Au lendemain des élections, la Commission européenne envisagerait de s’en prendre à l’Italie

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Au lendemain des élections européennes, l'agence de presse américaine Bloomberg rapporte dans un article daté du 27 mai que Bruxelles s'apprêterait à initier une procédure disciplinaire à l'encontre de l'Italie, reprochant à Rome de ne pas avoir fourni les efforts suffisants pour contenir son déficit et la dette nationale.

La dette italienne, selon les prévisions de la Commission européenne révélées au début du mois, devrait atteindre 133,7% du PIB en 2019, soit plus du double de la limite fixée par l’Union européenne (UE) à 60% du PIB. Quant au déficit italien, la Commission a calculé qu'il pourrait atteindre 3,5 % du PIB en 2020, ne respectant ainsi pas la règle des 3% imposée par l'UE.

Nous verrons si nous recevons cette lettre dans laquelle ils nous imposent une amende [...] et nous disent de payer trois milliards d'euros.

Réagissant à l'information selon laquelle une lettre d'avertissement pourrait être envoyée à Rome dans la semaine, le ministre de l'Intérieur italien, Matteo Salvini, s'est exprimé à l'antenne de la radio italienne RTL. «Nous verrons si nous recevons cette lettre dans laquelle ils nous imposent une amende pour les dettes du passé et nous disent de payer trois milliards d'euros», a-t-il commenté ce 28 mai.

L'Europe, on l'aime surtout pour ça :
au lendemain même des législatives, Bruxelles annonce vouloir engager une procédure pour déficits excessifs à l'encontre de l'Italie (avec une potentielle pénalité de 4MdsE).
C'eut été dévoilé 1 semaine plus tôt, Salvini faisait 10% de plus

— phil.bechade (@pittbull_grrr) 27 mai 2019

Pour sa part, Bloomberg a précisé que la source à l'origine de cette annonce avait préféré garder l'anonymat, expliquant que «la Commission européenne n'a[vait] pas finalisé sa décision».

En tout état de cause, la proposition de la Commission de sanctionner l'Italie – qui devrait être soumise à la validation des autres Etats membres de l'UE – s'inscrirait dans un bras de fer de taille entre Bruxelles et Rome quant au budget italien.

Bruxelles contre le budget italien

Le 23 octobre 2018, près de cinq mois après la formation du gouvernement de coalition mené par la Ligue et le Mouvement 5 étoiles (M5S), la Commission européenne rejetait, pour la première fois de son histoire, le budget présenté par un Etat membre.

Le commissaire européen Pierre Moscovici avait alors dénoncé «une déviation claire, nette, assumée» des règles de l'UE de la part de Rome. 

Pour sa part, le gouvernement italien défendait un plan budgétaire s'inscrivant dans une politique de relance. Celle-ci comprenant notamment le gel des augmentations de la TVA qui étaient attendues dès 2019, la multiplication des investissements publics et privés, la réforme du système de retraite, ou encore la création du revenu de base des citoyens. Une orientation qui correspond au «démantèlement des mesures prises par le précédent gouvernement», selon l'économiste Jacques Sapir. Au grand dam de la Commission européenne. 

Fabien Rives

Lire aussi : Le gouvernement italien choisit la relance et non l’austérité

 

Extrait de: Source et auteur

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Un commentaire

  1. Posté par Antoine le

    C’est la POUTRE et la PAILLE !
     »Le commissaire européen Pierre Moscovici (français) avait alors dénoncé «une déviation claire, nette, assumée» des règles de l’UE de la part de Rome. »
    A-t-il au moins jeté un œil sur les comptes de la République ?
    C’est très partisan et très dirigé contre nos amis Italiens !
    Ce n’est pas digne d’un (ir)responsable politique européen ! Beurk !

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