Gernelle – Éric Piolle, candidat le plus anti-écolo de France

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Gernelle – Éric Piolle, candidat le plus anti-écolo de France

Entre dérive identitaire, rabougrisme et déni de la science, Éric Piolle, candidat à la primaire des Verts pour 2022, nuit gravement à l’écologie.

 

Gernelle – Éric Piolle, candidat le plus anti-écolo de France

 

par Étienne Gernelle, Le Point

 

Publié le 08/07/2021

De l'art de nuire à l'idée que l'on prétend défendre… Au moment où l'écologie est - enfin - dans tous les esprits, où les économistes intègrent largement le climat dans leurs modèles, où les entreprises ont, pour beaucoup, arrêté de faire semblant et où les start-up pullulent dans le domaine de l'environnement, certains « verts » autoproclamés s'ingénient à torpiller cette cause pourtant cruciale.

L'un d'entre eux se détache par son brio : Éric Piolle, maire de Grenoble et tout frais candidat à la primaire d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) en vue de l'élection présidentielle. Francis Blanche, qui affirmait que, pour lui, « une journée sans un canular serait comme un gruyère sans trous », se serait sans doute entiché de Piolle, tant celui-ci recycle avec enthousiasme presque toutes les calembredaines que la politique produit en ce moment.

Sa municipalité a ainsi accordé durant trois ans des subventions à une association liée au Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), émanation française des Frères musulmans. Riche idée ! Le maire de Grenoble a dû demander le remboursement de ces subsides lorsque le CCIF a été dissous, après la décapitation de Samuel Paty…

Mila, service minimum. Sur le même sujet, Éric Piolle s'est fait longtemps prier pour apporter un soutien clair et franc à Mila, cette jeune femme qui risque la mort chaque jour pour avoir exprimé une critique virulente de l'islam (sans jamais attaquer les musulmans). Piolle a fini par y consentir (sur France Inter), en reconnaissant qu'il n'existe pas de délit de blasphème, mais en ramenant immédiatement cette défaite cuisante de notre liberté à un sujet de harcèlement d'adolescents sur les réseaux sociaux. Le tout sans prononcer le nom de Mila, qui lui écorche manifestement la bouche. Le service minimum, donc.

En revanche, l'édile grenoblois a pris le temps d'accorder un appui spontané et chaleureux aux militants d'Attac, qui s'en sont pris au magasin La Samaritaine, à Paris, et qui ont écopé d'une petite contravention. Voilà les vraies victimes ! À croire qu'il cherche à donner du corps à cet « islamo-gauchisme » dont l'existence est si souvent niée par ses amis.

Boussole qui indique le sud. Soyons justes : Éric Piolle ne tombe pas dans tous les panneaux. Ainsi a-t-il pris ses distances in extremis avec l'ahurissant « mois décolonial » , manifestation organisée à Grenoble qui a regroupé la crème des racialistes et autres indigénistes. Mais on pouvait compter sur lui pour revenir à la charge dans son flirt avec les nouveaux identitaires. S'exprimant à propos du féminisme, il « assume d'être éduqué et rééduqué »« construit et reconstruit » et se repent de ses « privilèges »… Pas sûr qu'il contribue ici concrètement aux droits des femmes, mais il a réussi à placer une bonne part du vocabulaire « woke » en quelques phrases… Et ce n'est pas tout.

L'universalisme, poursuit-il sur France Inter, « ne peut pas écraser les luttes […] féministes et antiracistes ». On pensait, nous, que c'était plutôt la remise en question de l'universalisme qui sapait ces causes… En tout cas, son appel du pied aux « intersectionnels » ne passe pas inaperçu. Fallait-il faire cela à l'écologie ? Associer cet enjeu majeur aux délires identitaires de notre temps ?

Boussole qui indique le sud sur les sujets de laïcité et de République, Piolle s'attache aussi à saboter l'écologie sur ses sujets centraux.

L'empire des « bodés ». S'il ne va pas aussi loin que sa concurrente à la primaire d'EELV Delphine Batho , qui « assume la décroissance », il critique néanmoins la « religion de la croissance ». Cet indicateur l'indiffère visiblement. Pourtant, ceux qui accordent un peu d'importance à leurs revenus ne le font pas forcément au nom d'une croyance ou d'une superstition… Sans compter que le Giec ne prône jamais la baisse du PIB et s'inquiète au contraire souvent des effets qu'aurait un ralentissement de l'activité dans les pays pauvres. Enfin, les pays pauvres, c'est sans doute trop loin pour nos « bodés » (bourgeois décroissants).

Au passage, Piolle, comme nombre de ses camarades, croit fermement à une sortie du nucléaire en 2050. Là encore, un peu de travail montre que, en l'état des technologies et des réseaux d'électricité, ce serait l'assurance d'augmenter les émissions de CO2 en France, jusqu'ici plutôt bon élève européen en la matière. Il suffit pour le comprendre de consulter les données d'émission des différentes énergies publiées par… le Giec. Quelques figures de l'écologie, comme Yann Arthus-Bertrand, ont, pour cette raison, commencé à faire leur aggiornamento sur le nucléaire . Pas Piolle, qui préfère réitérer ses réticences à propos de la 5 G et souhaite soumettre l'usage des nouvelles technologies à un « comité citoyen ».

Entre dérive identitaire, rabougrisme et déni de la science, Éric Piolle a l'écologie bien triste. Il n'est pourtant dépourvu ni de talent ni d'intelligence. Dommage qu'il les emploie pour esquinter l'idée qu'il était censé porter.

 

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