La Corée du Sud est en train de mourir à petit feu. Il faut dire qu’elle a plongé bien en dessous du seuil de renouvellement de la population de 2,1 enfants par femme. Statistique Corée – KOSTAT – a révélé, le 26 février, que le taux de fécondité du pays a encore une fois chuté, passant à 0,92 enfant par femme en 2019, après être tombé, en 2018, à 0,98. Triste record qui fait de la Corée du Sud le pays au plus bas taux de fécondité du monde.

Inquiet, le gouvernement a bien tenté d’enrayer cette funeste dynamique en investissant dans des politiques natalistes, dépensant plus de 130 milliards d’euros depuis 2006. Peine perdue. Ces mesures, pas plus que les spots publicitaires vantant le bonheur qu’apportent les nouveau-nés, ne suffisent à décider les jeunes couples. En 2019, à peine plus de 300 000 bébés ont vu le jour – soit 7,3 % de moins qu’en 2018 – dans ce pays qui compte 51 millions d’habitants.

Comment expliquer ce véritable suicide démographique ? Les scientifiques avancent une baisse du niveau de vie général, encore plus marqué pour les familles. Entre aussi en ligne de compte le fait que les femmes font des études de plus en plus longues et souhaitent privilégier leur carrière. D’ailleurs, au sein de la nouvelle génération, baptisée la génération « sampo », il n’est pas rare que les jeunes fassent le choix des « trois renoncements », comme le notait le correspondant local du journal La Croix à Séoul, dans un article datant de décembre dernier : ces jeunes gens décident de ne pas tomber amoureux, de ne pas se marier et enfin de ne pas avoir d’enfants. •

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