Peuple désarmé, peuple vaincu?

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Le 19 mai le peuple décidera ou non de voter pour le prochain tour de vis sur le contrôle des armes - et de poursuivre sur la voie de la domination étrangère de la Suisse.

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Les choses sont claires. (cliquez pour agrandir)

La loi est intitulée "Mise en oeuvre d'une modification de la directive de l'UE sur les armes (Développement de l'acquis de Shengen)." Elle est donc présentée comme une sorte d'évolution logique, naturelle et convenable de quelque chose de positif - alors même que la libre-circulation, le principal acquis de Shengen, étrangle la Suisse. Que ce soit à travers l'immigration de masse, la sous-enchère salariale ou le bétonnage du pays, ce pays n'en finit pas de péricliter pendant que les Suisses, trop occupés à gérer au quotidien leur survie de working poors, désertent les urnes.

Selon les sondages, l'approbation du texte atteindrait 66%, soit deux électeurs sur trois. Il faut avoir subi un lavage de cerveau de grande ampleur pour penser du bien des accords de Shengen et une dose plus grande encore pour vouloir en redemander. Mais ce profil est désormais banal en Suisse. Les arguments avancés pour soutenir le texte - lutte contre le terrorisme, fichage - ne s'appuient sur aucune étude. Pas un seul attentat en Europe n'a été commis avec une arme obtenue légalement. L'interdiction de certains types d'armes ne désarmera que les honnêtes gens, comme d'habitude.

Les autorités ne se donnent même plus la peine de ciseler de petits mensonges, de trafiquer quelques statistiques, ils n'en ont aucune. Le seul argument en faveur de la révision de la loi est que celle-ci est exigée par l'UE. Le principe de soumission rend toute contestation caduque.

Face à eux, les membres de ProTell - qui ne demandent rien d'autre que le maintien du droit actuel - sont présentés comme des esprits étroits, bornés et passéistes. La tradition suisse des armes? Le tir sportif? Aucune importance. Le rouleau-compresseur est en marche et tous les obstacles seront aplanis. Les bureaucrates de Bruxelles aux commandes le savent d'autant mieux que la révision de la loi inclut de futures provisions qui restreindront encore plus le droit sur les armes tout en rendant bien plus difficile, voire impossible, toute nouvelle tentative d'opposition par référendum.

Pourtant, on s'en fiche des armes, pas vrai? La plupart des gens ne possèdent pas d'armes, n'en ont jamais possédées et ne chercheront jamais à en avoir une. Pour toutes ces raisons, ils n'hésiteront pas une seconde à glisser un Oui dans l'urne. Ils ne comprennent pas le sens profond lié au droit de posséder une arme - la distinction entre le citoyen et le sujet, plus importante encore que le droit de vote. Le droit des armes fait partie du contrat social - c'était même l'un des tous premiers billets sur ce blog, en 2011. À l'époque déjà, le sujet avait attiré une polémique nourrie.

Depuis, l'importance - symbolique d'abord, concrète ensuite - de pouvoir posséder des armes s'est maintes fois vérifié, comme par exemple au Venezuela où le dictateur Maduro s'est chargé de désarmer le peuple avant que les sbires du régime n'ouvrent le feu sur la foule désormais à leur merci. "Il n'y eut pas de plus fervents adeptes du contrôle des armes que les nazis" écrivais-je en 2011. Les nazis, et bien d'autres, unis dans l'idée que la marche vers le désarmement est essentielle pour pouvoir mettre une population en coupe réglée.

La Suisse avance le long de ce chemin, à son rythme. Les jours de l'opposition au Moloch européen de 1992 semblent bien loin. Il y eut quelques sursauts - le vote sur les minarets, le renvoi des criminels étrangers, le rejet de l'immigration de masse... - mais ils semblent désormais plus des anecdotes où les citoyens furent surpris de leur propre audace que d'une volonté manifeste de défendre sa liberté dans la durée et peu importe les pressions extérieures.

On le sait depuis Bertold Brecht, "puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple." C'est la feuille de route depuis plus de vingt-cinq ans, et elle est appliquée à la lettre. Entre l'immigration de masse, les naturalisations de masse, la culpabilisation de masse, deux tiers des Suisses ne prennent même plus le chemin des urnes. On peut dire que la mission est accomplie. Le peuple helvétique vote sa dissolution, son désarmement étant une étape essentielle dans le processus. L'idée a été bien comprise à Berne et à Bruxelles.

"Le pouvoir est là où sont les armes." -- Lénine

Rêvons à une heureuse surprise jusqu'au soir du 19 mai, une victoire sur le fil qui repoussera l'échéance de quelques années ; mais même si la mobilisation de ProTell force le respect, même si des noyaux durs de tradition subsistent, ces Suisses-là auront compris qu'ils sont une minorité dans leur propre pays.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 14 mai 2019

7 commentaires

  1. Posté par poulbot le

    Amis, amies Suisses, venant d’apprendre que la gauche au pouvoir chez vous vient de gagné sont pari; je vous adresses mes condoléances pour cette perte de liberté.

  2. Posté par aldo le

    Mon commentaire du 15 mai a été censuré ici: https://lesobservateurs.ch/2019/05/15/la-ministre-des-armees-fait-une-ferme-mise-au-point-sur-les-ventes-darmes-a-larabie-saoudite-et-aux-emirats/ Pourquoi ? parce que ce site est un soutien à la propagande franco-française. Ils n’ont donc pas digéré que j’accusais la France de trafiquer sur le marché gris des armes pour discréditer la Suisse avec le résultat qui suit: https://www.24heures.ch/suisse/malaise-grandit-visavis-arabie-saoudite/story/11812346 Or si on met la photo de la Mazzone, c’est pas pour admirer sa gueule, mais parce que le but est de chercher à soutenir ceux qui attaquent en permanence la Suisse aussi à l’image du GSSA, avec des arguments sans fondements réels, il suffit de lire… mais surtout pour leur donner une consistance politique qui s’étiole au fil de leurs boniments adressés prioritairement aux idiots utiles.

    Et la compresse continue ici toujours au bénéfice des mêmes genre de tronches qui mutualisent leurs actions médiatiques dans une parfaite concordance sous des étiquettes différentes histoire de ne pas éveiller de soupçons et surtout pour multiplier les subventions servant au final à la propagande contre les armes suisses bien évidemment. https://www.24heures.ch/signatures/reflexions/armes-suisses-utilisees-guerre-yemen/story/15284410 La France compte sur ces pétroleuses médiatiques pour triompher et charger la Suisse, afin de continuer ses juteuses et traîtresses affaires, alors que les montants des exportations suisses sont ridiculement bas: 509 millions contre près de 10 milliards pour la France. https://www.letemps.ch/suisse/2018-exportations-darmes-suisses-ont-augmente-63-millions https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/exportations-d-armes-la-france-pourraient-avoir-atteint-la-barre-des-10-milliards-d-euros-en-2018-804614.html

    Et c’est pas en armant ces islamistes que la France on va donner une quelconque crédibilité à Schengen la passoire attrappe-mouches qui sert d’alibi pour imposer des lois visant à désarmer progressivement et définitivement les citoyens suisses, alors que le ressort principal de la démocratie c’est la peur des gouvernants pour les armes détenues par les citoyens. Ces armes, seules garantes de cette même démocratie par délégation. Démanteler la Suisse et la partager en zones linguistiques avec les pays frontaliers, c’était déjà l’idée prônée par Kadhafi, encore un musulman, qui colportait cette solution qu’il avait certainement entendue, prêchée par des européens pur bolchéviques, toujours au service de l’U€rss qui craint par-dessus tout nos armes, on se demande bien pourquoi ?

  3. Posté par LaurentW le

    Il ‘y aura pas d’heureuse surprise le 19 mai. Comme il est dit si bien dans l’article, le rouleau compresseur est en marche. Le vote contre l’immigration de masse a marqué un tournant. Les autorités l’ont bafoué sans vergogne et le peuple a laissé faire, donnant un très mauvais signal à une certaine classe politique et à ses affidés. Le peuple suisse est en effet en train de voter sa dissolution. Ce sera fait lorsque l’accord institutionnel avec l’UE aura été signé. La question est donc: est-il déjà trop tard, ou est-il encore temps de stopper le processus? Et si la réponse est oui: comment?

  4. Posté par Yolande C.H. le

    Cette directive européenne répond à l’insécurité croissante liée à la prolifération de réseaux criminels transnationaux pour lesquels Schengen s’avère une opportunité formidable.

    Pour y faire face, cette directive convie donc notre démocratie directe à procéder à une votation pour choisir entre:

    – la délégation du pouvoir de décision (concernant entre autres la sécurité) à Bruxelles
    ou
    – la préservation d’un système construit sur la confiance réciproque au sein de notre communauté.

    Une division on ne peut plus néfaste. En cas de oui, c’est ce socle de confiance ( qui fonde notre sécurité) qui va être bafoué.

    Et les réseaux criminels auront gagné car ils auront toujours une longueur d’avance sur les systèmes de surveillance même les plus sophistiqués.

  5. Posté par Jean-Francois Morf le

    Quand les mahométans, sous les ordres des imams, sous les ordres d’Erdogan, se mettront à tuer tous les suisses pour leur voler leurs terres, comme ils ont tué les libanais chrétiens, les algériens chrétiens, les yougoslaves chrétiens, pour leur voler leurs terres, alors vous comprendrez pourquoi les armes dans le peuple c’est si important: Pour ne pas se soumettre à l’UE islamique!

  6. Posté par Antoine le

    Tout est résumé dans cette phrase de M. Montabert :
     »Ils (nos compatriotes) ne comprennent pas le sens profond lié au droit de posséder une arme ».
    Celui qui ne s’intéresse pas aux armes, laisse au moins le droit d’en posséder une à ceux qui le désire !
    NON au diktat de l’UE !

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