Effort ou confort, liberté ou servitude ?

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Effort ou confort, liberté ou servitude ?
Demain 26 juin, nous célébrerons autour du feu la fin de l'accord-cadre prononcée par le Conseil fédéral le 26 mai dernier. Le quotidien Le Temps ne sera pas des nôtres. Il ne s'en remet pas. Œuvrant depuis si longtemps en faveur de l'Union européenne, notre journal voit la fin des négociations comme une monumentale baffe, mesurant cruellement l'influence réelle qu'il exerce sur la politique fédérale. Aujourd'hui, il donne la parole au représentant de Bruxelles en Suisse. C'est une exclusivité. Depuis le temps que Le Temps lui sert la soupe, Son Excellence lui devait bien ça. La tribune de l'Ambassadeur figure en accès libre sur le site internet du quotidien "vu l’importance de ces informations pour le débat public." Oui, Le Temps publie des informations importantes pour le débat public, ce qui lui vaut d'être aussi important pour le débat public malgré les limites que nous venons de voir.
Son Excellence s'attelle à démontrer que son employeur a vraiment tout fait pour aboutir à un accord mais l'intransigeance helvétique a ruiné ces efforts pour conduire à l'échec dont la responsabilité incombe donc exclusivement à notre pays. Ca tombe bien, ça confirme ce que Le Temps nous propose en boucle depuis le 26 mai. La réalité est bien évidemment un peu plus nuancée. Malgré de mutuelles concessions, il restait quelques points sur lesquels personne ne souhaitait transiger, la messe était donc dite. N'ayant pas saisi la main tendue, notre pays doit maintenant s'attendre à prendre une claque, ne serait-ce que pour donner raison au Temps sur le mode "on vous l'avait bien dit." Fort heureusement, le pire n'est pas forcément sûr et peut-être que le bon sens prévaudra. Les partenaires mettront en avant ce qu'ils apportent à l'autre et constateront comme en 1992 que l'entente est préférable aux représailles. La Suisse n'est pas la sangsue sans scrupule que se plaisent à décrire les partisans de l'Union européenne. Nous profitons de nos relations avec l'Union européenne mais elle n'a pas à se plaindre de notre attitude. On l'oublie souvent mais les dizaines de milliards de francs investis dans les Transversales alpines lui profitent, déchargeant l'Autriche et la France d'une partie non négligeable du transport terrestre nord-sud. En attendant, il convient de relativiser l'importance que se donnent Son Excellence et Le Temps. La Suisse reste un état souverain et demeure maîtresse de ses décisions démocratiques. Cela vaut bien quelques éventuels désagréments. Comme l'a relevé notre présidente Céline Amaudruz, nous avons choisi la liberté dans l'effort plutôt que la servitude dans le confort.
Genève, le 25 juin 2021 - Yvan Perrin, secrétaire général UDC Genève.

3 commentaires

  1. Posté par SCHAER le

    Le. temps a longtemps été mon journal favori bien que ses anciens rédacteurs figurassent bien naturellement aux premiers rangs du bolchévisme post soixante-huitard. J’espérais pour ma part beaucoup de la prise de contrôle du Temps par le tandem Vera Michalski & Rolex. Des mécènes richissimes membres de l’élite financière.
    Hélas désormais ce journal est désormais un peu l’équivalent du gauchissime LIBERATION, mais en sus il fait désormais la part belle à la culture woke, prônant la cancel-culture et prônant les thèses LGBT, islamistes, et. racialistes…

    Jean-Jacques SCHAER

  2. Posté par Frank Leutenegger le

    Pour ajouter au moulin, l’Autriche a déjà souligné à Bruxelles l’importance de bonnes relations avec la Suisse.

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