Zoom – Frédéric Saint Clair : Refaire du chrétien un guerrier

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« Le Christ est le guerrier le plus accompli que le monde ait connu. Le seul qui ait terrassé le Mal, et qui ait enseigné aux hommes comment faire de même ». Dans son ouvrage « Le Christ guerrier », Frédéric Saint Clair, politologue, explique que le Christ n’est pas venu nous enseigner le pacifisme d’un amour candide. Il est venu nous enseigner à faire la guerre et à la gagner. Face à un choc des civilisations qui prend la forme de la violence terroriste comme de l’effacement de la culture française, quelles perspectives s’offrent aux chrétiens ? Sont-ils condamnés à subir le terrorisme, l’islamisme, l’indigénisme, l’immigration massive, le basculement civilisationnel sans mot dire ? L’Évangile, qui leur impose de tendre l’autre joue face à la violence physique, offre-t-il d’autres perspectives que celles de la soumission et du martyr ?

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4 commentaires

  1. Posté par SD-Vintage le

    avec Bergoglio, c’est mal parti, et les églises protestantes européennes, c’est encore pire.

  2. Posté par kandel le

    Ce commentaire annule et remplace le précédent identique, hormis la mise page défectueuse.
    Posté par kandel le 10 novembre 2021 à 13h35

    https://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/04/27/31004-20180427ARTFIG00336-frederic-saint-clair-la-droite-doit-penser-le-separatisme-culturel-islamiste.php

    Article du Figaro en accès libre

    Frédéric Saint Clair : «La droite doit penser le séparatisme culturel islamiste»
    Par Paul Sugy
    Publié le 27/04/2018 à 19:01, Mis à jour le 02/05/2018 à 18:16

    Salvator
    Frédéric Saint Clair est analyste en stratégie et en communication politique. Ancien chargé de mission auprès du Premier Ministre Dominique de Villepin, il vient de publier La Droite face à l’islam(Salvator, 2018).
    FIGAROVOX.- En vous fondant sur la «perspective civilisationnelle» de Samuel Huntington, vous jugez que seule une droite conservatrice peut répondre à l’islam. En somme, vous faites de l’islam le marqueur fondamental pour repenser les clivages à droite?

    Frédéric SAINT-CLAIR.- L’islam questionne la modernité occidentale de manière nouvelle. Le rapport que droite modérée et droite dure entretiennent avec le choc des civilisations est révélateur, non seulement des impensés culturels de notre époque, mais également d’un clivage entre droite dure et droite modérée. La droite modérée ignore la notion de choc civilisationnel, et donc se révèle impuissante face au phénomène de la résurgence islamique évoqué par Huntington. La droite dure, si elle parvient à prendre en charge la menace d’un islam politique, se révèle pour l’instant impuissante face à un islam culturel qui «halalise» la société civile. D’où notre besoin d’une droite conservatrice à la française, à même de contrer non seulement l’influence de l’islam radical et de l’islam politique, mais aussi l’influence de l’islam culturel à l’origine du choc civilisationnel que nous subissons.

    FIGAROVOX.- «L’analyse des problématiques culturelles, politiques et terroristes auxquelles nous sommes confrontés n’implique jamais la religion musulmane directement.» En êtes-vous absolument certain? Et n’est-ce pas aux islamologues de le dire?

    Le rôle de la République n’est pas de distinguer le bon islam du mauvais islam.
    Il me semble, tout d’abord, indispensable de cesser de stigmatiser les textes sacrés de l’islam en les rendant responsables des différents problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cela contribue à humilier une partie des musulmans et à déchirer un peu plus la société française ; en outre, cela ne permet pas de contraindre les radicalisés qui se moquent de nos analyses herméneutiques.
    Par ailleurs, il est évident que l’islam radical (ou djihadiste), l’islam politique et l’islam culturel se revendiquent tous trois de la religion musulmane et des textes sacrés. Mais si nous validons ce lien, nous tombons dans leur piège ; nous soumettons nos choix politiques et civilisationnels à telle ou telle lecture du Coran ; nous plaçons le législateur en situation de dépendance face aux imams, aux intellectuels musulmans, censés donner le «la» en matière d’islam. La République n’a pas à questionner le Coran pour savoir comment se déterminer. Les républicains de 1905 n’ont pas demandé aux prêtres si la séparation de l’Église et de l’État était conforme à la Bible et à l’histoire de l’Église. Le rôle de la République n’est pas de distinguer le bon islam du mauvais islam, ou de faciliter l’émergence d’un «islam des Lumières». C’est aux musulmans de le faire, s’ils le souhaitent. La République doit définir le cadre politique et culturel de la nation française.

    FIGAROVOX.- Vous faites la distinction entre l’Islam, avec une majuscule, et l’islam. Quelle est la nuance?

    Cette nuance, établie par Rémi Brague dans son ouvrage Au moyen du Moyen-Âge, distingue «l’islam, nom commun avec un «i» minuscule, la religion de la remise de soi intégrale (c’est le sens du mot arabe) entre les mains de Dieu» et «l’Islam, nom propre avec un «i» majuscule, la civilisation marquée par l’islam, mais dont la longue histoire et la vaste géographie couvrent des phénomènes qui n’ont pas grand-chose à voir avec la religion.» La distinction entre cultuel et culturel, fondement d’un second volet laïque qui reste à développer, est essentielle si nous souhaitons nous dégager de l’étreinte islamiste.

    FIGAROVOX.- Si l’on veut vraiment lutter contre les marqueurs culturels de l’Islam, on doit aussi faire taire les cloches des églises… À moins, comme vous le proposez, d’assumer carrément un «deux poids deux mesures» entre l’Islam et le Christianisme?

    Samuel Huntington cite les paroles suivantes d’un haut fonctionnaire saoudien: «Pour nous, l’islam n’est pas seulement une religion, mais un mode de vie» La religion musulmane a toute sa place en France. Pas le mode de vie islamique. La France est un pays de tradition à la fois chrétienne et païenne, pourvu plus que d’autres d’une tradition culturelle extrêmement riche. Celle-ci est peu à peu abandonnée au profit d’un modèle multiculturel qui devrait, selon ses promoteurs, offrir un espace à toutes les cultures et les placer sur un pied d’égalité. Les Français sont majoritairement opposés à un tel modèle. Le «deux poids deux mesures» en matière de culture s’impose de lui-même. S’il existe un droit fondamental de croire ou de ne pas croire, il ne saurait exister un droit fondamental d’exprimer une culture indigène, islamique ou autre.

    FIGAROVOX.- Sur quoi se fonde votre «conservatisme culturel»? Il semble outrepasser largement le cadre de la loi de 1905…

    Le cadre de la loi de 1905 est politique. Il concerne l’État. C’est en effet l’État qui est laïque en France, pas la société civile. Or, l’influence exercée par l’islam culturel n’est pas politique et ne vise pas l’État, elle est métapolitique et vise la société civile. Le politique est impuissant face à une influence métapolitique, essentiellement parce que la laïcité est un principe de neutralisation: elle suspend en quelque sorte l’action du politique sur la société civile. Notre cadre libéral et nos libertés fondamentales offrent un espace à la fois légal et légitime à l’islam culturel pour transformer le mode de vie des Français, par une multiplication des signes et des mœurs islamiques: voile, halal, mosquées, rapport entre hommes et femmes, etc. Le conservatisme culturel est fondé sur la nécessité de rompre avec le principe libéral de neutralisation, de manière à protéger le socle civilisationnel occidental sur lequel s’appuie le quotidien des Français.

    FIGAROVOX.- Il faut selon vous «considérer le djihad comme un leurre, destiné à faire diversion»?

    La formule peut paraître provocante. Elle n’est pas destinée à minimiser le phénomène terroriste, mais plutôt à renverser la grille de lecture que nous opérons à la fois du djihad et de l’islam politique, grille de lecture qui est la cause de notre impuissance, car elle omet la dimension culturelle de la résurgence islamique. Nos responsables politiques doivent comprendre que la vraie guerre qui confronte l’Occident est une «soft war», une guerre culturelle, menée au moyen d’un soft power islamique.
    Ce que l’islam radical est impuissant à réaliser, l’islam culturel y parvient.
    Gramsci explique que pour conquérir le pouvoir, il faut à la fois exercer une domination politique et une hégémonie culturelle sur une population. La France résiste militairement et politiquement face au terrorisme islamiste ; en revanche, nos consciences sont bousculées, notre psychologie est affaiblie, notre mental est usé, ce qui est le but du terrorisme. Dès lors, en contraste de cette violence qui prend la vie d’enfants, de femmes, et même de héros comme Arnaud Beltrame, la multiplication des voiles et du halal semblent anodine.
    Or, le djihad ne renversera ni notre République ni notre civilisation. Mais ce que l’islam radical est impuissant à réaliser, l’islam culturel y parvient. Certains quartiers sont entièrement communautarisés, les populations sont indigénisées. Le djihad, par sa violence, nous hypnotise. Et pendant ce temps, une influence plus discrète et plus puissante est à l’œuvre (instrumentalisée entre autres par les pays du Golfe) qui a pour but d’établir une hégémonie culturelle, une islamisation de la société civile, préalable indispensable à l’établissement d’une domination politique.

    FIGAROVOX.- Selon vous «82 % des musulmans sont en sécession culturelle avec l’Occident». Quelle solution préconisez-vous à leur égard? Vous n’avez pas l’air convaincu par la construction d’un islam de France…

    Selon l’étude de l’Institut Montaigne, seuls 18 % des musulmans n’ont aucune revendication d’expression religieuse dans l’espace public. Les 82 % restants, répartis en cinq catégories par Hakim El Karoui, ont des revendications islamiques de plus en plus exigeantes. Cette étude montre donc que, si l’intégration politique, économique et sociale de la diaspora islamique est relativement bonne, son intégration culturelle est un échec patent.
    Que pourrait faire, face à cela, un islam de France, si ce n’est revenir sur le principe de laïcité pour établir une sorte de Concordat? Soyons clair: notre République laïque n’a pas vocation à s’approprier l’islam, pas plus que toute autre dénomination religieuse. D’ailleurs, un islam de France, quelle que soit sa forme, ancrerait dans la loi, voire dans la Constitution, une forme de culture islamique, et accroîtrait de facto notre impuissance face au phénomène d’indigénisation que nous subissons. Je le répète, l’islam a toute sa place en France, pas l’Islam. Le politique doit désormais accepter de s’emparer de cette question, afin que soit assurée une forme d’homogénéité culturelle, indispensable pour que la société française ne se déchire pas entièrement, et pour que les Français de toutes origines aient à nouveau le désir de faire nation.

    FIGAROVOX.- Les solutions politiques que vous préconisez semblent radicalement incompatibles avec une ouverture du pays à l’immigration…

    Nous avons été aveugles en matière d’immigration. Nous avons pensé que si les populations étrangères s’intégraient politiquement et économiquement, la partie serait gagnée. Le paradigme civilisationnel évoqué par Huntington a été entièrement ignoré. Nous avons cru que quelques cours de Français Langue Étrangère, un emploi et un logement suffiraient à fabriquer des citoyens. Quelle naïveté! La question n’est désormais plus celle d’une maîtrise des flux migratoires, mais celle d’un arrêt des flux migratoires non occidentaux.
    La question n’est désormais plus celle d’une maîtrise des flux migratoires, mais celle d’un arrêt des flux migratoires non occidentaux.
    Par ailleurs, Huntington évoquait déjà en 1996 la nécessité d’un «rejet des communautés immigrées». Le terme est extrêmement violent – et je n’y souscris d’ailleurs pas – mais il souligne l’urgence de la situation. Si un conservatisme culturel était mis en place en France, il aurait vocation à accompagner les personnes qui, légitimement, n’adhèreraient pas à ce modèle. Non pas une remigration façon Renaud Camus, car ce principe identitaire est inepte, ni un rejet brutal, mais une migration culturelle, comme il existe aujourd’hui des migrations économiques, politiques ou autres.

    FIGAROVOX.- Pour finir, vous consacrez un chapitre entier à la féminité, enjeu selon vous d’une guerre culturelle. N’est-ce pas réducteur de faire de la nudité féminine l’épicentre de la culture occidentale?

    Le nu féminin traverse toute l’histoire de l’art occidental, de Praxitèle à Rodin ; cependant ce n’est pas tant le nu que le rapport à la beauté féminine qui est, je crois, le véritable moteur de l’Occident. Le premier chef-d’œuvre de la littérature occidentale est l’Iliade, un récit de la guerre de Troie. Quel en est l’enjeu? Le pouvoir politique? La richesse économique? La gloire? Non, la beauté d’Hélène, mariée à Ménélas et enlevée par Pâris, jeune prince troyen. Ce dernier avait dû désigner la plus belle d’entre trois déesses, Athéna, Héra et Aphrodite. Pour l’influencer, Athéna avait promis à Pâris, si elle était choisie, la victoire à la guerre, Héra, la souveraineté politique, Aphrodite, la beauté féminine – celle d’Hélène. Pâris opta pour la beauté, le plaisir, la volupté. Il détermina par ce choix toute la dynamique occidentale: une incessante quête du beau…
    Or, l’Islam vient de faire irruption dans cette idylle passionnée. Il en a dénoué l’étreinte, s’est saisi de la femme et lui a imposé une nouvelle conduite: voile, burkini, cloisonnement dans l’espace public, exclusion des cafés, etc., sous prétexte de conduire les hommes au salut. En résulte une interruption de la dynamique de l’Occident, ramené par l’Islam à des problématiques puritaines qui ont pourtant été résolues en France au XVIIe siècle. En un mot, l’Islam ignore le sein nu, ce qui le disqualifie pour un dialogue avec l’Occident contemporain.

  3. Posté par kandel le

    https://www.lefigaro.fr/vox/religion/2018/04/27/31004-20180427ARTFIG00336-frederic-saint-clair-la-droite-doit-penser-le-separatisme-culturel-islamiste.php

    Article du Figaro en accès libre

    Frédéric Saint Clair : «La droite doit penser le séparatisme culturel islamiste»
    Par Paul Sugy
    Publié le 27/04/2018 à 19:01, Mis à jour le 02/05/2018 à 18:16

    Salvator
    Frédéric Saint Clair est analyste en stratégie et en communication politique. Ancien chargé de mission auprès du Premier Ministre Dominique de Villepin, il vient de publier La Droite face à l’islam(Salvator, 2018).
    FIGAROVOX.- En vous fondant sur la «perspective civilisationnelle» de Samuel Huntington, vous jugez que seule une droite conservatrice peut répondre à l’islam. En somme, vous faites de l’islam le marqueur fondamental pour repenser les clivages à droite?
    Frédéric SAINT-CLAIR.- L’islam questionne la modernité occidentale de manière nouvelle. Le rapport que droite modérée et droite dure entretiennent avec le choc des civilisations est révélateur, non seulement des impensés culturels de notre époque, mais également d’un clivage entre droite dure et droite modérée. La droite modérée ignore la notion de choc civilisationnel, et donc se révèle impuissante face au phénomène de la résurgence islamique évoqué par Huntington. La droite dure, si elle parvient à prendre en charge la menace d’un islam politique, se révèle pour l’instant impuissante face à un islam culturel qui «halalise» la société civile. D’où notre besoin d’une droite conservatrice à la française, à même de contrer non seulement l’influence de l’islam radical et de l’islam politique, mais aussi l’influence de l’islam culturel à l’origine du choc civilisationnel que nous subissons.
    «L’analyse des problématiques culturelles, politiques et terroristes auxquelles nous sommes confrontés n’implique jamais la religion musulmane directement.» En êtes-vous absolument certain? Et n’est-ce pas aux islamologues de le dire?
    Le rôle de la République n’est pas de distinguer le bon islam du mauvais islam.
    Il me semble, tout d’abord, indispensable de cesser de stigmatiser les textes sacrés de l’islam en les rendant responsables des différents problèmes auxquels nous sommes confrontés. Cela contribue à humilier une partie des musulmans et à déchirer un peu plus la société française ; en outre, cela ne permet pas de contraindre les radicalisés qui se moquent de nos analyses herméneutiques.
    Par ailleurs, il est évident que l’islam radical (ou djihadiste), l’islam politique et l’islam culturel se revendiquent tous trois de la religion musulmane et des textes sacrés. Mais si nous validons ce lien, nous tombons dans leur piège ; nous soumettons nos choix politiques et civilisationnels à telle ou telle lecture du Coran ; nous plaçons le législateur en situation de dépendance face aux imams, aux intellectuels musulmans, censés donner le «la» en matière d’islam. La République n’a pas à questionner le Coran pour savoir comment se déterminer. Les républicains de 1905 n’ont pas demandé aux prêtres si la séparation de l’Église et de l’État était conforme à la Bible et à l’histoire de l’Église. Le rôle de la République n’est pas de distinguer le bon islam du mauvais islam, ou de faciliter l’émergence d’un «islam des Lumières». C’est aux musulmans de le faire, s’ils le souhaitent. La République doit définir le cadre politique et culturel de la nation française.
    Vous faites la distinction entre l’Islam, avec une majuscule, et l’islam. Quelle est la nuance?
    Cette nuance, établie par Rémi Brague dans son ouvrage Au moyen du Moyen-Âge, distingue «l’islam, nom commun avec un «i» minuscule, la religion de la remise de soi intégrale (c’est le sens du mot arabe) entre les mains de Dieu» et «l’Islam, nom propre avec un «i» majuscule, la civilisation marquée par l’islam, mais dont la longue histoire et la vaste géographie couvrent des phénomènes qui n’ont pas grand-chose à voir avec la religion.» La distinction entre cultuel et culturel, fondement d’un second volet laïque qui reste à développer, est essentielle si nous souhaitons nous dégager de l’étreinte islamiste.
    Si l’on veut vraiment lutter contre les marqueurs culturels de l’Islam, on doit aussi faire taire les cloches des églises… À moins, comme vous le proposez, d’assumer carrément un «deux poids deux mesures» entre l’Islam et le Christianisme?
    Samuel Huntington cite les paroles suivantes d’un haut fonctionnaire saoudien: «Pour nous, l’islam n’est pas seulement une religion, mais un mode de vie» La religion musulmane a toute sa place en France. Pas le mode de vie islamique. La France est un pays de tradition à la fois chrétienne et païenne, pourvu plus que d’autres d’une tradition culturelle extrêmement riche. Celle-ci est peu à peu abandonnée au profit d’un modèle multiculturel qui devrait, selon ses promoteurs, offrir un espace à toutes les cultures et les placer sur un pied d’égalité. Les Français sont majoritairement opposés à un tel modèle. Le «deux poids deux mesures» en matière de culture s’impose de lui-même. S’il existe un droit fondamental de croire ou de ne pas croire, il ne saurait exister un droit fondamental d’exprimer une culture indigène, islamique ou autre.
    Sur quoi se fonde votre «conservatisme culturel»? Il semble outrepasser largement le cadre de la loi de 1905…
    Le cadre de la loi de 1905 est politique. Il concerne l’État. C’est en effet l’État qui est laïque en France, pas la société civile. Or, l’influence exercée par l’islam culturel n’est pas politique et ne vise pas l’État, elle est métapolitique et vise la société civile. Le politique est impuissant face à une influence métapolitique, essentiellement parce que la laïcité est un principe de neutralisation: elle suspend en quelque sorte l’action du politique sur la société civile. Notre cadre libéral et nos libertés fondamentales offrent un espace à la fois légal et légitime à l’islam culturel pour transformer le mode de vie des Français, par une multiplication des signes et des mœurs islamiques: voile, halal, mosquées, rapport entre hommes et femmes, etc. Le conservatisme culturel est fondé sur la nécessité de rompre avec le principe libéral de neutralisation, de manière à protéger le socle civilisationnel occidental sur lequel s’appuie le quotidien des Français.
    Il faut selon vous «considérer le djihad comme un leurre, destiné à faire diversion»?
    La formule peut paraître provocante. Elle n’est pas destinée à minimiser le phénomène terroriste, mais plutôt à renverser la grille de lecture que nous opérons à la fois du djihad et de l’islam politique, grille de lecture qui est la cause de notre impuissance, car elle omet la dimension culturelle de la résurgence islamique. Nos responsables politiques doivent comprendre que la vraie guerre qui confronte l’Occident est une «soft war», une guerre culturelle, menée au moyen d’un soft power islamique.
    Ce que l’islam radical est impuissant à réaliser, l’islam culturel y parvient.
    Gramsci explique que pour conquérir le pouvoir, il faut à la fois exercer une domination politique et une hégémonie culturelle sur une population. La France résiste militairement et politiquement face au terrorisme islamiste ; en revanche, nos consciences sont bousculées, notre psychologie est affaiblie, notre mental est usé, ce qui est le but du terrorisme. Dès lors, en contraste de cette violence qui prend la vie d’enfants, de femmes, et même de héros comme Arnaud Beltrame, la multiplication des voiles et du halal semblent anodine.
    Or, le djihad ne renversera ni notre République ni notre civilisation. Mais ce que l’islam radical est impuissant à réaliser, l’islam culturel y parvient. Certains quartiers sont entièrement communautarisés, les populations sont indigénisées. Le djihad, par sa violence, nous hypnotise. Et pendant ce temps, une influence plus discrète et plus puissante est à l’œuvre (instrumentalisée entre autres par les pays du Golfe) qui a pour but d’établir une hégémonie culturelle, une islamisation de la société civile, préalable indispensable à l’établissement d’une domination politique.
    Selon vous «82 % des musulmans sont en sécession culturelle avec l’Occident». Quelle solution préconisez-vous à leur égard? Vous n’avez pas l’air convaincu par la construction d’un islam de France…
    Selon l’étude de l’Institut Montaigne, seuls 18 % des musulmans n’ont aucune revendication d’expression religieuse dans l’espace public. Les 82 % restants, répartis en cinq catégories par Hakim El Karoui, ont des revendications islamiques de plus en plus exigeantes. Cette étude montre donc que, si l’intégration politique, économique et sociale de la diaspora islamique est relativement bonne, son intégration culturelle est un échec patent.
    Que pourrait faire, face à cela, un islam de France, si ce n’est revenir sur le principe de laïcité pour établir une sorte de Concordat? Soyons clair: notre République laïque n’a pas vocation à s’approprier l’islam, pas plus que toute autre dénomination religieuse. D’ailleurs, un islam de France, quelle que soit sa forme, ancrerait dans la loi, voire dans la Constitution, une forme de culture islamique, et accroîtrait de facto notre impuissance face au phénomène d’indigénisation que nous subissons. Je le répète, l’islam a toute sa place en France, pas l’Islam. Le politique doit désormais accepter de s’emparer de cette question, afin que soit assurée une forme d’homogénéité culturelle, indispensable pour que la société française ne se déchire pas entièrement, et pour que les Français de toutes origines aient à nouveau le désir de faire nation.
    Les solutions politiques que vous préconisez semblent radicalement incompatibles avec une ouverture du pays à l’immigration…
    Nous avons été aveugles en matière d’immigration. Nous avons pensé que si les populations étrangères s’intégraient politiquement et économiquement, la partie serait gagnée. Le paradigme civilisationnel évoqué par Huntington a été entièrement ignoré. Nous avons cru que quelques cours de Français Langue Étrangère, un emploi et un logement suffiraient à fabriquer des citoyens. Quelle naïveté! La question n’est désormais plus celle d’une maîtrise des flux migratoires, mais celle d’un arrêt des flux migratoires non occidentaux.
    La question n’est désormais plus celle d’une maîtrise des flux migratoires, mais celle d’un arrêt des flux migratoires non occidentaux.
    Par ailleurs, Huntington évoquait déjà en 1996 la nécessité d’un «rejet des communautés immigrées». Le terme est extrêmement violent – et je n’y souscris d’ailleurs pas – mais il souligne l’urgence de la situation. Si un conservatisme culturel était mis en place en France, il aurait vocation à accompagner les personnes qui, légitimement, n’adhèreraient pas à ce modèle. Non pas une remigration façon Renaud Camus, car ce principe identitaire est inepte, ni un rejet brutal, mais une migration culturelle, comme il existe aujourd’hui des migrations économiques, politiques ou autres.
    Pour finir, vous consacrez un chapitre entier à la féminité, enjeu selon vous d’une guerre culturelle. N’est-ce pas réducteur de faire de la nudité féminine l’épicentre de la culture occidentale?
    Le nu féminin traverse toute l’histoire de l’art occidental, de Praxitèle à Rodin ; cependant ce n’est pas tant le nu que le rapport à la beauté féminine qui est, je crois, le véritable moteur de l’Occident. Le premier chef-d’œuvre de la littérature occidentale est l’Iliade, un récit de la guerre de Troie. Quel en est l’enjeu? Le pouvoir politique? La richesse économique? La gloire? Non, la beauté d’Hélène, mariée à Ménélas et enlevée par Pâris, jeune prince troyen. Ce dernier avait dû désigner la plus belle d’entre trois déesses, Athéna, Héra et Aphrodite. Pour l’influencer, Athéna avait promis à Pâris, si elle était choisie, la victoire à la guerre, Héra, la souveraineté politique, Aphrodite, la beauté féminine – celle d’Hélène. Pâris opta pour la beauté, le plaisir, la volupté. Il détermina par ce choix toute la dynamique occidentale: une incessante quête du beau…
    Or, l’Islam vient de faire irruption dans cette idylle passionnée. Il en a dénoué l’étreinte, s’est saisi de la femme et lui a imposé une nouvelle conduite: voile, burkini, cloisonnement dans l’espace public, exclusion des cafés, etc., sous prétexte de conduire les hommes au salut. En résulte une interruption de la dynamique de l’Occident, ramené par l’Islam à des problématiques puritaines qui ont pourtant été résolues en France au XVIIe siècle. En un mot, l’Islam ignore le sein nu, ce qui le disqualifie pour un dialogue avec l’Occident contemporain.

  4. Posté par kandel le

    https://www.babelio.com/livres/Saint-Clair-La-droite-face-a-lIslam/1046371
    La droite face à l’Islam
    Frédéric Saint Clair
    (12/04/2018)

    Résumé :
    Face à la résurgence de l’Islam en France et à la montée des courants fondamentalistes, face à la menace terroriste, la classe politique est inquiète, et en partie impuissante. Faut-il craindre une forme de « guerre civile » et l’éclatement de notre vivre-ensemble ? Quel avenir pour la laïcité ? Doit-on redouter à terme la prise du pouvoir par un « parti musulman » comme l’a imaginé il y a peu un célèbre romancier ?
    Frédéric Saint Clair nous met en garde : notre obsession du djihad et de l’islam politique nous rend aveugles à un islam métapolitique, culturel, qui instrumentalise le cadre politique libéral de la France pour contourner la laïcité, bousculer les mœurs et les traditions françaises et refaçonner progressivement la société civile.
    La réponse à apporter devrait être du même ordre, celle d’un soft power conservateur visant à préserver le socle culturel de la France. À l’heure où un populisme d’extrême-droite s’étend de manière inquiétante en Europe face à une social-démocratie paralysée, la définition d’un conservatisme intelligent, ni identitaire ni multiculturaliste, devient indispensable pour redonner du sens à notre démocratie et pour apporter des réponses au choc des civilisations qui a saisi l’Occident.

    CRITIQUE :
    GeorgesSmiley 28 juin 2018
    Le mérite principal de ce petit essai, reçu et lu grâce à Mme Masse Critique et aux éditions Salvator, est de réhabiliter Samuel Huntington et sa thèse dérangeante (donc brocardée et déformée) développée dans le Choc des Civilisations.
    « Mon hypothèse est que, dans ce monde nouveau, les conflits n’auront pas pour origine l’idéologie ou l’économie. Les grandes causes de division de l’humanité et les principales sources de conflit seront culturelles ». Vingt ans plus tard, ça devient de plus en plus compliqué de lui donner tort, même s’il n’est de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre…
    La thèse de Frédéric Saint-Clair est que l’Islam politique ayant peu de chance de vaincre l’Occident qu’il exècre, avance avec l’Islam culturel qui, au quotidien, s’empare des esprits, modifie les pratiques et les modes de vie pour préparer, plus tard le projet politique. La guerre de civilisation est bien réelle mais les attentats n’en sont pas la traduction essentielle, la guerre est culturelle et donc permanente, faite de nourriture halal, de burkinis, d’horaires séparés dans les piscines, d’incidents et d’intimidations à l’hôpital, de provocations à l’école, etc…
    Face à une Gauche « droits de l’hommiste », multiculturaliste et libertaire, il reviendrait à la Droite de proposer un « soft power » conservateur pour résister aux assauts de l’Islam culturel.
    Un essai étonnant dans lequel, tout en trouvant les ingrédients habituels et sans grande saveur du livre politique, on peut découvrir des citations de Paul Valéry ou Marcel Proust et apprendre que Molière, aurait « idéologiquement réglé la querelle du burkini… le 5 février 1669 ». Je n’en dis pas plus, c’est savoureux et parfaitement démontré, rendez-vous à la page 107.
    On y trouve aussi un chapitre de qualité intitulé « La féminité, enjeu d’une guerre culturelle » qui débute par Marcel Proust, se poursuit avec le mythe d’Hélène de Troie, rappelle les mots du Christ concernant Marie- Madeleine « Que celui qui n’a jamais pêché lui lance la première pierre ! » et se termine en constatant que l’Occident s’inflige lui-même, à travers son idée que « tout se vaut », une obligation d’intégration de cultures étrangères antagonistes, tout particulièrement sur ce qu’on nomme « la condition féminine ».
    La faiblesse, comme d’habitude, se situe au chapitre des propositions suffisamment vagues pour ne pas heurter grand monde comme « garantir la liberté de culte mais assimiler culturellement », « repenser les conditions d’acquisition de la nationalité mais aussi celles de sa conservation, contenir l’immigration » ou la réaffirmation des traditions culturelles chrétiennes. L’auteur précise que les seules solutions possibles figurent en toutes lettres dans le Choc des Civilisations et qu’elles ont un coût non négligeable, moral et économique.
    Sortir de l’idée que « tout se vaut » et défendre la culture occidentale face à l’expansion de la culture islamique semble un raisonnement de bon sens mais il doit être trop transgressif pour une classe (au sens marxiste du terme) politique étiquetée à droite (la fréquentable, celle de l’auteur) qui fait commerce de convictions aussi peu tangibles que théâtralement exprimées.
    Au final, un essai clairvoyant, bien écrit, mais peu porteur de solutions d’autant que les successeurs de Molière (la nature ayant horreur du vide), invités des « on n’est pas couché » sont aujourd’hui très complaisants avec les « cacheurs de sein ». Relisez ou lisez le Choc des Civilisations pour, comme le dit l’adage, vous coucher un peu moins bête.

    CITATIONS :
    GeorgesSmiley 28 juin 2018
    Collés à nos écrans qui diffusent successivement et en boucle, des images de morts et de commémorations, de corps étendus sur un parterre voué à être sanctuarisé au moyen de fleurs et de bougies, nous subissons l’influence du soft power islamiste. Nous nous sommes indignés du massacre de Charlie Hebdo, nous avons proclamé l’impérieuse nécessité de maintenir intacts la liberté d’expression, l’esprit critique, la liberté de caricaturer, mais nous avons cependant reculé sur tous ces terrains. Nous avons modéré notre esprit critique par volonté de ne pas offenser les musulmans. Bref, si le terrorisme est incapable de faire vaciller nos institutions, il affaiblit notre psychologie, ce que nous appelons « nos valeurs », il influence nos mœurs, notre liberté de penser, notre liberté d’expression. Et donc, il atteint son objectif : il nous use.

    GeorgesSmiley 28 juin 2018
    À chaque expression du soft power islamique, l’Occident, qui y voit une expression de la foi, dit amen. Ainsi se développe peu à peu l’impuissance occidentale. Interdites de contraindre la foi des croyants, sauf pour les cas avérés de sécurité, de trouble à l’ordre public, les démocraties libérales occidentales prêtent le meilleur concours à l’islamisation culturelle de leurs territoires. L’unique arme de la France, le principe de laïcité, est impuissante dans ce cadre, car, à défaut d’influence politique avérée, de trouble à l’ordre public, elle ne s’applique pas. Le soft power étant de nature culturelle, et s’adressant à la société civile et non à l’Etat, passe au travers des mailles du filet.

    GeorgesSmiley 29 juin 2018
    Le choc civilisationnel entre Islam et Occident n’est pas le fait d’une poignée d’islamistes fanatiques, il est le fait d’une majorité de musulmans en rupture culturelle progressive avec le mode de vie français. La barrière n’étant pas l’islam en tant que religion, dont nous rappelons qu’elle est tout à fait compatible avec la démocratie, la République ainsi que la culture française, mais l’Islam en tant que projet culturel alternatif à la tradition culturelle française.

    GeorgesSmiley 29 juin 2018
    L’islam fait écho, par le biais du burkini, à ce dialogue entre Dorine et Tartuffe :
    « _ Couvrez ce sein que je ne saurais voir, par de tels objets les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées.
    _ Vous êtes donc bien tendre à la tentation, et la chair sur vos sens fait grande impression ! Certes, je ne sais pas quelle chaleur vous monte, mais à vous convoiter, moi, je ne suis pas si prompte, et vous verrais nu du haut jusques en bas, que toute votre peau ne me tenterait pas. »
    Il est en quelque sorte possible de dire que la querelle du burkini a été idéologiquement réglée en France lors de la première présentation au roi de France, de la pièce de Molière, le 5 février 1669 !
    Dès lors, l’Occident peut-il se permettre de revenir encore et encore aux mêmes questionnements sous prétexte d’intégration ?

    GeorgesSmiley 29 juin 2018
    Auparavant, il est nécessaire de nous attarder sur la problématique qui constitue le véritable enjeu de la soft war qui oppose les deux blocs culturels que sont la civilisation islamique et la civilisation occidentale : la féminité.
    « Si je devais bientôt mourir, j’aurais aimé savoir comment étaient faites de près, en réalité, les plus jolies jeunes filles que la vie pût offrir… » Il ne s’agit là ni de Samuel Huntington ni de Joseph Nye, mais de Marcel Proust.

    ******

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