Ces Algériens qui veulent rentrer au bled…

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‘Und aleawdat ‘iilaa almanzil (« Je veux rentrer chez moi »), disent ceux qui maîtrisent un peu l’arabe littéraire. Ana badeh ruh ala dar-i (« Je veux rentrer à la maison »), disent ceux qui pratiquent l’arabe dialectal. Mais le message est le même. Dans toute l’Europe, de nombreux Algériens d’origine, qu’ils soient des nationaux algériens ou des binationaux (rappelons que l’Algérie ne reconnaît pas la double nationalité), veulent regagner le bled. Pour échapper à ce virus qui, semble-t-il, serait moins meurtrier outre-Méditerranée (officiellement, 83 cas et huit morts en Algérie).

Ils ont ainsi été des centaines à attendre dans le port de Marseille, dans des conditions de promiscuité indescriptibles, les… deux navires mobilisés par l’entreprise nationale Algérie Ferries. Le 15 mars, des départs ont eu lieu. Le dernier navire, le Tariq Ibn Ziyad, a quitté Marseille le 18 mars.

Avec des laissés-pour-compte. Comme cet homme qui témoigne : « J’ai quitté Paris pour un bateau à Almeria, au sud de l’Espagne. Il a été annulé. On m’a envoyé sur Alicante. Le navire a aussi été annulé. On m’a expédié à Marseille en me disant que notre gouvernement algérien nous envoyait un bateau pour nous rapatrier. Et là, je suis à zéro… Je n’ai plus de bateau. Je veux regagner mon pays. J’habite en Algérie. Toute ma famille est là-bas. »

Certains avaient obtenu un billet par la Corsica Linea pour embarquer sur le Danielle Casanova. Départ annulé à la dernière minute. Depuis le passage au stade 3, la France a fermé l’espace Schengen. Une mesure qui s’applique aussi aux dessertes maritimes.

Arrivé à Alger le 19 mars (cette date sinistre, fêtée par le FLN, le PC et la FNACA, a été marquée dans la discrétion cette année…) avec 1 700 passagers, le Tariq Ibn Ziyad a été amarré sur un quai sécurisé. L’équipage a été mis en quarantaine à bord, les passagers à terre (leurs véhicules restant réquisitionnés pour désinfection). En provenance de Marseille lui aussi, avec 648 personnes à bord, le Djazaïr II a accosté à Oran. Tous les passagers ont été confinés pour quatorze jours dans un complexe touristique.

Toujours le 18 mars, des centaines d’Algériens sont restés en rade à Orly, Alger ayant suspendu les liaisons avec la France. Ce qui, là encore, a donné lieu à des mouvements de foules entremêlées pendant que les haut-parleurs répétaient en boucle : « Respecter un mètre entre vous. » Une consigne à peu près aussi suivie que sur les marchés de Barbès…

Les naufragés d’Orly sont finalement revenus dans la région parisienne. « Chez eux » pour ceux qui y vivent habituellement, dans leurs familles pour ceux qui étaient venus visiter lesdites familles.

Cela dit, quand on a vu l’exode des bobos et des nantis vers les îles de Ré, d’Oléron, à Belle-Ile-en-Mer (par exemple), on n’a pas forcément envie de dauber plus que ça sur ces blédards qui souhaitent retrouver le pays… •

Photo : un début de remigration ?

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2 commentaires

  1. Posté par Léo C le

    Les rats quittent le navire. Là, les allocs, RAB.

    Ne vous privez surtout pas. Fuyez, fuyez, il en restera toujours quelque chose.

    Enfin, j’espère.

  2. Posté par antoine le

     »Ana badeh ruh ala dar-i – Je veux rentrer au bled ! »
    Comme il est puissant ce microscopique petit virus !!
    Plus fort que le RN et tous les Patriotes réunis …

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