Attentat à la gare Saint-Charles de Marseille : l’Etat coupable ?

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Les parents des deux victimes d’Ahmed Hanachi, le terroriste de la gare Saint-Charles à Marseille en 2017, ont porté plainte contre l’Etat, mercredi 8 janvier.

L’attentat de Marseille en 2017 aurait-il pu être évité ? C’est en tout cas ce qu’avancent les familles des victimes, qui ont réclamé, mercredi 8 janvier, la condamnation de l’Etat, coupable, selon elles, de n’avoir pris « aucune mesure d’éloignement » contre Ahmed Hanachi relâché par les autorités la veille de l’attaque.

En effet, le Tunisien de 29 ans avait été arrêté pour une tentative de vol dans un centre commercial de Lyon et placé en garde à vue. Relâché, faute d’éléments suffisants selon le parquet, l’homme, en situation irrégulière, aurait pourtant pu se voir obligé de quitter le territoire français sans délai ou être placé en centre de rétention pour 48 heures.

« Elles seraient en vie s’il avait été placé en centre de rétention »

Au lieu de cela, il sera tranquillement sur le parvis de la gare Saint-Charles, le 1er octobre 2017 où il croisa le chemin de Laura Paumier et Mauranne Harel, toutes deux âgées respectivement de 22 et 20 ans. Au nom d’Allah, Ahmed Hanachi leur asséna plusieurs coups de couteau mortels avant d’être abattu par les forces de l’ordre. L’attaque avait été revendiquée par l’Etat islamique.

« S’il avait été placé en centre de rétention, Laura et Mauranne seraient en vie aujourd’hui », a lancé une avocate des familles, Me Aline Cabrera, devant le tribunal administratif de Lyon. « Cet attentat aurait pu être évité, à l’époque le porte-parole du gouvernement [Christophe Castaner, aujourd’hui ministre de l’Intérieur, N.D.L.R.] l’a dit publiquement en s’appuyant sur le rapport de l’Inspection générale de l’administration », a ajouté Me Laurence Dubreuil.

Pas de faute pour le rapporteur public

Les familles ont donc saisi le tribunal administratif afin que les « dysfonctionnements graves du dispositif de l’éloignement » pointés du doigt par l’enquête de l’IGA soient reconnus comme « une faute » de l’Etat. Le préfet du Rhône avait été limogé dix jours après les faits, à la suite de cette enquête. Les familles des victimes expliquent vouloir se battre « pour les enfants des autres, pour que cela ne se reproduise plus ».

Durant l’audience, Christophe Rivière, le rapporteur public, un magistrat chargé de dire le droit et dont l’avis est généralement suivi, a estimé que « l’administration n’a pas commis de faute en ne prenant pas une décision qu’elle n’était pas obligée de prendre ». S’il leur a donné raison sur la forme, il a néanmoins donné tort sur le fond et rejeté la requête. « Le préfet a la faculté, non l’obligation, de prendre une mesure de placement en rétention », a-t-il précisé. Le tribunal doit rendre sa décision d’ici deux à trois semaines.

Une nouvelle épreuve pour les familles des victimes, dont le père de Laura, Fabrice Paumier, qui a fait part « d’une audience douloureuse ». •

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