Zemmour face aux apprentis censeurs

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Drapés comme il se doit dans leur vertu, 150 journalistes ont publié ce 23 octobre un manifeste appelant sans détour à la censure d’un candidat pas encore candidat, que tout le monde reconnaîtra. Ressortant du placard la menace de l’hydre fasciste à neuf têtes, ces commissaires politiques d’un nouveau genre n’hésitent pas à brandir la carte de presse pour faire le ménage idéologique dont ils rêvent : « Nous, journalistes respectueux-ses des valeurs démocratiques, considérons qu’il n’y a pas а débattre avec les personnes prônant des idées fascistes, racistes, xénophobes, sexistes, homophobes et négationnistes mais seulement à les combattre et/ou les invisibiliser. »

Rédigé en écriture inclusive, ce texte, publié comme il se doit sur le site de Mediapart, est un concentré d’idéologie woke. Cela dit, il a le mérite de la clarté sur la volonté de ses signataires d’imposer un nouvel ordre moral : « Nous sommes du côté de celles et ceux que les politiques et leurs décisions désignent comme les “minorités”, alors que ces minorités représentent en réalité la majorité des citoyen-nes de ce pays. Nous assumons notre subjectivité et nous plaçons donc du côté des personnes précaires, des personnes persécutées, opprimées et marginalisées, des personnes LGBTQI+, des travailleur-ses du sexe, des personnes racisées, des juif·ve·s et des musulman·e·s de France, des migrant·e·s, des personnes victimes de violences policières. » C’est beau comme du Sandrine Rousseau, comme du Taha Bouhafs.

Salle de rédac’ ou cour des miracles ?

S’il n’est pas directement cité, c’est bien Eric Zemmour qui est visé par ce manifeste, comme le confirment plusieurs interventions et commentaires des initiateurs de ce texte. Qui sont-ils ? Elsa Gambin, Julie Chansel, Gaspard Glanz, Laure Dasinieres, Martin Clavey. Tous journalistes indépendants ou pigistes, grenouillant autour de quelques titres phares de la presse de gauche, auxquels ils ajoutent des contributions alimentaires. Pas réellement de meneur, sauf peut-être Elsa Gambin, qui pige pour Telerama, Vice ou encore Basta! et vient d’enfoncer le clou sur Twitter suite à de vives réactions sur les réseaux sociaux : « On maintient. Nous sommes un grand nombre de journalistes pas complices qui dénonçons la médiatisation, la fabrique d’un candidat, le tapis rouge déroulé à un révisionniste déjà condamné. » Révisionniste, Zemmour ? Ce n’est pas très sérieux.

Aucun nom connu parmi ce « grand nombre de journalistes ». Pour l’immense majorité d’entre eux – pigistes, journalistes reporters d’images ou retraités –, on peinerait à comprendre ce qui les gêne dans l’émergence d’une parole patriote, identitaire, traditionnelle voire même réactionnaire. Quelle logique suivent-ils ? Interdire le débat au nom de la démocratie ? S’attacher à rendre la parole aux « minorités » mais fermer les yeux sur le mâle blanc de la France périphérique ? Prétendre s’inscrire dans un « combat » mais se poser en victime et geindre à la moindre porte qui claque ? Ces semi-intellectuels aux caprices adolescents ne nous convaincront jamais de la justesse de leur combat. Leurs édifices conceptuels branlants font hésiter le critique distancié : amateurisme ou escroquerie ?

Monopole médiatique et zemmourisation

Faut-il vraiment s’intéresser à Maëlle Le Corre qui a fait de son militantisme LGBT le fil directeur de sa carrière ? A Laure Dasinières, journaliste « santé, psycho, genres et sexualités » qui se définit comme « trublion-ne du genre » ? A tous leurs compères ? Ces étonnants rejetons d’Edwy Plenel ont-ils le pouvoir de réaliser cette « invisibilisation » des mal-pensants qu’ils appellent de leurs vœux ? Faut-il prendre ces menaces au sérieux ?

Malgré le formidable espace de liberté qu’a ouvert la réinfosphère, malgré la réussite de plusieurs médias patriotes, malgré l’ouverture populiste de CNews, d’Europe 1, de Marianne et peut-être du JDD (voir Présent d’hier), il n’en demeure pas moins que la parole médiatique est dominée de façon écrasante par la gauche progressiste. Le camp du Bien ne manque pas d’user chaque jour de son quasi-monopole médiatique. De telles foucades pseudo-robespierristes ne sont donc pas à prendre à la légère. L’autocensure serait la première bénéficiaire d’un tel « coup de pression », et celle-ci musèle mieux que toute censure directe la parole médiatique, politique et culturelle. Pour preuve, le soutien apporté à ce texte par le Syndicat National des Journalistes, premier syndicat de la profession, qui confirme ainsi sa totale partialité politique. Nous n’avons jamais été dupes, que ceux qui ont des yeux pour voir… •

 

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Lucide le

    150 ratés qui pensent qu’ils s’en tireraient mieux dans une république islamique….. alors qu’ils seraient certainement les premiers à y passer, les islamistes ne respectant pas les faibles.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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