Attentats et défaillances : rude journée électorale en Afghanistan, marquée par l’abstention

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Environ 9,6 millions d'Afghans étaient appelés aux urnes le 28 septembre pour élire leur chef de l'Etat. Parmi 18 candidats se distinguaient deux favoris : l'actuel président Ashraf Ghani et le chef du gouvernement, Abdullah Abdullah.

Les opérations de décompte ont débuté au lendemain de cette journée électorale, qui a été marquée notamment par un taux d'abstention élevé. «La participation pourrait être la plus basse des quatre scrutins présidentiels tenus depuis le premier en 2004», note l'AFP. La commission électorale a en effet annoncé dans la matinée du 29 septembre que selon les chiffres disponibles pour la moitié des bureaux de vote (2 597 sur 4 905) un peu plus de 10% des électeurs (1 051 million) avaient mis un bulletin dans l'urne.

Des attaques contre les centres de vote

Une abstention qui pourrait, en partie, s'expliquer par les violences ayant enténébré cette journée : de nombreuses attaques de Taliban ont été répertoriées à travers le pays, le bilan évoqué dans la soirée du 28  septembre par le ministre de l'Intérieur Massoud Andarabi faisant état de cinq morts parmi les forces de l'ordre et de 37 blessés civils. «Un chiffre susceptible de grimper», note l'AFP.

De son côté, l'ONG Emergency mentionne «des affrontements armés, des actes d’intimidation et des attaques [qui] ont touché diverses régions du pays». «Jusqu'ici, nous avons reçu 35 victimes dans notre hôpital de Kaboul et 11 dans Lashkar Gah», a ajouté l'association humanitaire dans un tweet publié au cours de la soirée du 28 septembre.

🔴 #Afghanistan on the day of Presidential Elections, armed clashes, intimidation and attacks have hit various areas of the country. So far we have received 35 victims at our hospital in #Kabul and 11 in #LashkarGah. #AfghanElections#AfghanElections2019

— EMERGENCY (@emergency_ong) September 28, 2019

Dès la fin de matinée du 28 septembre, plusieurs heurts avaient déjà été relevés. «Quelques heures après l'ouverture des bureaux de vote, des explosions (non majeures) ont été rapportées à Kandahâr, Jalalabad et Kaboul. Plus d'une douzaine de roquettes à Kondôz», tweetait par exemple à 11h30 Mujib Mashal, correspondant du New York Times dans le pays.

11:30am - In hours since the polls opened, explosions (not major attacks) reported in Kandahar, Jalalabad & Kabul. More than dozen rockets in Kunduz.

Complaints of technical problems trickling in, main complaint being voter names not on lists/devices.https://t.co/1bKCHCUEFD

— Mujib Mashal (@MujMash) September 28, 2019

Si le gouvernement n'a, pour l'heure, fourni aucun bilan global du nombre d'attaques, les Taliban en ont revendiqué 531. En amont du scrutin, l'organisation islamiste avait averti la population de ne pas aller voter en annonçant que leurs «moudjahidines» viseraient «les bureaux et les centres [de vote] de ce spectacle».

Des difficultés d'ordre technique

Si elles ont ont obtenu de meilleurs résultats que lors des dernières élections législatives, les machines biométriques destinées à empêcher la fraude restent visiblement perfectibles, le temps d'attente des électeurs qui les utilisent s'avérant souvent long. Comme le rapporte l'agence Reuters, le processus d'identification peut prendre jusqu'à dix minutes par utilisateur. En outre, dans les zones conservatrices du pays où nombre de femmes se couvrent le visage à l’extérieur de la maison, beaucoup auraient été dissuadées par le logiciel de reconnaissance faciale de ces machines, de fabrication allemande.

Le processus du décompte devrait prendre plusieurs semaines. Alors que les résultats préliminaires doivent être annoncés le 19 octobre, les chiffres définitifs sont prévus pour le 7 novembre. Si aucun des candidats du premier tour n'a reçu plus de 50% des suffrages, un deuxième tour se tiendra dans les deux semaines suivantes.

L'élection présidentielle est le quatrième scrutin de ce type depuis l'intervention américaine dans le pays en 2001. La journée électorale s'est tenue dans un contexte politique délicat, celui de l'arrêt des négociations de paix entre les Etats-Unis et les Taliban. A la suite d’un attentat suicide revendiqué par les Taliban, réalisé le 5 septembre dans le centre de Kaboul et dans lequel un soldat américain a trouvé la mort ainsi que 11 civils afghans, Donald Trump avait assuré devant la presse que «les négociations avec les Taliban étaient mortes».

Lire aussi : Les Taliban se disent prêts à se «défendre» contre les Etats-Unis «même si cela doit durer 100 ans»

 

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