Un homme de 35 ans, appartenant au mouvement des Gilets jaunes, a été reconnu coupable ce 27 décembre d'avoir attaqué et blessé trois policiers au cours de la manifestation du 22 décembre 2018 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), à l'aide d'un engin explosif artisanal qu'il avait confectionné.
L'enquête s'était intéressée au trentenaire après son contrôle, en possession notamment de pétards et d'artifices de type mortier, le 29 décembre 2018 lors d'une nouvelle manifestation de Gilets jaunes. Condamné à huit mois de prison pour ces faits, il doit être de nouveau jugé prochainement en appel.
Des explosifs fabriqués «pour le plaisir»
Les enquêteurs ont saisi dans son téléphone des vidéos d'explosions en forêt d'engins fabriqués artisanalement et des conversations avec son entourage sur le modus operandi.
Il s'agit de jeunes gens "normaux", qui, très rapidement, se sont radicalisés
«C'est préparé : on a réfléchi, on a testé pour avoir la bombe artisanale la plus performante, qui pourra blesser le plus de personnes. C'est un procédé personnel qu'il a utilisé», a dénoncé le procureur.
A l'audience, le prévenu, auto-entrepreneur dans la réparation de deux-roues et père d'un nourrisson, a nié les faits. Craignant que son client soit «un bouc émissaire», son avocate a demandé la relaxe, sauf pour la fabrication de l'engin explosif, soulignant qu'il était «mécanicien, touche à tout». Du matériel pour la confection de bombes artisanales avait été saisi lors de perquisitions. Tête basse, il a en effet reconnu en fabriquer pour le plaisir.
Il a aussi été mis en cause par le second prévenu à qui il avait confessé avoir visé les policiers «pour leur faire mal». «Il était dans la même optique que moi, énervé contre le gouvernement, les amendes. Ce n'était pas contre les policiers, je ne vois pas pourquoi il a fait ça. Je lui ai dit que c'était débile», a-t-il raconté.
Des radars ciblés
Le Gilet jaune a également été reconnu coupable d'avoir dégradé deux radars en Meurthe-et-Moselle, avec un second prévenu, âgé de 31 ans. Ce dernier a été condamné à quatre mois avec sursis.
«Il s'agit de jeunes gens "normaux", qui, très rapidement, se sont radicalisés» et pour qui le mouvement de protestation sociale «était l'occasion de faire n'importe quoi», a relevé le procureur, François Pérain.
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