Jean-Claude Rolinat : « La population africaine pourrait atteindre les deux milliards en 2050 »

 

L’entretien du mercredi

« Le sujet ne semble pas passionner démographes, sociologues et historiens, lors même qu’il ne cesse d’inquiéter les Européens en même temps qu’il interroge leur devenir identitaire », écrivait Aristide Leucate (Présentdu 4 décembre 2018) à propos du livre sur la « bombe africaine » écrit par Jean-Claude Rolinat. Questions à l’auteur, qui est aussi un fidèle lecteur de Présentet un non moins fidèle collaborateur.

— Vous distinguez la « bonne colonisation » et le « mauvais colonialisme ». Quelle définition faites-vous de l’une et l’autre ?

— C’est comme le cholestérol, il y a le bon et le mauvais. A l’origine de la colonisation, il y a la recherche de continents nouveaux, l’espoir d’exploiter des terres vierges, de trouver de l’or et, ne l’oublions pas, d’évangéliser les populations indigènes, un puissant levier. La colonisation, c’était apporter la civilisation européenne aux autochtones, comme l’exprimait l’élite de la IIIe République qui voulait « élever les peuples inférieurs » (Jules Ferry). Le colonialisme, c’est le visage hideux de la conquête, la recherche simple du profit, l’esclavagisme, dont les Européens n’étaient que les « clients » de ce triste « commerce triangulaire », ne l’oublions pas. C’est l’honneur de la France d’avoir été un pays pionnier dans l’abolition de la traite. En Afrique, il faudrait distinguer les expériences belges, britanniques, portugaises et françaises. Les deux dernières n’ont pas à rougir des résultats, comparées aux deux premières.

— L’histoire coloniale de la France explique-t-elle totalement l’immigration massive dont elle estaujourd’hui grevée ?

— Je ne sais plus qui a dit que « la France est la colonie de ses colonies ». C’est un peu vrai. Il suffit de se promener à Paris, en banlieue et dans tout le pays, même en « France profonde », pour constater une présence massive d’Africains issus des ex-AOF et AEF. Pourquoi ? Nous avons laissé, dans les années 1960 des pays en parfait état de marche entre les mains de potentats plus ou moins intègres. Les élites n’ont eu qu’une seule idée, fuir leurs pays nouvellement indépendants, et gagner l’ancienne métropole où un sort meilleur les attendait. Voir l’exemple des médecins dont le continent a, pourtant, tant besoin, (il est tout de même paradoxal et scandaleux d’envoyer des toubibs européens, et d’avoir des docteurs africains dans nos hôpitaux, non ?). Les autres, les moins chanceux, ou ceux pour qui le village s’est cotisé pour payer le passage, ont suivi, avec l’espoir de rejoindre l’« Eldorado ». Vous savez, nous ne sommes plus à l’époque du tam-tam, il y a les portables, la télévision et Internet, et ils voient comment nous vivons ! C’est le mirage, le « miroir aux alouettes ».

— Et la même histoire coloniale explique-t-elle la fécondité africaine, au moins en partie, ou biensont-ce deux phénomènes sans lien ?

— Les Africains ont toujours eu beaucoup d’enfants. Pourquoi ? Pour leur assurer leurs vieux jours. Là-bas, on ne met pas les retraités dans des « casernes à vieux », si vous me permettez l’expression. Avant l’arrivée du Blanc et de sa médecine coloniale, la mortalité infantile connaissait un taux très élevé. Les progrès médicaux ont enrayé, grandement, la prolifération des épidémies. Mais, « en même temps » comme dirait l’autre, on n’a pas pris le soin d’éduquer les populations pour que les familles régulent par des moyens naturels leur taux de natalité. « Badaboum », vous avez là l’explication de chiffres phénoménaux, jusqu’à sept enfants par femme au Niger, pays plutôt défavorisé, en dépit de l’uranium que nous lui achetons. Et puis, disons-le, l’islam est un frein à une régulation heureuse des naissances.

— Cette fécondité africaine masculine est 13 fois plus élevée que la fécondité masculineeuropéenne. Est-ce là l’essentiel du mécanisme de la « bombe » que vous décrivez ?

— Non, j’ai partiellement répondu avec la question précédente. Chez nous, le mode de vie occidental actuel et l’évolution fâcheuse des mœurs ne facilitent pas l’éclosion de familles harmonieuses, numériquement équilibrées entre les deux sexes. Et ce n’est pas « la conception d’enfant à tout prix », une folie qui sera marginale de toute façon, qui améliorera en quoi que ce soit notre pauvre démographie ! En Afrique, et c’est heureux, l’éradication des endémies a fait considérablement chuter la mortalité infantile. Mais, parallèlement, nous l’avons vu, il y a peu de moyens d’information pour les populations, surtout chez les femmes, et les mentalités africaines ne comportent pas ou peu le paramètre de la projection dans le futur. C’est l’instant immédiat qui prime. « On fait des enfants », c’est tout, c’est comme ça depuis la nuit des temps.

— Jean-Marie Le Pen est très sensible à cette question, il a parlé dans le passé de « déferlantedémographique » à venir – on pourrait dire : en cours. Lui avez-vous envoyé votre livre ?

— Jean-Marie Le Pen est une vigie, un éveilleur de peuple. Je l’ai rejoint en 1981, car c’était le seul leader, à l’époque, qui abordait, déjà, la question explosivede l’immigration. Depuis, on a vu ce qu’il en était… Non, je n’ai pas eu l’occasion de le revoir depuis plusieurs années, et n’ai donc pas pu lui remettre en « mains propres – et… tête haute ! » mon pavé de 500 pages et le pouce…

— Vous rappelez que la nature a horreur du vide. Dans ce vis-à-vis d’un continent plein d’enfantsface à un continent vieillissant, fermer nos frontières suffirait-il à préserver la France ?

— D’abord, quelques chiffres pour aider à la compréhension du drame éventuel qui peut se jouer. L’Afrique, c’était 100 millions de personnes en 1900, 640 dans les années 1990, le milliard en 2015, soit 16 % de la planète, à comparer avec les 9 % de 1950 et les 40 % estimés en 2100 ! Selon les projections moyennes, sa population pourrait atteindre les deux milliards en 2050, c’est presque, presque, et… 4,4 milliards à la fin du XXIe siècle ! En face, en Europe, c’est une démographie anémiée, en grande partie due à l’absence de politique familiale, à l’exception de timides tentatives, comme en Hongrie. Les pays de l’Europe de l’Est perdront d’ici à 2050 15 % des leurs. Mais l’Europe occidentale n’est pas en reste, comme en Allemagne où les « de souche » ne seront plus que… 36 millions en 2100 si ça continue comme ça ! Bravo, madame Merkel… Mais, pour autant, pouvons-nous, nous, faire « cocorico » ? Si le taux de natalité français est dans la moyenne supérieure par rapport à nos voisins, nous le devons, essentiellement, aux naissances étrangères ou aux descendants d’immigrés. Pour éviter la catastrophe, il faut mêler deux politiques : faire en sorte que les Africains trouvent sur place des raisons de rester chez eux – l’eau, l’électricité dans TOUS les villages, notamment –, et arrêter ici les politiques incitatives à l’immigration, ces fameuses « pompes aspirantes », AME et autres aides diverses et variées, sans oublier d’appliquer fermement les OQTF (obligation de quitter le territoire français) décidées. Et, au lieu de condamner les patriotes, comme par exemple Génération identitaire, qui attirent le regard du législateur sur la porosité de nos frontières, punissons sévèrement les passeurs, les ONG complices et autres collabos ! Ce serait déjà dissuasif. Mais, à part Orbán, on ne voit pas en Europe, cette mortifère Europe de Bruxelles, de leaderd’envergure se lever pour dire « STOP », « NO WAY », c’est même, hélas, le contraire. Pour l’avenir, je vois « le verre à moitié vide »…

Propos recueillis par Samuel Martin

• Jean-Claude Rolinat, La Bombe africaine et ses fragmentations, préface d’Alain Sanders, Dualpha, collection « Vérités pour l’histoire », 37 euros. •

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Un commentaire

  1. Posté par Antoine le

    Afrique :  »Selon les projections moyennes, sa population pourrait atteindre les deux milliards (2’000 millions) en 2050 »
    C’est Mme Sommaruga et ses acolytes qui vont être contents ! Ce n’est pas une Suisse à 10 millions d’habitants mais 1 milliards qu’il y aura si on continue de les écouter.
    Schengen est une passoire !
    Dénonçons Schengen et rétablissons les contrôles à NOS frontières.
    La crise économique menace NOS emplois !

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