RTS, Hautes Fréquences, une émission consacrée à salir la Hongrie et désinformer les auditeurs

RTS, Hautes Fréquences, 1.09.2019, Hongrie: le christianisme de façade à lʹindex

« Des églises rénovées et une rhétorique gouvernementale conservatrice qui sʹappuie sur le christianisme: autant de paravents qui cachent en Hongrie une polarisation de la société avec un nombre croissant de sans-abri.
Dans ce pays européen où le populisme bat son plein, Gabrielle Desarzens a notamment tendu son micro à des figures chrétiennes de résistance, qui tranchent avec le suivisme des institutions ecclésiales. »

Hongrie: le christianisme de façade à lʹindex - Radio - Play RTS (audio 56 mn)

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Résumé et commentaires : Cenator

Guillaume Henchoz (GH) : En Hongrie, la droite populiste est au pouvoir. Nous avons choisi de donner la parole à des personnalités protestantes ou catholiques qui ne se retrouvent pas dans la politique du gouvernement Orban. Ce gouvernement affiche volontiers son attachement au christianisme, mais s’agit-il d’un christianisme de façade ? C’est ce que nous allons essayer d’analyser.

Gabrielle Desarzens (GD) : C’est un pays où le populisme bat son plein. J’ai voulu comprendre comment Viktor Orban Viktor pouvait se dire chrétien et en même temps ériger des barbelés à ses frontières pour empêcher les migrants de passer. Et aussi comment c’était perçu par sa population. Comment expliquer cette victoire de la droite alors que les Tsiganes, qui sont 10% de la population, vivent dans la pauvreté et la discrimination. J’ai voulu, enfin, rencontrer des figures de résistance, c’est-à-dire des chrétiens qui, au nom de l’Evangile, s’opposent à la politique menée dans leur pays à l’égard des marginaux qui s’appauvrissent toujours plus.

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Déjà dans le train de nuit, la voisine hongroise de GD lui a parlé d’une société à deux vitesses.

A Budapest, GD a interrogé des gens dans un parc : Est-ce que vous trouvez que vous êtes dans une société, un pays chrétien ?
D’abord, un homme répond que les gens aiment Orban, mais ne veut pas en dire plus. Ensuite, une femme dit qu’elle aime Orban, que c’est un bon leader. Elle a trois enfants et les subventions et allègement fiscaux en faveur des familles l’aident.

La gêne perçue par GD chez ces deux personnes est interprétée comme la peur de dire vraiment ce qu’elles pensent.

Un autre homme, qui se dit lui-même non chrétien, estime que le christianisme d’Orban n’est pas sincère, à cause de la pauvreté – il a des fins de mois difficiles – et que c’est une dictature dure, parce qu’il n’y a pas de liberté de la presse et à cause de tous les mensonges du gouvernement. Selon lui, la situation s’est dégradée au cours des dix dernières années. « Le gouvernement nous étrangle. »
Ce témoignage est qualifié par Guillaume Henchoz de « belle trouvaille ».

Remarque : En Hongrie la presse de gauche est majoritaire. Les radios sont également majoritairement de gauche. La tv de gauche est la plus regardée.

« […] estime que le christianisme d’Orban n’est pas sincère […] » Pour ridiculiser cette contrevérité, il suffit de rappeler qu’Orban est un chrétien qui appartient à la branche calviniste du christianisme par choix (branche minoritaire en Hongrie). 

GD a aussi vu deux femmes d’une soixantaine d’années qui balayaient devant des cafés pour toucher l’entier de leur chômage ou compléter leur retraite, qui est très faible.

La Hongrie, comme tous les pays de l’Est, est partie d’une extrême pauvreté après la chute du communisme. Ensuite, trois gouvernements de gauche ont enfoncé le pays dans le chaos par la corruption, des pillages et des gestions calamiteuses.
Actuellement, l’État hongrois a la plus forte croissance en Europe, les salaires augmentent d’environ 10% par année mais il faudra encore une décennie pour arriver au niveau des pays qui n’ont pas subi le communisme. En Hongrie, toutes les prestations sociales impliquent obligatoirement un travail en contrepartie (hormis l’invalidité), y compris le chômage. Il faut travailler pour toucher les indemnités. Il est hautement ridicule que les GD et consorts osent dénigrer cette pratique (admirable à notre avis… et que nous devrions imiter) alors que ces mêmes personnes, médias compris, n’ont jamais dit un mot lorsque le communisme régnait en Hongrie et que l’aide sociale et les prestations de chômage n’existaient simplement pas (quand bien même, contrairement à la propagande, le chômage et la misère sociale étaient présentes). Maintenant, ces mêmes gauchistes attaquent la Hongrie parce qu’elle ne serait pas suffisamment sociale.

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Ensuite, Gabrielle Desarzens se rend dans le VIIIe arrondissement de Budapest, là où il y a une forte concentration de Tsiganes. Le pasteur méthodiste Gábor Iváni dirige un grand centre pour sans-abri, avec accueil de jour, dispensaire avec médecin, cafétéria, dortoir d’urgence, école maternelle pour les enfants des sans-abri.

GD demande à une dame : Est-ce difficile d’être sans-abri ? Réponse : Oui, c’est difficile, il faut s’adapter [aux autres]. (hongrois alkalmazkodni ; mais le fixeur traduit « il faut se battre » !).

Interview de Gábor Iványi , membre de l'ancien gouvernement de gauche (GI), le responsable du centre :

GD : Vous êtes connu pour être la bête noire de Viktor Orban : Pourquoi ?

GI : Le régime est non démocratique, corrompu, dirigé par une seule personne.

GD : Vous avez lutté aux côtés d’Orban contre le communisme, siégé avec lui au Parlement. Est-ce que c’est votre engagement pour l’intégration des Roms qui a créé votre conflit avec le gouvernement ?

GI : Nous nous sommes connus à la toute fin du communisme. Orban était un jeune homme libéral de gauche. Moi je suis resté libéral et lui non.

GD : Vous avez baptisé ses enfants ? Vous étiez proches ?

GI : Nous n’étions pas si proches. Mais plusieurs membres du Fidesz m’ont demandé de baptiser leurs enfants, et Orban aussi, bien qu’il n’ait appartenu à aucune église à l’époque, et j’ai accepté avec plaisir. Ce n’était pas de l’amitié mais des rapports polis.

GD : Est-ce que vous vous parlez encore avec Viktor Orban ?

GI : Non, nous n’avons plus aucun lien depuis des années.

GD : Vous avez dit qu’il écrivait sa propre Bible haineuse. Inhumaine.

GI : Je n’ai pas dit cela. J’ai dit surtout qu’il avait une lecture particulière de la Bible.

GD : Et qu’il exalte l’identité chrétienne comme socle de la nation.

GI : Il y a plusieurs dirigeants autoritaires dans le monde qui utilisent le mot chrétien pour justifier leur action. Sans parler d’Erdogan, évidemment, il y a Trump, le pouvoir polonais. La chrétienté est un paravent politique pour des raisons électorales.

GD : Vous avez parlé de dictature. J’ai aussi entendu ce mot en discutant dans un parc public. Est-ce que n’est pas exagéré ?

GI : Il y a plusieurs formes de dictature. On n’enlève pas des opposants, on ne les met pas en prison. Mais on a peur de perdre son emploi, c’est une dictature molle.

GD l’interroge sur la nouvelle milice d’extrême droite, la Légion nationale, qui agit contre la criminalité tsigane.

GI : Il n’existe pas de criminalité tsigane en Hongrie. (Les Hongrois savent que c’est faux !) Il y a dans de nombreuses campagnes de petits larcins, des vols de maïs, de raisin, de bois, mais c’est à cause de la grande pauvreté. C’est très loin de la criminalité, c’est exagéré.

GI : En 2009 il y a eu une série de meurtres de Roms : 9 morts et de nombreux blessés.

Il y a eu quelques vendettas de la population ; mais on les a surtout chassés parfois de villages dont ils tentaient de s’emparer. La réalité est que les assassinats de personnes âgées sans défense pour voler des sommes ridicules, des assassinats en bande sans raison, des braves gens battus à mort, des crimes effroyables dévastent le pays  périodiquement. Il est interdit de tenir des statistiques de la criminalité des « Tsiganes », mais il existe bien une criminalité rom organisée. Le comportement de cette minorité porte un grave préjudice aux autres Tsiganes, intégrés, mais qui ont la même couleur de peau. Il y a des villages entiers où les gens ont dû fuir car les attaques en bande des Tsiganes contre la population blanche (agressions physiques, pillages, viols, parfois assassinats) étaient intenables. Les maisons ont été démontées et pillées de A à Z, les pièces volées étant  réutilisées pour la construction des maisons tsiganes.
A côté de cela, il y a énormément de Tsiganes qui sont éduqués, mènent une vie exemplaire, sans aucune différence avec le reste de la population. A la TV pro-gouvernementale, il y a un excellent journaliste tsigane. Des avocats, beaucoup de musiciens, professeurs, scientifiques, artistes, sont  Tsiganes et apportent une grande richesse au pays. Il y a également beaucoup de mariages mixtes avec les Tsiganes qui ont un métier. Les problèmes viennent de la partie de la population tsigane qui ne finit même pas la scolarité obligatoire et qui fait des enfants bien avant 18 ans.

GD : Est-ce que vous avez peur de la montée de cette extrême droite ?

GI : Ces chasses à l’homme renforcent ou même créent des tensions entre Roms et non-Roms. On fabrique des boucs émissaires, comme on le fait avec les réfugiés.

GD : Et le fait que le populisme s’appuie sur le christianisme, est-ce que ça vous fâche ?

GI : C’est un problème grave. Il n’y a rien de commun entre la chrétienté et le populisme, qui s’appuie sur la haine entre les peuples. Jésus au contraire essayait d’abattre les murs entre les gens.

GI : Le pasteur suisse Walter Lüthi, dans les années 30, a alerté sur la montée d’Adolf Hitler en Allemagne, et actuellement on sent quelque chose dans l’air qui ressemble à ces années-là : une tendance autoritaire lourde. C’est la responsabilité des gens d’Église de faire prendre conscience aux gens de la manière dont les choses évoluent. Mais c’est comme l’épisode de l’Arche de Noé, c’est comme crier dans le désert, on essaie de crier, mais ça ne marche pas comme on aimerait. Le monde court vers quelque chose [sous-entendu : à sa perte] : c’est le climat…

Le reductio ad Hitlerum est de retour...

GI parle ensuite de son centre pour sans-abri. C’est un centre d’accueil important, avec un dispensaire pour les sans-abri, une cuisine populaire, où 400 à 500 personnes passent pour consulter le médecin ou pour être pris en charge. Il y a aussi beaucoup d’aides sociales qui peuvent être dispensées ici pour ces personnes

(27:45) Puis GI fait visiter les lieux.

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(30:29) Interview de Marta Balba (MB), pasteure luthérienne, mère de trois enfants, qui tient un lotissement communautaire où elle accueille des personnes âgées, des malades psychiques, des migrants, des Tsiganes.

Gabrielle Desarzens : Est-ce que la situation de ces femmes tsiganes vous met en colère ?

MB : Oui, car en tant que femme blanche de la classe moyenne, je peux garantir une éducation adéquate à mes enfants, alors que ces parents-là ne peuvent pas se le permettre.

Il s’agit de purs mensonges : tous les Tsiganes qui occupent des postes importants ayant nécessité des études universitaires le prouvent. Et l'école est gratuite. Mais il est vrai que c'est très difficile de s'en sortir pour un tsigane qui n'a pas fait sa scolarité obligatoire.

GD : Dans le train, une Hongroise m’a dit que Viktor Orban, qui aime le football, construit énormément de stades, mais  pas d’écoles, pas d’hôpitaux. Vous confirmez ?

La gauche a fait un énorme scandale, pendant des années, affiches électorales à l’appui, parce que le gouvernement de Viktor Orban avait fait construire un stade dans son petit village natal. Mais c’était un moyen d’animer la vie, l’économie locale, et dans d’autres régions on a construit une école, un centre culturel, etc.
En réalité, des sommes colossales ont déjà été investies pour la modernisation des hôpitaux  et des investissements futurs sont planifiés:   Par ailleurs, la création de garderies et d’écoles est programmée pour suivre l’augmentation des naissances partout dans le pays, et le matériel scolaire et les cantines scolaires sont devenues gratuites. De plus, malgré les pressions réitérées de l’UE, le gouvernement a refusé de fermer les hôpitaux régionaux, bien au contraire, il continue d'y investir. Le problème réside dans les salaires des médecins, qui est encore inférieur aux revenus des médecins occidentaux… si bien que beaucoup de médecins partent pour y gagner bien plus, causant une pénurie et une perte sur investissement pour la Hongrie.)

colonne 2: évolution de salaire des médecins; 3:infirmiers, 4:autres personnes travaillant dans le domaine de la santé

MB : Le gouvernement investit beaucoup dans des infrastructures sportives, là où c’est simple, mais pas autant là où c’est complexe, dans l’éducation ou la santé.
Il y a ici un bureau d’aide sociale, sous le patronage par l’Église, qui s’occupe notamment d’aide au logement. Le gouvernement n’investit pas dans les logements, et par là il viole les lois internationales sur le droit au logement.

Tout cela est faux. Comme nous l’avons relevé, le gouvernement investit massivement dans l’éducation et la santé… y compris dans la formation de médecins et d’infirmiers et d’infirmières. Mais ces derniers partant massivement dans les pays occidentaux lorsqu’ils sont formés. D’où la pénurie de médecins et de personnel infirmier en Hongrie.

GD : J’ai lu qu’Orban voulait remettre les femmes au foyer, derrière leurs casseroles. Vous confirmez ?

Tout cela est honteusement mensonger et caricatural. Orban favorise le fait que les femmes aient une activité lucrative tout en la conciliant avec la vie de famille. Les femmes hongroises ne font pas moins d'études que les femmes en Occident, ce n'est qu'une question, débile et orientée, de plus de GD. Son cliché des 3K, Kinder, Küche, Kirche sort de sa cervelle pavlovienne dans le seul but de dénigrer tous ceux que la gauche estampille de l'étiquette "populiste".

MB : Les postes attribués aux femmes dans le gouvernement sont en rapport avec la famille. Même si la récente nomination d’une femme au ministère de la Justice est une avancée, dans l’ensemble c’est une reproduction de l’ordre patriarcal.

GD : Pourquoi les Hongrois ont-ils une pareille aversion contre les migrants et les Roms ? Est-ce que ça s’explique ?

MB : La société hongroise est très homogène. Même langue, mode de vie très similaire. Pas non plus de passé colonial. La Hongrie n’a pas vraiment travaillé la question mémorielle, notamment autour de l’Holocauste. Au lieu de se considérer comme un pays qui a opprimé ses propres enfants, elle se considère comme un pays victime. Dans ce terreau homogène, il a été facile de créer toute une propagande autour d’un ennemi invisible, qui peut-être le migrant, le sans-abri, mais aussi la minorité sexuelle.

GD : Et les médias sont aux mains, principalement. du gouvernement ?

MB : Oui, l’ensemble des médias, y compris d’opposition, sont d’une façon ou d’une autre dans les mains de l’État, ou de sociétés liées à L’État.

Tout cela est mensonger, dans la presse écrite la majorité des médias est « de gauche » et opposée à Orban.

GD : Comment vous, en tant que femme, femme pasteure, qui défendez les minorités, vous arrivez à vous faire entendre ?

MB : Ce qui est triste, c’est qu’aimer votre prochain vous place dans l’opposition. Aimer son prochain, cela s’applique aux sans-abri, aux migrants, et nous on prône de vivre en harmonie. Ces paroles suffisent pour nous placer dans l’opposition.

GD : Pourtant, pour Viktor Orban, le christianisme est un socle de la nation hongroise.

MB : Dans les années 20 et 30, les chrétiens n’étaient pas définis par leur croyance en Jésus. Le mot chrétien désignait les non-juifs.

Cette instrumentalisation constante du nazisme par la gauche, le reductio ad Hitlerum, qui dresse constamment un parallèle entre les souverainistes et les nazis engendre une banalisation de ce qu’était vraiment le nazisme. Mais réécrire l’histoire à la mode d'Orwell, c‘est aussi une des spécialités de la gauche.

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Gabrielle Desarzens se rend ensuite à Vác, à 20 km au nord de Budapest, pour rencontrer l’archevêque de Vác, Miklós Bér, qui est un critique notoire de Viktor Orban. Le catholicisme est la confession la plus importante en Hongrie (40%), devant le protestantisme (15%).

GD : Ici, en Hongrie, les Eglises sont derrière Viktor Orban ?

Miklós Bér : L’Etat soutient financièrement les Eglises. Orban dit que la Hongrie est un rempart du christianisme en Europe, mais il faut voir ce qu’il entend par christianisme. C’est avant tout une conception culturelle : Orban évoque le patrimoine architectural, le mode de vie.

GD : Les marginalisés, les Roms, les migrants, c’est eux que vous voulez défendre avant tout ?

Miklós Bér : Oui. Mais le pape François nous invite à sortir de notre zone de confort et à définir notre humanité par rapport aux exclus. C’est la prise en compte de ces exclus qui dit de nous si nous sommes des êtres humains ou non et si nous sommes chrétiens ou non. Ce qui me dérange, c’est que le Hongrie croit que son gouvernement est chrétien, parce qu’il aide à rénover des églises, et favorise l’enseignement chrétien, et que des personnalités politiques prennent part à des célébrations, des manifestations religieuses. Ce sont des apparences. Si l’on veut parler de l’œcuménisme, le catholicisme est tourné vers les autres religions. Nous avons célébré dans la fraternité les 500 ans de la Réforme. Depuis Paul VI, L’Église catholique est dans le dialogue interreligieux. Dans la question migratoire, ce qui est dérangeant, c’est la façon dont le gouvernement a utilisé la chrétienté pour dire qu’il faut se défendre contre l’islam, que les musulmans veulent construire des mosquées en Europe, et que c’est cette Europe chrétienne qu’il faut défendre contre les musulmans. Ce n’est pas notre idée du christianisme.

Combien tout cela détourne le regard du vrai problème de l'Europe.

Il y a quelques semaines, un cardinal africain, Robert Sarah, a publié un livre intitulé "Le soir approche et déjà le jour baisse."
 À la racine de l'effondrement de l'Occident », écrit-il, « il y a une crise culturelle et identitaire. L'Occident ne sait plus qui il est, parce qu'il ne sait plus et ne veut pas savoir qui l'a façonné, qui l'a constitué, tel qu'il a été et tel qu'il est. (...) Cette auto-asphyxie conduit naturellement à une décadence qui ouvre la voie à de nouvelles civilisations barbares. »

« Si l’Europe disparaît, et avec elle les valeurs inestimables du Vieux Continent, l’Islam envahira le monde et nous changerons complètement de culture, d’anthropologie et de vision morale » […] « Ce désir contemporain de mondialiser le monde, en le débarrassant des nations avec leurs caractéristiques distinctives, est une pure folie ».

Voilà des paroles fortes dont GD et GH devraient débattre… malheureusement, lâcheté et politiquement correct obligent, elles ne seront jamais abordées, ni même effleurées.

GD : Ce qui vous fâche, c’est l’instrumentalisation de la religion ?

Miklós Bér : Oui.

GD : Vous êtes le seul à oser le dire ?

Miklós Bér : Je dis souvent en plaisantant que je prépare ma retraite et que je peux dire ce que je veux. On dit que le pape et moi, nous sommes séniles. Ce qui me blesse quand même un peu, c’est quand on dit que je soutiens la politique de gauche. Or à aucun moment je ne soutiens la politique de gauche. Je soutiens la parole de Jésus. Le problème le plus grave en Hongrie, c’est le problème des Roms. Notre capacité à intégrer les Roms, à les considérer comme des frères, est un bon indicateur de notre humanité.

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(43:43) Dernière interview : Atila Jakab (AJ), un historien des religions, qui parle français. GD aborde cette tragédie nationale que le gouvernement entend commémorer l’année prochaine : le traité de Trianon de 1920, où le pays a perdu 71% de sa superficie.

AJ : Dans ces territoires perdus, les Slovaques, les Serbes, les Roumains étaient majoritaires. Sans parler de la Croatie, où, à part l’administration et les chemins de fer, il n’y avait strictement rien de hongrois.

GD : Est-ce que l’extrême droite hongroise a ses racines dans la nostalgie de la Grande Hongrie ?

AJ : Certainement. Au XIXe siècle, c’était un rêve, mais ça n’a jamais existé, au moins à partir du XVe - XIVe siècle. L’idée de la Grande Hongrie et de la grandeur nationale de la Hongrie n’est pas séparable de l’antisémitisme, auquel s’ajoute aujourd’hui une attitude anti-Roms.

GD : Donc les Roms ont remplacé les Juifs ?

AJ : Pas tout à fait. Mais dans le discours public, il est plus facile, cela a moins de conséquences, d’avoir des propos et des attitudes antiroms que des propos et des attitudes antisémites.

GD : La Hongrie aurait 54% des chrétiens et le gouvernement parle du christianisme comme du socle de la nation.

AJ : Le problème identitaire en Europe se posait en termes de nations et de nationalités. Mais avec la globalisation et ce capitalisme nouveau, le problème identitaire ne se pose plus en termes nationaux, mais religieux et confessionnels. Les nations ne fournissent plus le sentiment d’appartenance dont les gens ont besoin, car le monde actuel est régi par le profit et la consommation. Les groupuscules religieux fournissent ce sentiment d’appartenance. Les religions monothéistes sont idéales pour cette identité, car les religions monothéistes sont exclusives et sont intolérantes, sans exception (sic !).

L’islam massacre et tyrannise les chrétiens, aujourd’hui encore. Tandis que juifs et chrétiens acceptent les autres religions. AJ ose prononcer ce mensonge manifeste et personne ne le reprend… cette interview, dans une émission de la RTS consacrée à la spiritualité, est vraiment au-dessous de tout.

GD : Donc le socle identitaire, ce n’est pas le christianisme, si je vous comprends bien ?

AJ : Oui. Il faut faire la différence entre la religiosité d’apparence, structurelle, institutionnelle de façade, et la foi ancrée dans la spiritualité. On a actuellement dans le monde une religiosité identitaire politisée, sans aucun substrat et contenu spirituel.

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Ce qui est le plus choquant dans toutes ces interviews malhonnêtes, c’est certainement cette dernière de Atila Jakab.

L'historien Atila Jakab  ment car il sait qu’il peut raconter n’importe quoi aux Suisses. Il sait parfaitement qu’il y a des communautés hongroises, à l’extérieur de la Hongrie, qui ont subi et subissent encore des conséquences graves dues au démantèlement de la Hongrie. En réalité, encore actuellement, pour  chaque Hongrois aimant  son pays, il est extrêmement douloureux de savoir que certains de leurs compatriotes vivent comme des minorités plus ou moins brimées en Roumanie, Slovaquie, Ukraine, Croatie… et souffrent depuis le traité de Trianon. Populations déplacées de force, familles coupées en deux ; ces minorités subissent encore actuellement des exactions, persécutions, discriminations de toutes sortes dont nous n’entendons jamais parler en Suisse (alors qu’il y a, en Suisse, un culte des minorités : noires, musulmanes, LGBT).
Par contre, ces nouvelles arrivent régulièrement en Hongrie et font mal aux Hongrois.

Dans toute l’émission, les questions sont terriblement orientées, comme s’il ne suffisait pas de trier les personnes interviewées en fonction de leur degré d’hostilité au gouvernement en place.

Hélas, comme le quasi totalité des émissions de la RTS, ce genre de manipulation de la population n’est pas un accident mais une règle. Chacune des émissions Hautes Fréquences (« le magazine des religions, des spiritualités et du fait religieux ») a pour fil conducteur de démontrer qu’on ne peut être chrétien qu’en approuvant l’accueil des migrants, et si possible des musulmans. Le message selon lequel les populistes qui s’opposent à cela seraient la plus grande menace revient également presque chaque fois.

Par ailleurs, cette émission, qui fait, prétendument objectivement, l'analyse des faits religieux, s’arrange pour enfoncer, subrepticement, toujours le même clou, à savoir :
- toutes les religions monothéistes se valent.
- l’islam est une religion d’amour et de paix et il ne faut pas confondre islam et islamisme.
- l’islam est une religion comme les autres.

5 commentaires

  1. Posté par Anna le

    Ecrivez à Haute fréquences !!!!! C’est une émission qui fait systématiquement la promotion de l’islam l’islam. Il faut se plaindre, se plaindre, les submerger de plaintes ! Les plaintes nous ont déjà débarrassés de Simon Matthey-Doret qui nous cachait nos matinées, et si suffisamment de gens se mettent à écrire pour se plaindre de hautes fréquences on peut espérer un jour un changement. Mais tant que tout le monde bougonne dans son coin sans écrire, ils vont continuer avec leur insupportable propagande !

  2. Posté par JeanDa le

    Pour qui connaît et se rend régulièrement en Pologne et en Hongrie, l’évidence saute aux yeux : les médias mainstream occidentaux (rangés à l’ordre de l’union européâtre de gauche, tendance stalinienne) se vautrent dans la délation et barbotent dans le MENSONGE !
    Et notre minable RTS qui veut faire « comme les grands » reprend tels quels leurs affirmations grotesques en y rajoutant une couche.
    … et c’est nous qui payons ces MENSONGES !

  3. Posté par Bussy le

    Au fait, c’est comme l’armée qu’il faudrait supprimer parce qu’elle est envahie de gens qui adorent d’autres pays et n’aiment pas la Suisse sauf pour ses allocations, si la RTS défend des choses qui vont à l’encontre du bien commun des Suisses, autant la supprimer, ou en tous cas réduire drastiquement ses moyens, ça limitera les dégâts !
    A quand la prochaine votation ?

  4. Posté par Bussy le

    En cherchant par tous les moyens à nous imposer l’islam, qu’est-ce que ces journalistes et leurs maîtres cherchent ?
    Ils vont devoir se soumettre comme les autres, leurs filles et petites filles devront se voiler…. est-ce ce qu’ils envisagent pour elles ?
    Complètement cons et traîtres alors….
    Des millions de jeunes européens sont morts pour défendre leur idée de l’Europe, et maintenant il y a des traîtres qui livrent l’Europe à l’envahisseur, comme ça, avec conviction…….

  5. Posté par Antoine le

     »Hélas, comme le quasi totalité des émissions de la RTS, ce genre de manipulation de la population n’est pas un accident mais une règle »
    Nous payons une redevance OBLIGATOIRE pour entendre encore et encore des émissions truquées pour nous lobotomiser le cerveau !
    Il faut que cela cesse !

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