Argentine : vers un retour du camp péroniste au pouvoir ?

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Ce sont deux modèles de société opposés qui s'affronteront le 27 octobre en Argentine – plus grand pays hispanophone d'Amérique latine – en proie à une grave crise économique depuis 17 ans. Mauricio Macri, président sortant de droite libérale, affrontera son rival, péroniste de centre-gauche Alberto Fernandez, allié de l'ancienne présidente Cristina Kirchner.

Une élection qui intervient alors que le continent latino-américain vit un bouillonnement animé par des antagonismes similaires à l'origine des graves crises politiques qui secouent actuellement le Venezuela, la Bolivie, l'Equateur, le Nicaragua ou encore le Chili. Un clivage droite libérale versus gauche socialiste qui se manifeste notamment par le soutien inconditionnel de Washington aux gouvernement libéraux de droite et ses sanctions contre l'autre camp.

En novembre 2015, l’élection de Mauricio Macri à la présidence de l’Argentine avait ainsi enthousiasmé le monde de la finance et des affaires : un chef d’entreprise prenait à sa plus grande satisfaction la tête d’un pays présidé depuis 2003 par Nestor Kirchner (2003-2007), puis par son épouse, Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015). Le forum de Davos avait trouvé son homme de confiance.

Mauricio Macri avait promis l’avènement d’une période florissante après les douze années de gouvernement kirchnériste. Quatre ans plus tard, après des réformes libérales qui l'ont conduit à tailler dans les dépenses publiques et sociales, le président argentin est devenu extrêmement impopulaire au sein d’une population meurtrie économiquement.

Mauricio Macri, l'homme de l'austérité budgétaire

Au point que son opposant péroniste, Alberto Fernandez, semble assuré d’une victoire haut la main, peut-être même dès le premier tour du scrutin présidentiel.

L'allié de Cristina Kirchner a en effet infligé, le 11 août, une lourde défaite à Macri lors de la primaire de la présidentielle à l'issue de laquelle il était arrivé loin devant avec 47% des voix. Loin derrière, le président Macri avait recueilli 32% des suffrages. Si Alberto Fernandez obtient le même score à l'élection présidentielle du 27 octobre, il sera proclamé vainqueur dès le premier tour, puisque selon la loi électorale argentine il suffit pour cela d'obtenir au moins 45% des suffrages, ou bien 40% et une avance de dix points sur le candidat arrivé deuxième.

Il va être compliqué pour Mauricio Macri de faire oublier le programme de rigueur fiscale qu'il a mis en place. Une austérité qui a engendré une récession depuis plus d’un an, une inflation insurmontable qui atteignait jusqu’à 37,7 % en septembre 2019, un chômage en hausse atteignant 10,6 % et une pauvreté qui touche plus d’un tiers des Argentins. L'Argentine de Mauricio Macri a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à la rescousse pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars, le plus important prêt du FMI jusqu'à aujourd'hui.

Le 27 octobre, en plus d'élire leur président et leur vice-président, les Argentins renouvelleront la moitié de la Chambre des députés et un tiers du Sénat. Ils choisiront également le gouverneur de la province de Buenos Aires, un territoire qui regroupe un tiers des électeurs, ainsi que le maire de la capitale, la ville la plus riche du pays.

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