Oubliez le Brexit, c’est l’Europe qu’ils veulent sauver

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Le 31 Octobre 2019 devait être une date très particulière: le jour où le Royaume-Uni aurait - enfin! - quitté l'Union Européenne.

Des engagements forts avaient été pris ; c'était le principal objectif du gouvernement anglais, tel que rappelé par la Reine elle-même dans son discours de réouverture de la session parlementaire. Le Trésor anglais avait même commencé à battre quelques milliers de pièces de 50 pence commémoratives. Il faut désormais les détruire en les fondant à nouveau - en attendant la nouvelle date, je suppose. Heureusement pour lui, le métal n'a pas de mémoire. Les gens, si.

Il y a anguille sous roche.

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Boris Johnson a été porté au poste de Premier Ministre par un plébiscite de la base du parti, comme une sorte de Winkelried du Brexit. Il réussirait là où Theresa May avait plus qu'échoué. Il serait la volonté qui toujours trouve un chemin.

Reconnaissons-lui plusieurs succès: le plan de relation entre le Royaume-Uni et l'Union Européenne, "impossible à renégocier" depuis deux ans selon Mme May et M. Junker, fut finalement remis sur la table. Le fameux "backstop" irlandais, caillou dans la chaussure du Brexit, vilipendé par les autorités anglaises, trouva une solution. Mieux, le Parlement britannique alla même jusqu'à accepter ce nouvel accord négocié avec l'UE!

Dans ces circonstances, le report du Brexit jusqu'au 31 janvier semble inconcevable. Mais l'énigme n'en est une que pour ceux qui n'ont pas compris la nature profonde du Brexit - non pour les Anglais, mais pour l'Union Européenne.

Le front anglais et le recul de Boris

Comme expliqué dans ces pages le mois dernier, Boris Johnson subit depuis sa prise de fonction une véritable guérilla de la part du Palais de Westminster. Les Parlementaires lui infligent camouflet sur camouflet. Ils n'osent le démettre mais font tout ce qu'ils peuvent pour lui couper les ailes, miner ses capacités de négociation et plus généralement saboter les efforts de son gouvernement pour accomplir le Brexit.

Plus intéressant encore, et ne comptez pas sur le moindre média pour le rappeler, les parlementaires actuellement élus ne représentent plus guère qu'eux-mêmes ; ils sont particulièrement peu représentatifs du peuple, tellement lassé des tergiversations depuis trois ans qu'il aurait volontiers accepté un Brexit sans accord.

Les élus en question le savent tant et si bien qu'ils ont toujours refusé à Boris Johnson de convoquer des élections, de peur que l'agitation de la campagne électorale et les échéances du calendrier ne précipitent un Brexit sans accord.

La classe politique anglaise ne veut pas d'un Brexit sans accord. À aucun prix. Jamais.

Boris Johnson, et croyez ma tristesse sincère en l'écrivant, fait aussi partie de la classe politique anglaise. Alors qu'il déclarait crânement deux mois plus tôt qu'il préfèrerait être "mort au fond d'un fossé" plutôt que de repousser le Brexit, il se dégonfla comme une baudruche en demandant un report à l'UE.

En cela, il se plia à la décision (illégale puisque outrepassant ses droits) du Parlement. Il aurait pu choisir de désobéir. Rien de plus simple: il n'aurait eu qu'à faire la sourde oreille pendant quelques jours. Il aurait même pu porter l'affaire devant les tribunaux, le deuxième meilleur moyen de dépasser des délais après une commission parlementaire. Il aurait ainsi risqué au pire quelques jours de prison - selon des modalités encore à éclaircir, le cas étant inédit - mais peu de choses en somme. Emporté par la bonhomie de son Premier Ministre, le Royaume-Uni serait alors sorti de l'UE sans accord le 31 octobre. Boris Johnson aurait ainsi laissé son nom dans l'histoire tout en devenant de loin le plus populaire de tous les hommes politiques britanniques, en ayant respecté ses promesses.

Pourquoi Boris Johnson s'est-il ainsi couché? Sa force de caractère est sans doute bien plus faible que ce que beaucoup espéraient de lui. Il y avait des signes avant-coureurs, comme le fait qu'au pied du mur et par solidarité gouvernementale il ait lui-même voté en son temps en faveur de l'accord de Brexit concocté par Theresa May (avec le Backstop irlandais et tout le tremblement), mais on a toujours tendance à ignorer les faits contraires aux espoirs que l'on nourrit.

D'accord. Boris Johnson a obtenu des victoires tactiques, mais s'est montré étonnamment faible au moment crucial en transmettant une demande de report du Brexit à Bruxelles. Dont acte. Mais il reste un mystère, et un mystère plutôt important. Pourquoi l'Union Européenne a-t-elle accepté de repousser le Brexit de plusieurs mois? À partir du moment où elle était satisfaite du nouveau Brexit (et tout semble montrer qu'elle l'est) il n'y avait aucune raison de repousser le Brexit, et encore moins d'autant.

Ce "petit mystère" est une entourloupe de première pour faire échouer le Brexit et maintenir le Royaume-Uni dans l'Union Européenne. Et les risques de retourner le vote de juin 2016 n'ont jamais été aussi grands.

Explications.

Garçon, l'addition

La grande force des médias présentant le Brexit a été de le montrer comme un débat interne à l'Angleterre. Face à des autorités européennes forcément intelligentes et responsables, les Anglais s'étripaient comme de beaux diables sans parvenir à s'entendre. Ni à jamais présenter des solutions dignes des autorités européennes, pour ainsi dire.

C'est beau, et très faux.

Si je devais résumer en quelques phrases toute la fausseté de ce point de vue sur le Brexit, les voici:

  • Le Royaume-Uni est la cinquième économie mondiale.
  • Le Royaume-Uni est la deuxième économie de l'Union Européenne, derrière l'Allemagne et devant la France.
  • Le Royaume-Uni est aussi riche et puissant que les dix-neuf économies les plus faibles de l'Union Européenne, réunies.

Sur le plan économique européen, le départ du Royaume-Uni de l'Union Européenne est aussi énorme que si celle-ci passait de 27 membres à 8 membres. Et ce n'est même pas exact parce que c'est le deuxième membre le plus riche qui s'en va, et non la famille des cousins pauvres qui se remettent péniblement de leur demi-siècle de joug soviétique, alliée aux forçats obligés de se soumettre à l'euromark allemand.

L'Union Européenne ne veut pas que les Anglais s'en aillent. Point.

Ils contribuent bien trop au budget de l'Union.

Toutes les tractations depuis le lendemain du vote sur le Brexit, jusqu'à la durée interminable de ces tractations elles-mêmes, ne servent qu'à perpétuer les contributions anglaises au budget de l'UE. C'est aussi simple que ça!

Par conséquent, tout Brexit sans accord est absolument, rigoureusement impossible. Tout Brexit "ordonné" doit faire en sorte de perpétuer les contributions anglaises au budget de l'UE pour les siècles des siècles, fut-ce au prix de discussions perpétuelles. Les détails finaux ne seront jamais réglés, comme un divorce traîné devant les tribunaux et qui en fin de compte ne se conclurait pas, malgré des années de procédure.

Voilà la vérité.

Risque maximum

Le Brexit est plus en danger aujourd'hui qu'il ne l'a jamais été depuis trois ans. Et paradoxalement, l'apparente raideur de Boris Johnson sur le sujet en est la cause.

Les Libéraux-Démocrates anglais, le DUP, les Travaillistes, sont complices de Bruxelles, et je ne serais pas surpris que de l'argent change discrètement de main pour expliquer cet amour inconditionnel. Ils veulent tous que le Royaume-Uni reste dans l'UE. Les Travaillistes par exemple préconisent un deuxième référendum entre "rester" et "rester" - rester formellement dans l'UE et donc renier le vote de 2016, ou approuver une "relation future" avec l'UE tellement proche des obligations d'un membre de plein droit que cela ne fera aucune différence, en particulier au niveau des contributions budgétaires.

Les Conservateurs menés par Boris Johnson donnent l'impression de vouloir partir de l'UE, mais comme le montre l'exemple récent donné par le Premier Ministre, leur résolution s'écroule devant l'obstacle. Boris Johnson a fait de gros efforts pour nettoyer les écuries d'Augias de leurs éléments les plus europhiles, mais la tâche est trop herculéenne. Les électeurs ne seront pas plus omniscients pour faire le tri. Après les nouvelles élections de Décembre, il y a de fortes chances pour qu'une bonne minorité des nouveaux élus des Conservateurs soit encore composée de vendus à Bruxelles, simplement parce qu'ils sont enkystés dans la structure du parti.

Le Parti du Brexit de Nigel Farage est le seul qui soit crédible sur la question du Brexit et sur la concrétisation du vote anglais de 2016. Et récemment, il a commencé à sérieusement tailler des croupières aux autres partis, en particulier les Conservateurs.

Visant avant tout à sauver sa paroisse, Boris Johnson explique donc que pour que le Brexit se concrétise enfin il faut "voter Conservateur". En les plaçant en tête des intentions de vote des électeurs, les sondages montrent que ceux-ci sont prêts à le croire. Nigel Farage le croit-il?

La dispute ou l'accord entre le Parti du Brexit et les Conservateurs sera la clé du scrutin. Si les deux partis parviennent à se partager les circonscriptions (ce qui revient au Parti du Brexit à avaler son chapeau) et à éviter les duels fratricides au sein du camp du Brexit dans les circonscriptions stratégiques, alors le futur parlement pourrait être à majorité pro-Brexit et les deux mouvements, travaillant main dans la main, pourraient parvenir enfin à le délivrer.

Ça fait beaucoup de si.

Le plus plausible est que le Nigel Farage et Boris Johnson ne parviennent pas à un accord, ou que celui-ci s'effondre avant le dépôt des listes. Conservateurs et Parti du Brexit s'affronteront dans une série de duels fratricides qui verront triompher le camp adverse, laissant le Parlement entre les mains de partis totalement opposés au Brexit.

Ils auront alors tout loisir de dénaturer encore plus l'accord de Brexit en faveur de Bruxelles à coup d'amendements, et resteront en poste pour assurer une "transition post-Brexit" qui ne se terminera jamais. Jeremy Corbyn pourrait même finir Premier Ministre à la faveur de la confusion et mettre en branle son agenda politique marxiste, incluant nationalisations massives et plans quinquennaux... Que du bonheur pour nos amis anglais.

Peu importe: à Bruxelles, on a retrouvé le sourire.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 4 novembre 2019

5 commentaires

  1. Posté par miranda le

    De toute façon les « grands pays » qui contribuent financièrement à l’élargissement de l’Europe afin que les petits pays se développent, cela n’aura qu’un temps. Car les grands pays s’affaiblissent considérablement. D’autant plus que cet élargissement n’est qu’une opération « sauvetage de l’Europe ».

    Plus elle va mal cette Europe plus elle s’agrandit. L’Agrandissement est son masque. https://www.letemps.ch/monde/lunion-europeenne-nest-extensible-linfini-geographiquement-culturellement

    D’autre part un CRASH CHAOS semble s’annoncer. L’Europe ne résisterait pas à ce chaos financier que l’on nous prédit et qui serait démesuré par rapport à celui de 1929. Il suffit d’écouter bon nombre d’économistes sur internet.

    Nos nations risqueront donc naviguer entre guerre et chaos financier. Tout cela SERAIT EVITABLE si nous n’avions pas à la tête de ce monde des psychopathes SANS EMPATHIE qui nous dirigent.

    Si chaque pays EN CE MONDE osait se détacher de « la monnaie de référence » et décidait de rétablir une monnaie intérieure (et hélas je me répète) en rétablissant un équivalent de ce dont chacun était possédant, tout en n’oubliant pas dans ce moment fantastique de changement, de verser aux classes laborieuses un capital qu’elles méritent. Ce serait un recommencement inouie pour l’humanité. La monnaie n’est qu’un instrument. Tant de monnaies sont mortes et tant d’autres ont pu naître. Du coquillage précieux des papous au Louis d’Or qui dure encore et les monnaies « des temps modernes ». Et de ne plus laisser la gestion à des financiers privés car ceux-ci en ont fait un instrument de pouvoir qui SURPASSE LES ETATS. Et leur gouvernance s’exprime par le désastre et le chaos.

    De toute façon, si ne voulons pas périr face à un crash de grande ampleur , créer des monnaies locales ou régionales sera une question de survie, pour au moins pouvoir se nourrir localement.
    Et développer des systèmes d’ entraide locale sera vital.(organisation autour de la nourriture d’abord)

    En attendant, l’emprise de l’U.E. est réelle et perverse. Elle a bien étudié la « non sortie » de ses adhérents. On aurait pu dire si l’U.E. avait tenue ses promesses, qu’elle était une prison de « charme ». Mais l’U.E. commence à être pour bon nombre de pays, à cause de tout ce qui LEUR est imposé, notamment leur disparition sous l’immigration effrénée….. (migrants dont elle ne veut pas faire des travailleurs détachés, regroupement familial autorisé – comme c’est bizarre) ……..une vraie prison gérée par des apparatchiks de tout bord.

    La colère des peuples augmente et sera libératrice, si nous savons mieux voter et si nous savons élaborer des stratégies intelligentes et efficaces..

  2. Posté par Stephane Montabert le

    @on nous prend pour des c… : vous avez raison, peu après la rédaction de ce billet Nigel Farage a coupé les ponts avec les Conservateurs – selon l’analyse, juste à mon sens, que ceux-ci ne visaient pas à réaliser un « vrai » Brexit. Notons que le plan de Johnson inclut des détails comme un délai de trois ans (reconductible!) pour établir de nouvelles règles de fonctionnement post-Brexit… Bref, ce sont les limbes dont on ne sort jamais.

    Les élections législatives de décembre sont à un seul tour en mode « Winner takes all » donc quelques pourcents de différence suffisent à remporter la mise. Mais si le Brexit est actuellement crédité de moins de 10% des votes, n’oublions pas que les Remainers sont eux aussi divisés (Lib-Dems, Travaillistes, et toutes les variantes rouges et vertes de la gauche…) et que les électeurs anglais ont montré beaucoup de « fluidité politique » lors des dernières élections.

    Tout dépend donc de la campagne. Élément important, Nigel Farage a renoncé à être candidat lui-même: il va donc faire campagne partout, et personne ne pourra l’accuser de prêcher pour son propre intérêt.

    Le résultat de ce scrutin dépend en fin de compte de la crédulité du public face aux « excuses » de Boris Johnson pour ce énième report. S’ils les acceptent (et oublient/ignorent les indices qui nous prouvent que Mr Johnson est un tendre derrière ses grands mots), s’ils croient vraiment que les Conservateurs se sont fait pousser une paire, c’est fichu. Mais s’ils veulent vraiment sortir, ils voteront pour le Brexit et cela fera une différence à la fin.

    Les sondages vont aller se précisant au fil du temps, mais je ne suis pas certain que dans beaucoup de circonscriptions la lutte entre Conservateurs et Parti du Brexit soit telle que les Travaillistes passent devant. C’est un risque à prendre.

    Au point où nous en sommes, il faut le tenter, parce que tout autre alternative au Parti du Brexit revient peu ou prou au même. La politique ne se gagne pas avec des accommodements raisonnables et des calculs d’apothicaire, mais en défendant des valeurs, et tant pis si ça casse.

  3. Posté par on nous prend pour des c... le

    Votre analyse est très intéressante.

    Pour la Suisse pas besoin de demander pourquoi ils veulent tous un « accord institutionnel »: c’est pour pressurer la Suisse financièrement comme un citron, pour pallier en partie le départ du Royaume Uni.

    En ce qui concerne le Brexit, aux dernières nouvelles, si j’ai bien suivi, Boris Johnson a refusé un accord avec le Brexit Party pour assurer une majorité pro leave au Parlement. Donc il y aura des triangulaires et on peut craindre que les travaillistes l’emportent. Mais je ne le pense pas, car les travaillistes de Jérémy Corbyn sont actuellement considérés comme antisémites et anti-Israël, et le lobby juif au Royaume Uni a probablement les moyens d’éviter leur accession au pouvoir.

    Ne croyez-vous pas plutôt que le Brexit Party de Farage va cartonner un max et remplacer purement et simplement le parti conservateur comme grand parti de gouvernement?

    Farage, qui a démontré un grand sens politique, a déjà demandé à BoJo de retirer son mauvais traité, ce que l’autre a refusé. Farage va donc faire campagne sur le thème: nous sommes les seuls qui peuvent réaliser le Brexit.

    J’aurais tendance à faire l’hypothèse qu’on va assister à une victoire de Farage et de son party « in a landslide ». Est-ce de ma part du wishful thinking?

  4. Posté par maury le

    Dés le début du Brexit voté par la majorité des citoyens ,la machine infernale de Bruxelles s’est mise en route ,d’autant plus que Thérésa May n’en voulait pas et pour ça l’a défendu mollement devant des gens déterminés à l’empêcher, ce dont ils ont profité lors de ses allés et venus pour la faire fléchir et lui imposer leurs désidératas Il aurait fallu un Nigel Farage pour s’opposer aux ruses malhonnêtes de cette meute d’ européistes sans scrupules.
    Comme le dit monsieur Montabert , L’UE aurait eu le plus à perdre de la sortie de la GB que le contraire et aurait aussi été le modèle à d’autres pays « de ce qui ne faut pas faire » sinon L’UE : »BOOM » .Wait and see bientôt les peuples vont se réveiller !!!!

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