Ville de Genève, talibans pas bien, Ramadan très bien

« Les Afghans, conscients d’avoir été privés de leurs droits par une administration corrompue au service d’une puissance militaire étrangère, ont accueilli les talibans en libérateurs. »

Voici comment Hani Ramadan évoque ce jour sur le site du Temps l’arrivée des talibans à Kaboul. On connait l’homme et sa vision de l’islam, ses propos ne surprennent pas mais ils devraient nous mettre en garde. L’individu nous livre une analyse très personnelle, estampillée Frères musulmans. Les talibans sont sympathiques, cultivés, respectueux des femmes, pacifiques, soucieux de vivre en bonne harmonie avec le reste du monde. Sur place, contrairement à la guimauve que ce prédicateur nous sert, la réalité est moins séduisante. La barbarie a repris le dessus. Les mariages forcés, la burqa, les châtiments corporels, les assassinats de fonctionnaires, les talibans n’ont rien oublié en revenant au pouvoir. Tout au plus ont-ils légèrement ravalé la façade avec quelques giclées de vernis rose, largement trop peu pour tromper l’observateur mais bien suffisant pour qu’Hani Ramadan tombe en pâmoison.

La ville de Genève n’est pas du même avis, qui invite Berne à accueillir les réfugiés fuyant ces hommes qui ne considèrent pas les femmes comme leurs égales et qui persécutent les autres religions. Par un étrange grand-écart dont la gauche a le secret, Genève octroie à ce même Hani Ramadan une autorisation lui permettant de multiplier sa force de frappe par trois dans son Centre islamique de Genève.

En résumé, la ville de Genève considère que les talibans ne sont pas vraiment des gens fréquentables et soutient celles et ceux qui les fuient tout en accordant des facilités à un homme qui ne voit de beaux qu’eux. Il est vrai qu’il est plus facile de condamner les talibans à quelques milliers de kilomètres que de s’occuper chez nous d’un homme dont les théories font de la femme une prostituée dès lors qu’elle n’est pas voilée. Fustiger une idéologie là-bas demande moins de courage que de s’attaquer à l’un de ses défenseurs ici.

Ca tombe bien, la gauche n’est pas connue pour sa témérité face à l’islamisme.

Yvan Perrin, 23.08.2021