Croix levée vers le ciel, chapelet à la main et à peine âgé de 15 ans, il a tenté de stopper, à lui tout seul, la marche des fiertés (Parada Równosci) organisée à Plock. Le 10 août dernier, Jakub Baryla a fait la une des journaux polonais et des milieux conservateurs catholiques qui ont érigé cet adolescent en héros du jour.
Invité dans l’émission « Dziennikarski poker » afin d’expliquer pourquoi il s’était dressé contre la manifestation organisée pour la reconnaissance des droits des homosexuel(le)s, le jeune homme a expliqué que son geste avait été inspiré des actions du père Ignacy Jan Skorupka qui incarne encore pour beaucoup de nationalistes polonais, l’esprit de résistance au communisme. Aumônier militaire, ce prêtre avait été tué au front en août 1920 lors de la bataille de Varsovie. Son héroïsme fut tel que le pape Pie XI commanda une fresque de cet épisode que l’on peut encore voir à Castel Gandolfo. Il n’avait que 27 ans. Un siècle sépare ce prêtre, largement réhabilité depuis par le gouvernement conservateur du PiS (Droit et Justice), de cet adolescent qui réfute tout caractère « pacifique » à cette manifestation.
« Les policiers sont venus vers moi et m’ont demandé de m’éloigner. J’ai répondu que je ne pouvais pas le faire car les participants de cette marche tentaient de remettre en question ma foi catholique et profanaient le drapeau polonais en le grimant avec un arc-en-ciel dessus ».
Au journaliste qui lui pose des questions, Jakub Baryla explique avoir été troublé par le visage de la « sainte mère du Christ orné des couleurs arc-en-ciel » devenu un des symboles de ce rassemblement LGBT: « J’ai été voir le curé de ma paroisse et c’est lui qui m’a donné ce crucifix. Je voulais que mon geste soit vu par le plus de gens possible. Je voulais les faire réfléchir et discuter » déclare-t-il avec la candeur de ses 15 ans. « J’ai d’abord marché avec ma croix en direction du cordon de police déployé pour protéger cette marche » ajoute-il, décrivant chaque détail de son action. « Je me suis assis sur le trottoir, j’ai prié en latin, j’ai fredonné le Salve Regina en hommage à la Vierge Marie, un idéal de pureté pour moi » continue d’expliquer l’adolescent, coupe à la mode et costume trois pièces. « Les policiers sont venus vers moi et m’ont demandé de m’éloigner. J’ai répondu que je ne pouvais pas le faire car les participants de cette marche tentaient de remettre en question ma foi catholique et profanaient le drapeau polonais en le grimant avec un arc-en-ciel dessus ».
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« Qu’avez-vous ressenti lorsque les policiers vous ont évacué de force ? » lui demande alors le journaliste captivé. « Je n’ai pas pensé à la peur. J’étais concentré sur la croix que je tenais. Je suis catholique, je savais que Dieu me protégerait et me donnerait la force de résister » affirme alors Jakub Baryla qui précise que personne ne l’a influencé et qui prétend, chapelet à la main, « que Dieu le lui a commandé de le faire ». Les photos qui ont illustré sa démarche militante, se sont soudainement retrouvées en une des journaux polonais, puis sur les réseaux sociaux, dans un pays qui n’entend pas céder une once de terrain aux associations LGBT. Et il importe peu que la Pologne de Jan Sobieski ait été condamnée par l’Union européenne ! Ce très catholique pays d’Europe centrale, qui a été officiellement consacré en 2016 à Jésus-Christ, fait figure de village gaulois sur un continent qui a largement approuvé le mariage entre homosexuel(le)s. Depuis 1997 et en dépit des lobbys de la gauche qui s’activent sur ce sujet, la Pologne se targue de n’avoir aucunement cédé aux demandes de réforme de l’article 18 de sa constitution qui définit l’union de l’homme et de la femme comme étant la seule règle légale de la république et qui reste placée directement sous sa protection.
En Pologne, on demeure majoritairement opposé au mariage pour tous quand on ne considère pas l’homosexualité comme une « déviance » (70% des polonais affirmaient dans un sondage que les relations entre personnes de mêmes sexes étaient « moralement inacceptables »).
Si 95% de la population est d’obédience catholique, seuls 54 % d’entre-eux sont de fervents pratiquants. Les associations LGBT ont bien tenté de créer le débat sur un éventuel changement des statuts du mariage mais le Sejm (parlement) a rejeté toutes les initiatives du genre. En Pologne, on demeure majoritairement opposé au mariage pour tous quand on ne considère pas l’homosexualité comme une « déviance » (70% des polonais affirmaient dans un sondage que les relations entre personnes de mêmes sexes étaient « moralement inacceptables »). Toutefois, les seuls droits qui ont été consentis aux gays et lesbiennes sont d’être protégés de toutes discriminations dont ils pourraient faire l’objet ou de pouvoir donner leur sang. De bien maigres victoires pour une population de 6% qui se revendique comme étant homosexuel(les). L’adolescent se défend d’ailleurs de toute homophobie : « Je n’ai rien contre les personnes ayant une orientation sexuelle différente D’ailleurs, aujourd’hui beaucoup de gays condamnent les activités LGBT » affirme-t-il.
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Une fois de plus, on remarque que certains signe dans l’est européen pourraient nous redonner confiance dans notre avenir !
Il faut aussi bien voir, que vu son âge, ce jeune catholique est doublement symbolique; comme catholique, mais aussi comme jeune homme, sur lequel, c’est la nature des choses, les LGBT ont des vues! Il manifeste son refus de se mettre à genoux devant eux pour leur faire une gâterie de la bouche ou de baisser son pantalon pour se faire faire « un enfant dans le dos » selon l’expression consacrée. Il a un courage de défendre sa dignité humaine et masculine, courage qui, hélas, fait défaut aux jeunes Suisses et Occidentaux!