Yémen : des séparatistes annoncent avoir pris le contrôle du palais présidentiel à Aden

post_thumb_default

 

«Nous avons pris le contrôle du palais Maachik [qui était aux mains] des gardes présidentiels sans aucun affrontement», a indiqué à l'AFP ce 10 août un responsable du «Cordon de sécurité», une force militaire des séparatistes partisans d'un Yémen du Sud indépendant. Une information confirmée par des témoins, selon l'AFP.

S'il s'agit d'une prise surtout symbolique – le président Abd Rabbo Mansour Hadi se trouve en Arabie saoudite –, elle n'en marque pas moins un tournant dans les affrontements qui secouent Aden depuis le 7 août.

Depuis trois jours, des affrontements opposent en effet ces combattants séparatistes aux soldats du gouvernement, et ce alors que tous sont, en théorie, alliés depuis 2015 au sein d'une coalition emmenée par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Cette coalition arabo-sunnite hétéroclite lutte dans le nord du pays contre les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran.

Les combats à Aden entre éléments séparatistes du «Cordon de sécurité», soutenus par les Emirats arabes unis, et troupes du gouvernement, ont fait au moins 18 morts (combattants et civils), selon des médecins et des sources de sécurité. Selon l'organisation Médecins sans frontières (MSF), plus de 75 personnes blessées ont été soignées dans un hôpital relevant de cette ONG depuis le 9 août.

Avant même que le palais présidentiel ne tombe, le vice-ministre des Affaires étrangères Mohammed al-Hadhrami du gouvernement Hadi avait condamné via Twitter un «coup d'Etat contre les institutions légitimes» du Yémen. Le ministre émirati des Affaires étrangères Abdallah ben Zayed s'est lui déclaré «très inquiet» et a affirmé «mettre en œuvre tous les efforts possibles pour calmer la situation et aboutir à une désescalade».

Il a appelé l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Martin Griffiths à faire de même, selon une déclaration à l'agence de presse officielle émiratie WAM. «L'important, c'est d'intensifier les efforts de toutes les parties sur le front principal», celui de la lutte contre les Houthis, a-t-il ajouté.

Le gouvernement yéménite avait appelé le 8 août l'Arabie saoudite et les Emirats à «faire pression de manière urgente» sur ces partisans d'un Yémen du Sud indépendant «pour empêcher» toute escalade militaire.

Situation inextricable

Les affrontements à Aden rendent un peu plus inextricable encore la situation d'un pays où des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, ont déjà trouvé la mort à la suite de la guerre civile, selon diverses organisations humanitaires.

Le Yémen du Sud était un Etat indépendant jusqu'en 1990. Dans le sud, le ressentiment est fort contre les Yéménites originaires du Nord accusés d'avoir imposé par la force l'unification du pays. A cette hostilité Nord-Sud s'ajoute désormais le conflit au sein d'une coalition hétéroclite formée au départ pour défendre le gouvernement.

Ce n'est pas la première fois que les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) – qui incluent les forces du «Cordon de sécurité» – s'opposent aux unités loyales au président Hadi. En janvier déjà, des combats entre séparatistes et forces loyales au président avaient fait au moins 38 morts, et la situation ne s'était apaisée qu'après une intervention concertée saoudo-émiratie.

Le Yémen est à présent confronté au risque d'une «guerre civile dans la guerre civile» ravageant déjà le pays, a estimé dans un rapport le centre de réflexion sur les conflits International Crisis Group (ICG).

Lire aussi : Ambassadeur yéménite en France : «La guerre au Yémen n’est pas une guerre par procuration» (VIDEO)

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.