Afghanistan: Des familles vendent leurs fillettes pour ne pas mourir de faim

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Les fillettes, Farishteh, six ans, et Shokriya, un an et demi, sourient près de leur mère dans leur abri d'argile recouvert de bâches trouées, les habits et le visage couverts de boue. Sans savoir qu'elles ont été vendues récemment aux familles de leurs futurs maris, eux aussi mineurs. Celles-ci ont déboursé environ 3350 dollars (3080 francs) pour l'aînée et 2800 dollars (2575 francs) pour sa soeur.

Une fois la somme entièrement versée, ce qui pourrait prendre des années, les deux fillettes devront dire adieu à leurs parents et à ce camp de déplacés de Qala-i-Naw, capitale de la province de Badghis, où la famille, originaire d'un district voisin, a trouvé refuge pour survivre.

Pratique répandue

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La famille de Sabehreh, 25 ans, une voisine de Fahima, avait emprunté de la nourriture dans une épicerie. Le propriétaire les a menacés de les faire «emprisonner» s'ils ne remboursaient pas.

Pour payer ses dettes, la famille a donc vendu Zakereh, trois ans, qui sera mariée à Zabiullah, quatre ans, le fils de l'épicier. [...]

«Je ne suis pas heureuse d'avoir fait ça, mais nous n'avons rien à boire ou manger (...) Si ça continue comme ça, nous devrons (aussi) vendre notre fille de trois mois», se désespère Sabehreh.

«Nous ne voulions pas faire ça»

«Beaucoup de gens vendent leurs filles», assure une autre voisine, Gul Bibi, qui a vendu la sienne, Asho, âgée de huit ou neuf ans, à un homme de 23 ans à laquelle sa famille devait également de l'argent. Cet homme est aujourd'hui en Iran, et Gul Bibi redoute le jour où il reviendra pour prendre Asho.

[...] «Nous ne voulions pas faire ça, mais nous devions nourrir nos autres enfants».

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Un calvaire sans fin

Le calvaire est sans fin pour les mères: la décision de vendre son enfant, l'attente du départ, souvent pendant des années jusqu'à ce que les filles atteignent 10 ou 12 ans, puis la séparation.

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Dans les camps, on se nourrit avec quelques centimes par jour, gagnés en mendiant ou en poussant une brouette. On se demande comment on survivra à l'hiver qui approche.

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L'âge minimum légal pour le mariage des filles était de 16 ans sous le gouvernement précédent, avant la prise de pouvoir des talibans en août.

Selon un rapport de l'Unicef de 2018, 42% des familles afghanes ont une fille qui se marie avant l'âge de 18 ans .[...] Mais les filles mariées tôt encourent aussi de graves risques, des accouchements compliqués aux violences conjugales ou familiales.
Pour l'époux, acheter une fille jeune est avantageux, car elle coûte moins cher qu'une femme plus âgée.

[...] «Je sais que ce n'est pas bien», regrette lui aussi Baz Mohammad, un ancien cultivateur de Badghis. «Mais j'ai cru que nous allions tous mourir».

ATS

article complet: https://www.bluewin.ch/fr/infos/international/des-familles-vendent-leurs-fillettes-pour-ne-pas-mourir-de-faim-941094.html

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L’Afghanistan est le pays qui a le taux de mortalité infantile les plus élevés au monde et des milliers d'Afghanes meurent chaque année de causes liées à la grossesse.

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Des jeunes mariées afghanes qui s'immolent par le feu

Liées par un mariage précoce à une vie de maltraitance domestique, certaines jeunes Afghanes choisissent s'immoler par le feu. Un service de traitement des brûlures de la ville de Herat, dans l'ouest du pays, a traité 83 cas d'auto-immolation en moins d'un an, et les médecins ne savent pas comment expliquer cette tendance inquiétante.

Vidéo en anglais, 2:16, traduction automatique disponible sur Youtube

https://youtu.be/Yj-vxVrNSDs

Un commentaire

  1. Posté par Sergio le

    Un grand merci à l’énorme travail journalistique effectué par l’Internationale. Il faut mettre un terme aux pleurs dans les chaumières. La solution est évidente et d’une simplicité biblique. Il faut immédiatement mettre en place un pont aérien pour aller chercher tous les Afghans qui désirent venir en Suisse.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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