Cinq millions de migrants afghans pourraient surprendre l’Europe, voici la réponse des dirigeants de l’UE à la crise imminente

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8 septembre 2021

La réponse actuelle des dirigeants européens à la crise migratoire afghane rejoint la politique défendue depuis des années par Viktor Orban.

L’Europe pourrait être inondée par des masses de migrants

La victoire des talibans en Afghanistan déclenche une vague de migrants qui pourrait frapper l’Europe comme un tsunami.

Horst Seehofer estime que jusqu’à cinq millions de réfugiés afghans pourraient inonder le vieux continent.

Environ un million de personnes ont tenté de fuir vers l’Europe pendant la crise migratoire de 2015, mais aujourd’hui le nombre pourrait être cinq fois plus élevé, selon le ministre allemand de l’Intérieur.

L’UE estime qu’environ 570 000 Afghans - presque tous des jeunes hommes - ont demandé l’asile dans l’UE depuis 2015.
Les hommes afghans ont du mal à s’intégrer dans la société européenne et sont responsables des abus sexuels de milliers de femmes dans les pays d’accueil.
L’admission d’un plus grand nombre de migrants afghans de sexe masculin pourrait donc poser un énorme problème aux pays européens, selon le groupe de réflexion Gatestone.

Les États membres de l’UE sont divisés, certains estimant qu’il est de leur devoir d’aider les migrants, tandis que d’autres considèrent que les pays islamiques doivent résoudre leurs propres problèmes au niveau local.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE a une «obligation morale» d’accueillir les réfugiés afghans.

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz n’est pas du même avis: «Je suis clairement opposé au fait d’accueillir plus de personnes maintenant. Cela ne se produira pas sous ma chancellerie. L’accueil de personnes qui ne peuvent ensuite être intégrées est un énorme problème pour notre pays», a souligné Kurz dans une interview télévisée.

L’opinion du chancelier autrichien est fondée sur une expérience de première main, puisque ces dernières années, l’Autriche a accueilli le plus grand nombre de migrants afghans après l’Allemagne, soit 40 000.

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Kurz : les Afghans ne doivent pas venir en Europe

Le chancelier autrichien s’est rendu en Serbie ce week-end pour discuter de la situation en Afghanistan.
Il a déclaré: Ceux qui fuient les talibans doivent être aidés localement, par exemple dans les pays voisins de l’Afghanistan. Nous resterons en contact avec ces pays. Les Afghans ne doivent pas se diriger vers l’Europe.»
Aleksandar Vucic a adopté une position semblable: «Nous ferons preuve de solidarité avec tout le monde, mais les Afghans ne se gareront pas ici.»

 

Photo : Haroon Sabawoon/Anadolu Agency/AFP

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Le ministre autrichien de l’Intérieur, Karl Nehammer, dans une déclaration conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, Alexander Schallenberg, a appelé à ce que les Afghans qui se trouvent illégalement dans le pays soient expulsés vers des pays musulmans s’ils ne peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine, mais qu’ils soient expulsés vers des camps de réfugiés autour de l’Afghanistan, ce qui nécessiterait le soutien de la Commission européenne.

«Il est trop facile d’interdire les expulsions vers l’Afghanistan et d’ignorer les flux migratoires attendus. Ceux qui ont besoin d’une protection devraient l’obtenir aussi près que possible de leur pays d’origine», a déclaré Nehammer dans une interview accordée à l’agence de presse APA.

Schallenberg a ajouté: «La crise en Afghanistan ne se déroule pas dans un espace fermé. Les conflits et l’instabilité dans la région déborderont tôt ou tard sur l’Europe, et donc aussi sur l’Autriche.»

Condamné hier pour sa politique migratoire musclée, Viktor Orban semble être imité aujourd'hui par les dirigeants occidentaux

Paul Ziemiak – Secrétaire général du parti de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière allemande Angela Merkel – estime que l’Allemagne ne peut pas se permettre d’accueillir un million de migrants comme elle l’a fait en 2015. Ziemiak a souligné que «l’année 2015 ne doit pas se reproduire. Nous ne pourrons pas résoudre le problème de l’Afghanistan en laissant entrer plus de réfugiés en Allemagne.»

Angela Merkel, lors d’une conférence de presse avec le chancelier autrichien Sebastian Kurz, a souligné que, lors de la réunion des ministres de l’intérieur de l’UE qui s’est tenue mardi, la position de l’Allemagne était qu’il faut que le plus de personnes possible reçoivent une assistance humanitaire près de chez elles.

L’admission de réfugiés dans des groupes ou des quotas prédéfinis ne pourra être discutée qu’une fois que l’on saura quels processus internationaux relatifs aux réfugiés seront déclenchés par la prise de pouvoir des Talibans.

Le président français Emmanuel Macron a également appelé à une réponse coordonnée de l’UE pour freinerle flux de migrants en provenance d’Afghanistan. Marine Le Pen a partagé le point de vue du président français.

Mario Draghi, Premier ministre italien, a demandé la tenue d’une conférence du Groupe des 20 (les 20 économies les plus puissantes) pour discuter de la meilleure réponse à apporter à la situation en Afghanistan.

La position actuelle des pays anciennement favorables à l’immigration est en accord avec les déclarations de Viktor Orbán lors d’un entretien radiophonique du 22 août, selon lesquelles il est dans l’intérêt de la Hongrie et de l’Europe de «garder dans la région» les candidats à l’immigration qui veulent quitter l’Afghanistan et «d’apporter de l’aide là-bas, et non pas des problèmes ici».

Le point de vue du Premier ministre hongrois n’est pas nouveau, puisqu’il le répète depuis de nombreuses années, même s’il n’a pas trouvé grâce aux yeux des dirigeants occidentaux à l’époque. L’Afghanistan est abordé à partir de la 15ème minute de l’interview radio (interview en hongrois).

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Accueil avec ou sans conditions

Dans une déclaration au Parlement britannique, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé un plan visant à accueillir 20 000 migrants afghans, ce qui permettrait aux réfugiés d’entrer mais avec une certaine forme de filtre :

«Nous ne renverrons pas les gens en Afghanistan, mais nous ne permettrons pas aux gens de venir indistinctement d’Afghanistan dans ce pays», peut-on lire dans le plan du Premier ministre britannique. «Nous voulons être généreux, mais nous devons aussi garantir notre propre sécurité.»

La Hongrie, rappelons-le, accepte les réfugiés afghans qui ont travaillé avec les soldats hongrois en Afghanistan.

L’Espagne a déclaré qu’elle accepterait temporairement jusqu’à 4 000 migrants afghans dans deux bases militaires utilisées par les États-Unis.

La Slovénie, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE pour six mois, a déclaré que l’UE ne permettrait pas à la migration afghane de devenir endémique. Le Premier ministre Janez Janša l’a aussi écrit dans un tweet :

L’UE n’ouvrira aucun corridor «humanitaire» ou migratoire européen vers l’Afghanistan. Nous ne laisserons pas se répéter l’erreur stratégique de 2015. Nous n’aiderons que les personnes qui nous ont aidés pendant l’opération de l’OTAN. Et les États membres de l’UE qui protègent notre frontière extérieure.

Armin Laschet, candidat de la CDU à la chancellerie allemande, est resté muet sur la question afghane, tout comme Olaf Scholz, candidat des sociaux-démocrates (SPD) à la chancellerie. En revanche, la candidate des Verts à la chancellerie, Annalena Baerbock, a appelé l’Allemagne à accueillir beaucoup plus que 50 000 Afghans:

«Nous devons nous faire à cette idée», a-t-elle dit lors d’une interview à la télévision ARD.

Pendant ce temps, des criminels afghans qui ont déjà été expulsés de l’Allemagne vers l’Afghanistan sont placés sur des vols d’évacuation, a dit un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur: «Le scénario de personnes qui arrivent en Allemagne après en été et  expulsées n’est pas entièrement nouveau.»

Un sondage publié par Österreich 24 a montré que près de trois quarts des personnes interrogées soutiennent la politique migratoire stricte du gouvernement autrichien à l’égard des Afghans.
Le sondage a établi un lien entre le soutien élevé à cette politique migratoire strict et un crime très médiatisé au cours duquel quatre Afghans ont drogué et violé à Vienne une jeune fille de 13 ans, qui a été étranglée, a perdu connaissance et est morte.

Photo en une : MTI/Balogh Zoltán

Source: Mandiner.hu – Ötmillió afgán migráns lepheti el Európát, íme az uniós vezetők válasza a közelgő válságra

Traduction Albert Coroz pour LesObservateurs.ch

Traduction automatique (souvent approximative!) des articles mis en lien: ici ou ici.

3 commentaires

  1. Posté par Sonny Walker le

    Tres juste analyse d Orban et d autres , stipulant que les afghans doivent rester dans des pays limitrophes.Cela devrait etre absolument pareil avec l immigration africaine .Car si on est soi-disant en danger , mieux vaut choisur la 1ere porte d entree ouverte !

  2. Posté par SHAN le

    Et une partie de ces immigrants seront en Suisse car économiquement et socialement seront accueillis en douce sans top parler par les associations qu’utilisent l’argent pour créer leur fond de commerce, la misère, les problèmes sociaux, la drogue etc. La Suisse doit se préparer a revoir ses accords avec l’Europe de « Bruxelles » et commencer a chercher d’autres partenaires. Le monde est grand et avons bcp de partenaires commerciaux en dehors de l’Europe de Bruxelles. Les Américains ont compris que l’Europe est perdue dans sa politique actuelle, l’Angleterre a quitté l?Union Européenne et regarde ailleurs et ont bien raison. Nous n’avons pas a supporter le dictat de Bruxelles qui ne sert qu’à maintenir ses fonctionnaires et leurs salaires sur le dos des pays qui veulent être souverains chez eux. On a éliminé les avions chasseurs Européens, Les Australiens ne veulent plus des sous marins Français et préfèrent les Américains, etc. Bruxelles ne doit imposer leur dictats. Nous avons déjà trop d’immigrés qui tardent a s’intégrer et forment des communautés pour parler leur langue, vivre comme eux , comme chez eux et la différence s’installe, le racisme augmente pour le bonheur des associations antiraciste et autres. Une nouvelle activité qui rapporte de l’argent les associations , que le gouvernement soutiens aveuglement. NOUS NE VOULONS PAS ETRE LA FRANCE, QUI NE PEUX PLUS GERER L’IMMIGRATION PAR MANQUE DE COURAGE ET DE LA TERREUR QUE CES MEMES IMMIGRES QU’ILS LAISSENT ENTRER, S’EN PRENNENT AU GOUVERNEMENT EN MANIFESTANT DANS NOS RUES: ABE .

  3. Posté par Laforest le

    Bel article qui rejoint ceux du Visegrad Post . entre les réfugiés « post-changements de régime Afghan » ceux à venir dû au « changement climatique » les pays vont être solliciter de plus en plus. On ferait bien d’arrêter les conflits … le genre humain va devoir affronter la réduction des terres cultivables, les pandémies, la surpopulation, la réduction des ressources minières en tous genres, les pollutions, le manque d’eau potable, y compris pour l’irrigation… Bref ! Les Afghans problèmes dû aux guerres « imbéciles »des américains… devrait en toute logique atterrir aux USA …. N’est-ce-pas ? Ils s’en foutent complétement ! Que l’ONU prenne les choses en mains ! Avec un plan mondial tout en veillant à contenir toutes les armées du monde à leurs bases sur leurs propres territoires. Qui vivra verra !

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