L’Union européenne a parfois du bon : alors que nous commémorons le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (1er septembre 1939, soit huit jours exactement après le pacte Ribbentrop-Staline), L’Humanité hurle au scandale parce que le Parlement européen a osé faire un lien entre le déclenchement de la guerre et ce pacte, a osé comparer Hitler à Staline, le communisme au nazisme.

Evoquant « l’importance de la mémoire européenne », le Parlement de Strasbourg a voté le 19 septembre une résolution qui évoque la monstruosité des régimes nazi et communiste. Ce texte a recueilli 535 voix. 66 députés européens (communistes et apparentés) ont voté contre, et 52 se sont abstenus, ce qui est déjà scandaleusement considérable. Que 18 % de députés européens refusent encore, au XXIe siècle et 30 ans après la chute du mur, de reconnaître l’ampleur des crimes communistes est proprement stupéfiant.

Le texte a en revanche été voté par la totalité des députés issus des pays de l’ex-bloc communiste. Il parle de « régimes totalitaires » et désigne clairement et spécialement « les dictatures communistes, nazie […] ». Comment qualifier autrement que de totalitaires ces deux régimes qui ont martyrisé l’Europe ? Encore pourrait-on faire remarquer que le totalitarisme nazi n’a officié que pendant 12 ans, alors que le communisme européen a martyrisé les peuples placés sous son joug pendant 70 ans. Du seul fait de cette durée, le communisme a été infiniment plus mortifère que le nazisme.

Clause secrète de dépeçage

Les Européens sont donc invités à commémorer les victimes de ces systèmes totalitaires, et à prendre conscience « des séquelles […] laissées par leurs crimes ». Le texte précise que la guerre mondiale, « conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique ». On se souvient que ce pacte comportait une clause secrète de dépeçage des pays de l’Est. La Pologne en fut la principale victime. Et Katyn, longtemps attribué (notamment lors des débats de Nuremberg) aux Allemands, en est l’un des symboles les plus forts.

Plus personne ne nie cela, même si nos manuels scolaires le passent trop souvent sous silence (cf. notre hors-série de septembre), et même si les progressistes de tout poil conservent une vision asymétrique de cette période.

L’Humanité, sous la plume de son dogmatique dirigeant, Le Hyaric, n’a pas supporté de voir les députés européens renvoyer dos à dos les crimes des uns et des autres. « Manipulation », « déshonneur », « révisionnisme », « grossier raccourci », « bouillie antirusse », « réécriture de l’histoire », « escroquerie intellectuelle », « dérives revanchardes des extrêmes droites », « insulte », « affront », « odieuse comparaison », « parfum munichois », « falsification historique » : L’Humanité éructe !

Mais le quotidien communiste (ultra-subventionné et garanti d’existence à tout jamais grâce à l’engagement solennel du président macronien de l’Assemblée nationale) s’emberlificote dans une laborieuse démonstration du bien-fondé du pacte, comme plus personne, même à l’Education nationale, n’oserait le faire : la Seconde Guerre mondiale ? Aucun rapport avec le pacte. C’est la faute à Munich. L’invasion germano-soviétique des pays de l’Est ? C’était pour mater des régimes nationalistes, voire fascistes. Apparemment Le Hyaric est le dernier stalinien. De France ? Non, d’Europe ! •

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