penser qu'il doit sûrement y avoir quelque chose de terriblement mal avec Israël, pour que tant d'enquêtes soient interminablement lancées contre lui.
C'est ce que l'auteur, Melanie Phillips, entend par le potentiel de la COI à « diaboliser » Israël aux yeux du monde. Même si le procureur de la CPI, Karim Khan, décide de ne pas poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale au vu d'un manque de preuves solides, le mal aura été fait concernant l'image d'Israël.
Les ennemis de l'État juif – en particulier les groupes terroristes Hamas, Palestinian Islamic Jihad et Hezbollah – seront encouragés, et les « nations dirigeantes » risquent de vouloir dissuader Israël de ses tentatives parfaitement légitimes d'autodéfense.
Comme les groupes terroristes utilisent délibérément des bâtiments civils - écoles, hôpitaux, immeubles d'habitation - pour se cacher et entreposer leurs armes et leurs lance-roquettes, il n'est pas possible pour l'armée israélienne d'éviter complètement les victimes civiles, malgré ses efforts héroïques pour en diminuer le nombre. Et à cause de ces inévitables victimes civiles, il y a des pays qui essaient d'empêcher Israël de se défendre. Ils exigent de l'État juif une pureté irréalisable qu'ils n'exigent d'aucun autre pays, y compris d'eux-mêmes.

« En conséquence, l'enquête Pillay constitue une attaque existentielle contre Israël – le dernier produit d'une obsession obscène et exterminatrice de l'UNHRC.

Le Conseil et son prédécesseur, la Commission des droits de l'homme - qui comprenait des auteurs de violations des droits de l'homme comme l'Arabie saoudite, la Chine, Cuba, le Pakistan et la Russie - ont adopté plus de résolutions condamnant Israël que tous les autres pays du monde réunis, tout en n'adoptant aucune résolutions sur les violations des droits humains commises en Chine, à Cuba et en Russie…. »

Cette focalisation obsessionnelle du Conseil des droits de l'homme sur Israël en tant que « violateur » des droits de l'homme s'accompagne d'un silence tout aussi inquiétant au sujet des auteurs de violations tels que l'Arabie saoudite, la Chine, Cuba, la Corée du Nord, le Pakistan, l'Iran, la Turquie, et la Russie.

« Ces visionnaires n'ont pas saisi que, puisque le monde était dominé par des États et des régimes à la fois répressifs et profondément imprégnés de haine des Juifs et d'hostilité envers Israël, tout organisme mondial ou système de droit supranational deviendrait lui-même complice de la tyrannie et de l'antisémitisme. »

Je ne suis pas sûr que Melanie Phillips ait raison de dire que le monde était dominé par des États « profondément imprégnés de haine des Juifs et d'hostilité envers Israël ». Il me semble que c'est plutôt un phénomène récent, lié à deux choses : le vaste accroissement de la richesse et de l'influence politique des États arabes sunnites du Golfe, et l'énorme augmentation de la population musulmane en Europe et en Amérique du Nord, qui diffuse des opinions antisémites et anti-israéliennes.

C'est pourquoi le lawfare, ou l'instrumentalisation du droit international pour faire la guerre au moyen de meilleures relations publiques, est devenu une arme majeure contre Israël, ciblant seulement le peuple juif…. »

Parallèlement aux attentats terroristes contre les Juifs israéliens et aux attaques contre le bien-être économique d'Israël promues par le puissant mouvement BDS, les Palestiniens se servent de l'ONU pour attaquer Israël en tant que « violateur des droits de l'homme » lorsque, à chaque session du Conseil des droits de l'homme , le point 7 de l'ordre du jour est affiché. Désormais, ils disposeront d'une autre arme légale, à savoir l'enquête sans fin sur les « crimes de guerre israéliens ».

Si les nations honnêtes du monde, menées par les États-Unis, et comprenant la plupart des nations européennes, ainsi que le Canada et l'Australie, cessaient de financer l'ONU jusqu'à ce que le CDH soit aboli, en tant que « promoteur maléfique de l'antisémitisme par sa façon de critiquer uniquement Israël », elles pourraient bien réussir.
Les États-Unis fournissent à eux seuls plus de 11 milliards de dollars par an à l'ONU, soit entre un cinquième et un quart du budget total de l'organisation. La Chine, dont l'économie est proche de celle des États-Unis, contribue beaucoup moins - seulement 1,7 milliard de dollars par an. Si l'Amérique retirait son soutien à l'ONU, cela obligerait l'organisation à se montrer moins agressive. Si les autres nations occidentales emboîtaient le pas aux États-Unis pour retenir les fonds, cela réduirait de 70 % le budget de l'ONU et la handicaperait sérieusement.
Au cas où une abolition totale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU semblerait peu judicieuse à certains de ses détracteurs, une autre approche serait possible. Pour que l'ONU conserve le soutien financier des États-Unis et de ses alliés, le Conseil des droits de l'homme pourrait continuer à exister, mais à condition qu’il renonce au point 7 de son agenda (celui qui exige que le CDH aborde à chaque session les « violations des droits humains des Palestiniens » par Israël) et qu'il dissolve la Commission d'enquête qu'il vient de créer.
Cela semble une bonne idée.

Source : Why the UN Human Rights Council Has Outlived Its Usefulness – Jihad Watch

Traduction: Albert Coroz

Un commentaire

  1. Posté par ant le

    Si au moins ces organisations (ONU, UNRWA, etc …) étaient justes, équitables, honnêtes ….
    Cela coûte un saladier pour une inefficacité redoutable !
    Les buts poursuivis sont loin des lignes humaines, tout est politisé et dirigé !

Et vous, qu'en pensez vous ?

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