La communication made in La Chaux-de-Fonds!

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national

Il est difficile de savoir si le réchauffement climatique provoque un manque d'oxygène en altitude mais à entendre le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds, il semble qu'il fasse sérieusement défaut dans les Montagnes neuchâteloises. On sait que la ville accumule les déficits avec une remarquable constance, que les services sociaux sont réputés pour leur générosité depuis fort longtemps et pour leur incurie depuis peu mais ce n'est pas ce qui préoccupe l'exécutif. Selon l'aréopage, la Métropole horlogère souffre d'un déficit d'image. Il est vrai que les impôts, la gestion des finances publiques voire la délinquance ne sont pas de nature à éblouir les visiteurs mais le problème, le vrai problème, c'est l'image. C'est donc à l'image que le Conseil communal a choisi de consacrer ses efforts. Sans doute qu'une fois l'image corrigée, la situation financière de la ville se rétablira, des hordes de nouveaux habitants se précipiteront dans les logements vacants, le lait et le miel couleront à flots. A cet effet, un chargé de domiciliation a été engagé il y a peu, ayant la redoutable double mission de pousser les résidents à le rester et les autres à le devenir.

Pour en revenir à l'image, le Conseil communal s'est assuré les services d'une agence de communication de Vevey dont l'expertise en matière de problèmes d'altitude ne peut être qu'excellente. Un plan a été proposé et adopté. Il s'agissait de faire pièce aux clichés en les tournant en ridicule via une campagne sur les réseaux sociaux. Le site internet de la ville fut alimenté en informations farfelues tandis que les médias étaient avertis du fait qu'un "troll" s'était attaqué audit site. Si le virtuel a été choyé, le réel n'a pas été oublié pour autant, divers faux panneaux de signalisation ayant été posés ici ou là. Poilade générale garantie !

Hélas, il faut compter avec les pisse-froid toujours prêts à fustiger les efforts des autres. Un journaliste notamment n'a guère goûté à la plaisanterie, évoquant un théâtre de guignols, s'estimant induit par erreur par les autorités et le service de communication de la ville. Fichtre ! L'homme s'est même permis de relever que cet aimable canular avait coûté CHF 90'000.— aux contribuables, laissant à penser que cet argent aurait pu être mieux dépensé. Quelle tristesse.

Il faut être d'une mauvaise foi crasse pour fustiger l'opération en cause. La Chaux-de-Fonds a eu les honneurs des médias comme rarement. Presse, radio et télévision, tout le monde était là hier lundi 13 janvier pour profiter d'un magnifique numéro d'autosatisfaction de la part du Conseil communal. Les joyeux drilles sont ravis de leur coup, les coûts étant jugés fort acceptables au vu du résultat obtenu. On en reste sans voix. Il a fallu mobiliser une délégation du Conseil communal, des chefs de service ainsi que des communicants externes pour capter un fugace coup de projecteur. L'opération laissera des traces, il est vrai. Pas celles que ses initiateurs avaient souhaitées. Celles d'un Conseil communal en stabulation libre, consacrant temps et argent à cacher ses problèmes plutôt que de les résoudre. On verra lors des élections communales de juin prochain ce qu'en pense la population. Tout porte à croire que le dimanche en question, les Chaux-de-Fonniers seront nombreux à pique-niquer au Communal de la Sagne.

Yvan Perrin, 14.1.2020

5 commentaires

  1. Posté par leone le

    @Bussy
    Dans les années 70 la Tchaux était en pleine crise horlogère avec son lot de fermetures de boîtes et de licenciements. La crainte de perdre son job faisait vibrer l’atmosphère.

  2. Posté par leone le

    @Bussy
    Je partage votre analyse jusqu’à l’avant-dernière phrase y.c. Il y a 40-45 ans la ville et la région étaient en plein crise horlogère. C’est l’époque où la Tchaux est redescendue sous les 40’000 habitants.

  3. Posté par Marc le

    @Bussy votre analyse est très juste, une ville moribond sans intérêts, sans vie alors qu’il y a 10 – 20 ans c’était une ville active, intéressante ou boire des verres et s’amuser allait de paire avec travail. A part le musée islamique, cette ville n’a pas évoluée, elle s’est contenté de faire du politiquement correct, accueillir les Français à bras ouvert et du sociale. Mais on peut qu’en vouloir aux habitants eux-même qui continuent à voter pour les mêmes qui tuent la ville et leurs habitants. Ajouter une vague actuelle verte et féministe et c’est le coup de grâce assuré. Alors pas de remord, ils méritent ce qu’ils ont voté, qu’ils assument leurs erreurs et stupidités.

  4. Posté par Yves le

    Il paraît qu’il y a deux raisons pour ne pas habiter la Chaux-de-Fonds : 6 mois d’impôts et 6 mois d’hiver …

  5. Posté par Bussy le

    De l’argent vraiment gaspillé, la Chaux-de-Fonds attire très visiblement assez de monde comme cela, l’année passée, mangeant à un restaurant avec vue sur l’avenue Léopold-Robert, j’ai un moment cru que j’étais en Afrique noire !
    Et dans le domaine culturel, avec son MUCIVI, elle doit aussi attirer du monde, en partie voilé certainement….
    Et les finances de la ville ne peuvent que continuer à piquer du nez…… tout ça pour finir par ressembler aux villes d’où proviennent les migrants….
    Dommage, il y a 40, 45 ans, la Chaux-de-Fonds était pleine de vie, on sentait que quelque chose y vibrait….. là maintenant…… bof….. ça pue le communautarisme !

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.