Attentat – Que devient l’Allemagne (ou ce qu’il en reste) ?

Michel Garroté
Politologue, blogueur
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Attentat - Que devient l’Allemagne (ou ce qu'il en reste) ?

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Michel Garroté  --  Onze personnes, notamment d'origine kurde, ont été tuées dans deux fusillades dans le centre de l'Allemagne, mercredi 19 février 2020 dans la soirée. Ces attentats, qui ont visé deux bars à chicha à Hanau, à quelques kilomètres de Francfort, ont également fait plusieurs blessés graves. L'auteur présumé des faits a été retrouvé mort à son domicile. Les forces de l'ordre ont réussi à trouver l'adresse du suspect grâce à des témoignages concernant la voiture dans laquelle il a pris la fuite. L'auteur de ces attentats a laissé une lettre dans laquelle il exprime "des positions d'extrême droite". L'homme a également laissé une vidéo dans laquelle il revendique la responsabilité des attaques contre ces deux bars à chicha. Le parquet antiterroriste a annoncé dans la matinée du jeudi 20 février 2020 qu'il se saisissait du dossier.

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Un commentateur a publié le post  --  révélateur et/ou intriguant  --  que voici, sur francetvinfo : "Les victimes sont Kurdes, l'Allemagne est blindée de Turcs, les mêmes Turcs radicaux islamistes partout en Europe qui votent majoritairement Erdogan tout en vivant dans des pays laïcs. Autant dire qu'il faut vivre dangereusement pour parier un euro sur la piste de l'extrême-droite. Réponse dans quelques heures/jours". Un autre commentateuer écrit : "Et personne pour s’inquiéter de la politique migratoire de Merkel qui est la cause première de ce qui se passe actuellement en Allemagne ?".

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Tous les autres posts, publiés sur francetvinfo, vont dans ce même sens, à savoir une très forte défiance à l'égard des politiciens et des médias, notamment à propos de la thèse de la "piste d'extrême-droite", balancée en ce moment même de façon massive au public par la classe politico-médiatique, alors que l'enquête est en cours. Mais cela ne signifie pas que ce n'était pas un attentat de l'extrême-droite (turque ou allemande) perpétré par un "déséquilibré", par exemple un certain Tobias R, manipulé ou pas... (voir liens vers source en bas de page).

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Sur son blog, l'essayiste français Hervé Juvin, écrit notamment, à propos de l'Allemagne (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : L’Allemagne va mal. Le crime contre l’Europe et contre l’Allemagne perpétré par Mme Merkel quand elle a ouvert les frontières de l’Union européenne à 1 million de migrants n’a pas fini de se payer. Et les autres pays de l’Union sont impuissants devant les conséquences des accords de Schengen et l’arrivée de milliers de migrants dont l’Allemagne ne veut pas, ou qui ne veulent pas de l’Allemagne.

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L’élection en Thuringe d’un Président de région avec les voix conjointes de la CDU et de l’Afd et le scandale qui s’en est suivi, scandale fabriqué de toutes pièces par les ennemis de l’Allemagne et de l’Europe, scandale qui a valu le départ de la dauphine désignée d’Angela Merkel, « AKK », et une crise ouverte au sein de la CDU, illustre le fossé qui grandit entre des états-majors de plus en plus étrangers à leur peuple, et des électeurs qui veulent élire celles et ceux qui s’occupent d’eux – et d’abord, qui les défendent.

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La crise va s’aggraver en Allemagne parce que l’un des fleurons de l’économie allemande, l’industrie automobile, est confrontée à une réalité qui va au-delà des problèmes de pollution de l’air ; l’automobile n’est plus et ne sera plus le moyen de la mobilité individuelle, l’automobile n’est plus et ne sera plus le marqueur social qu’elle était. La crise va s’aggraver parce que l’erreur que fut la sortie précipitée, irresponsable, du nucléaire civil, pèse lourdement sur les conditions de vie : l’explosion du coût de l’énergie est un fait politique et social majeur en Allemagne.

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Elle va s’aggraver parce que la prétention morale de l’Allemagne veut que celle-ci, sortie du nazisme, ait vocation à enseigner à toute l’Europe la voie du salut. L'Allemagne va s’effondrer devant la réalité de la corruption, de l’élitisme et du contournement de la démocratie, dont l’épisode de Thuringe est l’exemple : ils ont mal voté ? Qu’ils revotent , ajoute Hervé Juvin (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

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La course à l'après-Merkel est lancée :

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Toujours à propos de l'Allemagne, et, plus précisément, de la course à l'après-Merkel, Coralie FEBVRE, de la très gauchiste AFP, écrit notamment (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : La course à la succession d'Angela Merkel en Allemagne s'ouvre au sein de son parti conservateur, qui voit les prétendants prendre leurs distances avec la dirigeante et plonger sa fin de règne dans l'incertitude. En jetant l'éponge après une année tumultueuse à la tête de la CDU, la dauphine désignée jusque-là de la chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer dite "AKK", a balayé la perspective d'un passage de témoin paisible fin 2021, échéance du quatrième mandat de Mme Merkel. "Le problème avec les géants, c'est qu'ils doivent finir comme des géants. Une transition ordonnée n'est pas possible avec eux. Les tout-puissants doivent être renversés", a prophétisé le quotidien Bild. Le journal rappelle d'ailleurs qu'Angela Merkel a elle-même précipité en 1999 la chute d'un autre mastodonte, son mentor Helmut Kohl, évincé de la tête de la CDU à la suite d'un scandale politico-financier.

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AKK, qui entend passer la main d'ici l'été, doit s'entretenir avec les candidats pour lui succéder à la direction du parti, avant de présenter son rapport aux responsables chrétiens-démocrates lundi 24 février. Elle doit en particulier rencontrer Friedrich Merz, 64 ans, rival historique et ennemi juré de la chancelière, crédité par les sondages d'une large majorité dans les rangs de la CDU.

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Parmi les favoris figure aussi Armin Laschet, 58 ans, actuel chef du plus grand Etat régional allemand, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Centriste, il doit convaincre la base conservatrice, mais paraît mieux placé que Friedrich Merz pour nouer avec les Verts, une coalition inédite au niveau fédéral. Pas question pour lui, pourtant, de jouer de sa proximité politique avec Angela Merkel : il s'est démarqué de la chancelière, déplorant son manque de réactivité face aux propositions d'Emmanuel Macron pour relancer le projet européen.

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Enfin, l'ambitieux ministre de la Santé Jens Spahn, 39 ans, part en outsider, lui qui s'était distingué fin 2015 en étant l'un des premiers à critiquer la décision de la dirigeante d'ouvrir les frontières allemandes à plus d'un million de personnes fuyant la guerre et la misère (ndmg - il s'agit d'une migration musulmane massive et non pas de gens "fuyant la guerre et la misère"). Moins bien placé que ses concurrents, M. Spahn s'est montré ouvert à une direction "collective", piste évoquée par plusieurs responsables soucieux de ne pas diviser le parti, et qui repousserait de fait le moment de désigner un candidat à la chancellerie.

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Positionnement vis à vis de l'AfD :

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Le premier point à clarifier sera le positionnement vis-à-vis du parti AfD, a insisté, lors d'une émission télévisée, Markus Söder, patron du parti-frère de la CDU en Bavière, la CSU. Lui-même présenté comme un prétendant à la chancellerie, Söder exclut tout rapprochement avec l'AfD, après le séisme déclenché début février par une alliance dans la région de Thuringe entre droite modérée et extrême droite (ndmg - entre le centre et la droite ; et non pas "entre droite modérée et extrême droite"). Brisant un tabou dans l'Allemagne d'après-guerre, le sujet divise la CDU, puisque la fuite d'une partie de ses électeurs vers l'AfD compromet sa capacité à gouverner. Crédité d'environ 40% des intentions de vote en 2015, l'attelage de la CDU avec la CSU n'attire plus que 26% des sondés, selon le dernier baromètre DeutschlandTrend. Mais la réponse à l'AfD  --  complexe tant le parti surfe à la fois sur un discours anti-migrants et sur un sentiment anti-élites et anti-européen particulièrement prégnant à l'Est (ndmg - "à l'Est" : dans la partie orientale de l'Allemagne réunifiée) -- est loin d'être le seul chantier.

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Ciao Angela !

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Le départ d'Angela Merkel, qu'il ait lieu fin 2021 ou à la faveur d'élections anticipées, coïncide en effet avec la fin d'une période économique dorée : à ses successeurs de préparer l'avenir d'une Allemagne vieillissante, réticente à utiliser ses excédents publics pour investir. Le pays devra par ailleurs accélérer sa transformation industrielle face au changement climatique, un défi particulièrement épineux pour son secteur automobile, ajoute Coralie FEBVRE, de l'AFP (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

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Michel Garroté pour LesObservateurs.ch, 20.2.2020-

Sources :

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https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/allemagne/allemagne-ce-que-l-on-sait-des-attentats-qui-ont-fait-neuf-morts-pres-de-francfort_3833759.html

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https://www.telegraph.co.uk/news/2020/02/20/germany-terror-attack-shooting-hanau-latest-news/

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https://www.youtube.com/watch?v=zkn11fhILNM

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https://hervejuvin.com/allemagne-europe/

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https://fr.news.yahoo.com/allemagne-course-%C3%A0-lapr%C3%A8s-merkel-lanc%C3%A9e-115213117.html

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3 commentaires

  1. Posté par APPLINCOURT Pascal le

    Un pays est comme une famille un groupe qui vitensemble sur un et dans un foyer; ses membres accueillent selon leur bon vouloir et leurs possibilités des invités dans le besoin au nom de la charité (une tradition étéit de réserver une portion pourle mendiant qui frapperait à la porte).
    Cette décision émanait du chef de famille en accord avec son clan.
    Ce n’était ni au voisin , ni au Curée ou au Maire de le lui imposer sans même le consulter de faire de force ce geste de charité et d’humanité.
    Mmr MERKEL comme tous les chefs de la bien penssance à agi unilatéralement comme l’eut fait un chef de famille maître absolu et despotique de la famille Allemande dont elle n’est pas un  » Fuhrer » , mais en agissant comme si elle n’était pas en tant qu’élue la représentante de tous les citoyens, mais en méprisant une partie de la famille « allemande » par son mépris autoritaire :c’est un acte caractéristique de l’abus de pouvoir.

  2. Posté par toni le

    Quelques jours près que Merkel aie ouvert les portes a 1 million de musulmans j’ai conversé avec un un couple d’amis ou je leur fait part de mon sentiment a ce sujet, que Mme Merkel resterait dans l’histoire comme la pire dirigeante allemande après Hitler, leur réaction m’a surpris, ils se sont senti presque offensés, depuis nous avons rediscuté et leur attitude sur ce problème a bien changé.

  3. Posté par kandel le

    Vos nombreux fans sont heureux de votre retour!

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