Robert Spencer

Le président français Emmanuel Macron a promis en avril 2019 que la cathédrale Notre-Dame de Paris, vieille de 850 ans, une des expressions les plus grandioses et les plus emblématiques de la foi chrétienne de l'Europe, aujourd'hui largement abandonnée, serait reconstruite en mieux après avoir été détruite dans un terrible incendie.

"L'incendie de Notre-Dame nous rappelle que notre histoire ne s'arrête jamais et que nous aurons toujours des défis à relever", avait déclaré Macron. "Nous reconstruirons Notre Dame, plus belle qu'avant - et je veux que ce soit fait dans les cinq prochaines années. Nous pouvons le faire. Après le temps des épreuves vient le temps de la réflexion, puis celui de l'action."

Il s'avère maintenant que par "plus beau", Macron voulait dire "plus woke". La nouvelle cathédrale Notre-Dame, dont l'ouverture est prévue en 2024, ne sera pas un monument au christianisme, mais à la nouvelle foi européenne du gauchisme.

Macron a décidé en 2020 que la magnifique flèche de la cathédrale, qui s'est effondrée dans l'incendie, serait reconstruite à l'identique, après avoir dit initialement qu'elle serait remplacée par "un geste architectural contemporain."

Toutefois, cette fidélité à la tradition ne s'appliquera pas au reste de la cathédrale, qu'est-ce que vous croyiez?

Comment la France d'aujourd'hui pourrait-elle produire un monument à la foi chrétienne qu'elle n'a plus? C'est pourquoi, comme le dit le Daily Mail, la cathédrale va être transformée en un "parc à thème woke".

Les confessionnaux, les autels latéraux et les sculptures seront supprimés au profit de "peintures murales à la mode, avec des effets sonores et lumineux créant des 'espaces émotionnels'".

La nouvelle Notre-Dame se concentrera également sur la véritable menace qui pèse sur l'humanité : non pas l'inclination au péché qui se trouve dans chaque âme humaine (c'est tellement XIIe siècle), mais le réchauffement climatique, bien sûr.
La nouvelle cathédrale améliorée comportera "une chapelle dédiée à la 'création réconciliée', en référence à l'encyclique Laudato Si' du pape François qui déplore la dégradation de l'environnement et le réchauffement climatique."

Ce n'est pas tout. La nouvelle cathédrale célébrera également la diversité et le multiculturalisme - comment pourrait-elle autrement ?

"Un 'parcours de découverte' conduira les visiteurs à travers différentes chapelles, en mettant l'accent sur l'Afrique et l'Asie, et les textes sacrés seront projetés sur les murs en plusieurs langues, dont le mandarin......
L'Afrique et l'Asie seront mises en avant, tandis que l'Europe, les Amériques et l'Océanie seront reléguées derrière l'abside ou totalement absentes."

Pourquoi mettre l'accent sur l'Afrique et l'Asie? Je vous garantis que ce n'est pas pour célébrer la fraternité des hommes (pardon, la solidarité de l'humanité). Pourquoi ne pas mettre l'accent sur l'Europe elle-même, où s'est épanouie la culture dont Notre Dame était une si brillante manifestation? Voyons! Ce serait "suprémaciste" et peut-être même "islamophobe".

Et donc, au lieu de cela, selon l'architecte parisien Maurice Culot, "c'est comme si Disney entrait dans Notre-Dame. Ce qu’ils proposent de faire ne se serait jamais produit à l’abbaye de Westminster ou à Saint-Pierre de Rome." N'en soyez pas si sûr, Culot!

Dans le même ordre d'idées, un autre opposant aux projets s'interroge: "Pouvez-vous imaginer que l'administration du Saint-Siège autorise une telle chose dans la chapelle Sixtine?" Eh bien, si. Je peux l'imaginer.

Le même état d'esprit qui nous donne cette ridicule nouvelle cathédrale Notre-Dame est bien vivant au Vatican, donc une basilique Saint-Pierre "reconstruite en mieux" n'est pas du tout hors du domaine du possible.

En relation : Une mosquée est érigée tous les 15 jours en France, tandis qu'une église est détruite au même rythme" (en anglais, sous abonnement)

Un autre critique de la nouvelle Notre-Dame a dit que la nouvelle cathédrale serait un "Disneyland politiquement correct". Culot a ajouté : "C’est une sorte de parc à thème, très enfantin et trivial, étant donné la grandeur du lieu." Forcément, puisque la culture européenne contemporaine est enfantine et triviale par rapport à la culture qui nous a donné la cathédrale Notre-Dame d'origine.

Un autre traditionaliste a résumé le problème avec le nouveau palais des merveilles de Macron : "C'est le politiquement correct devenu fou. Ils veulent transformer Notre-Dame en une salle d'exposition liturgique expérimentale qui n'existe nulle part ailleurs alors qu'elle devrait être un monument historique où le moindre changement doit être traité avec grand soin."

Oui. Mais pour reconstruire la cathédrale à l'identique, il faudrait la foi qui l'a fait naître, et cette foi a disparu depuis longtemps en France et dans une grande partie de l'Europe.

La nouvelle Notre-Dame sera un monument à la nouvelle foi d'une Europe qui a perdu le sens d'elle-même et de sa propre finalité.
Ses visiteurs seront initiés aux préoccupations triviales et à la propagande hystérique du début du XXIe siècle, et s'ils connaissent un peu l'ancienne cathédrale, ils comprendront mieux pourquoi la France du début du XXIe siècle était dans un tel état de déclin.

La nouvelle cathédrale chantera la perte de la France et de son courage. Et probablement pas les 850 ans où l'ancienne cathédrale existait.

Historic Notre Dame Cathedral Being Built Back Better As a ‘Woke Theme Park’ - PJ Media

Traduction Albert Coroz pour LesObservateurs.ch

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Rénovation de Notre-Dame : la cathédrale transformée en “un Disneyland du politiquement correct”

Dans les colonnes du Telegraph, des architectes qui ont consulté les plans de la cathédrale, ravagée par un incendie en 2019, décrivent des rénovations aberrantes, comme “un sentier de la découverte” et des expositions “le christianisme pour les nuls”.

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Valeurs actuelles

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Article plus complet en anglais : Notre Dame 'is being turned into a woke theme park': Cathedral is being revamped with a 'discovery trail' and 'Christianity for dummies' exhibits, claim critics - Daily Mail

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Notre-Dame de Paris, futur Disneyland ?

Rémy Mahoudeaux

[…] Le projet, qui n’est pas encore validé, de l’aménagement de Notre-Dame de Paris fait froid dans le dos […] Autant le dire, ce qui ressort des indiscrétions autour de ce projet, c’est l’abandon du cultuel au seul profit du culturel, si ces informations venues d’outre-Manche devaient se confirmer.

Tous ces termes laissent présager d’un second sacrilège. Le premier, l’incendie de la cathédrale en date du 15 avril 2019 était sans doute accidentel, même si les carences de l’État en matière de sécurité semblent évidentes. Cette fois, il serait volontaire, concerté, délibéré et il est difficile d’imaginer que l’archevêché n’en soit pas « complice ».

[…] Ceux qui entrent dans une église pour y admirer le beau sont les bienvenus : ils peuvent s’y convertir comme un certain Paul Claudel lors d’un Magnificat. Mais qu’ils respectent l’ordre des priorités : le culte d’abord ! Même la loi très républicaine le reconnaît, puisqu’elle précise que l’affectation au culte y est « permanente » et « perpétuelle ». Ce qui devrait en principe protéger des lubies.

[…] Si certaines de ces lubies ont été conçues par l’archevêché, c’est grave. Mais il est possible que certaines d’entre elles, modernistes en diable, émanent de laïcs pratiquants ou non, de tierces personnes extérieures à l’archevêché. Peut-être même sont-elles bien intentionnées à imaginer que les dimensions sociales et culturelles devraient prendre une place plus grande, voire une prééminence. Il est sans doute compliqué, lorsque l’on est l’archevêque de Paris et pas encore cardinal, de négocier avec un État hostile qui ne rêve que de déchristianiser encore un peu plus la France à grands coups de modernité mièvre et inconsistante. Mais l’affectataire, qui ne détient pas les cordons de la bourse, doit-il pour autant tout accepter des sirènes modernistes et de l’État spoliateur sous prétexte que ce serait dans l’air du temps ? Il est urgent que prélats, prêtres et fidèles tapent du poing sur la table et disent un non franc et massif à toutes ces carabistouilles. Ou, tout du moins, apportent un démenti à ces rumeurs.

Boulevard Voltaire