Défilé pour le conformisme

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens

Depuis vendredi, les médias ne tarissent pas d'éloges sur la "Manifestation pour le climat", qui réunit des gymnasiens et des apprentis dans une quinzaine de villes du pays, dont Lausanne.

Des centaines de jeunes lobotomisés par la propagande climatique défilent dans les rues pour réclamer plus de taxes et d'interdictions, étant entendu que le porte-monnaie est le seul moyen pour "changer les choses". Ils brandissent des pancartes pour réclamer moins de liberté, pour obtenir plus de gouvernement mondial, pour affecter le mode de vie de ceux qui ne pensent pas comme eux.

En France, les gilets jaunes manifestent pour ne pas mourir ensevelis sous les taxes et les interdictions, victimes collatérales des gouvernements engagés dans la lutte contre les moulins à vent climatiques. En Suisse, la jeunesse manifeste pour recevoir plus de taxes et d'interdictions.

Les commissaires politiques peuvent avoir la larme à l’œil ; le succès est total.

Il est loin le temps où l'école enseignait la pensée critique, formait l'esprit à une réflexion indépendante, aménageait des débats sur des sujets de société sans porter de jugement. Aujourd'hui, on n'y confronte plus les opinions ; on assène. Les dissidents sont impitoyablement réduits au silence. Le film de propagande d'Al Gore "une vérité qui dérange" fait partie du cursus obligatoire. Peu importe que le politicien, avec l'hystérie qui le caractérise, se soit régulièrement couvert de ridicule avec ses prédictions alarmistes ; comme pour les cadeaux, c'est l'intention qui compte.

En sortant de l'école, en ouvrant les journaux (gratuits ou non), en allumant leurs écrans, les enfants verront renforcé le message entendu à l'école ; sur ce sujet comme sur d'autres, pour un Suisse francophone et peu curieux, la contradiction n'existe pas, et même cela n'éveillera plus aucun soupçon chez lui. Le mantra est répété chaque soir lors de la messe du 19:30. Les invités sont tous d'accord, les rapports perpétuellement effrayants, les prévisions toujours pires que prévu. Les signaux d'alarme se multiplient plus vite que les moustiques en été. On va tous dans le mur. On est fichus.

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...Mais ensuite, on apprend (ouf!) que tout n'est pas complètement perdu, et qu'avec quelques taxes par-ci, quelques prélèvements par là, quelques menues interdictions, peu de choses en somme, on pourrait sauver la planète! Si les experts de l'ONU le disent, des gens dignes de confiance, c'est que ça doit être vrai, non?

Les gouvernements mondiaux ont réinventé le commerce des indulgences, mais qui étudie encore l'histoire?

Il reste néanmoins quelques lueurs d'espoir.

D'abord, nos élèves ont beau "faire grève" (quelque chose que j'avais toujours lié à une activité salariée, m'aurait-on menti?) pour le climat, ils ont la roublardise de la faire un vendredi ouvré. Courber les cours, ça n'a pas de prix. Nos manifestants seront un tout petit peu plus crédibles, et sans doute beaucoup moins nombreux, le jour où ils feront vraiment un effort personnel pour manifester - comme prendre sur leur temps libre.

Et puisque nous parlons de crédibilité, quelqu'un devrait dire à ces jeunes que celle-ci commence en donnant l'exemple. Je ne parle pas de jeter leurs pancartes en carton dans des containers de recyclage prévus à cet effet à la fin de la manifestation, mais simplement d'adopter et d'assumer le mode de vie qu'ils préconisent. Fini les achats sur Internet et les vacances EasyJet! Qu'ils payent des billets de train avec la compensation CO2, qu'ils rechargent leurs smartphones à l'électricité verte! Je ne doute pas qu'ils trouveront toujours de nombreuses excuses pour ne pas le faire, mais enfin, demander à l'État de réglementer sa vie parce qu'on n'y arrive pas soi-même n'est guère une preuve de maturité.

Ensuite, il y aura peut-être quelqu'un d'un peu plus éveillé dans la foule pour comprendre que la Suisse est bonne élève en matière de protection de l'environnement par rapport à bien d'autres pays développés, et donc qu'en gros, si effort il y a il serait peut-être à faire ailleurs. Là où les gens ne manifestent rien d'autre que de l'apathie face à la préservation de l'environnement, par exemple. On pourrait mettre pratiquement tous les pays non-occidentaux dans cette catégorie, hélas.

Enfin, le principal problème de l'hystérie, c'est qu'elle est difficile à entretenir sur la durée. L'état de panique face à la fin du monde sera long d'ici que la planète prenne feu spontanément en 2100. Les élèves suisses ont bien raison de vouloir renoncer à voyager ; en sortant des frontières du pays, ils risquent de plus en plus de passer pour des imbéciles en confrontant leurs opinions avec celles des peuples alentours. En 2017, seulement 52% des Français et 50% des Allemands considéraient la prétendue "urgence climatique" comme la première priorité. Et en s'éloignant c'est encore pire: aux USA, ils n'étaient que 37% à s'inquiéter de ce thème - on parle du 2e pays le plus pollueur au monde - ou 18% en Chine - et là, on parle du premier. (Si vous vous posez la question, le sondage est présenté sur le site du WWF.)

Depuis que les Accords de Paris sont morts il y a un an et demi, le monde se désintéresse lentement de la théorie controversée du Réchauffement climatique. Sur le plan international, il n'y a plus d'argent à se faire. Mais comptons sur la Suisse, toujours en retard d'une guerre, pour rester le fer de lance d'un combat qui n'est plus une priorité que pour les élites qui voyagent autour du monde en jet privé.

Stéphane Montabert - Sur le Web et sur LesObservateurs.ch, le 21 janvier 2019

9 commentaires

  1. Posté par Pierre-Alain Tissot le

    Quelle propagande ? Quelle hystérie ?
    Qui manipule qui, au profit de qui ?
    Sans préjuger de leur sincérité, laissons au moins à ces jeunes manifestants le temps de faire leurs preuves, sur leur prise de conscience et leur engagement.
    Pathétiques ces conservateurs, ne voulant pas être remis en question sur leur confort et leurs certitudes, se raccrochent désespérément à des théories fumeuses, pour pouvoir continuer à nier le réchauffement climatique et la destruction accélérée de la biodiversité !
    Si l’UDC et consorts veulent perdre des sièges aux prochaines élections au profit des Verts, qu’ils continuent à rester dans le déni…
    Pourtant conservatisme et écologie peuvent très bien s’articuler et se défendre, à l’exemple d’Ecopop !

  2. Posté par Noel Cramer le

    @Stephane Montabert: soyez assuré qu’en tant que scientifique (astrophysicien) mes sources d’information ne sont pas les médias et que mes opinions ne sont pas fondées sur leur « propagande ».
    En ce qui concerne les observations et leur confirmation très vraisemblable – nous pourrions en discuter dans quelques décennies. Mais je crains ne plus être de ce monde le moment venu….

  3. Posté par Stephane Montabert le

    @Noel Cramer: votre commentaire est un mélange de réflexions intéressantes et de redites de propagande médiatique (et croyez bien que je le regrette). Je sais bien que ce billet récoltera d’autres contributions du même genre et il me serait trop long de répondre à chacune, mais analysons la vôtre.

    « Le réchauffement atmosphérique par l’effet de serre provoqué par des gaz tel que le CO2 est un effet bien réel. Cet effet dépend des lois de la nature, est calculable et échappe à toute idéologie.  »

    Hélas, non. La modélisation du CO2 atmosphérique est loin d’être achevée, et son effet semble dérisoire par rapport à d’autres facteurs comme le cycle de l’eau ou la forme des nuages. Mais les pouvoirs publics se concentrent exclusivement sur le CO2 puisque c’est ce qui est le plus facile à relier à l’ensemble des activités humaines, donc à taxer.

    « Mais le système environnemental planétaire est si complexe, qu’on peut admettre qu’aucune « expertise » ne peut assurer de certitude concernant son évolution. »

    Certes. Et ce qui est intéressant c’est que la théorie « CO2 = réchauffement » contient sa propre contradiction. L’histoire de notre planète montre qu’à des époques l’atmosphère a contenu bien plus de CO2 qu’aujourd’hui. Pourquoi et comment la température a-t-elle donc pu redescendre? Mystère.

    « Les observations, pourtant, tendent à démontrer un réchauffement global. »

    Non, nous n’en savons rien – sauf les journalistes du 19:30, qui, eux, savent tout. Les vrais scientifiques admettent qu’ils connaissent peu et mal la température du passé. Je ne parle pas de celles d’il y a mille ans, mais celles du siècle dernier, et même d’il y a quelques années. Un seul lien pour vous le montrer: https://realclimatescience.com/2017/02/nasa-noaa-climate-data-is-fake-data/
    En 2016 – 2016! – on n’a pas encore de données de température fiables pour un tiers de l’Amérique du sud et pour 80% de l’Afrique, et je ne vous parle pas de la surface couverte par les océans. Croyez-vous qu’on a des bouées scrupuleusement relevées qui mesurent chaque jour la température depuis un siècle au milieu du Pacifique Sud?

    Alors, que font les « scientifiques »? Ils interpolent et extrapolent et « déduisent » des températures globales à l’échelle de la planète, comme si la température à Vienne était la moyenne entre celle de Madrid et celle de Moscou. Ils montent des moyennes invraisemblables sur la base de données scandaleusement anémiques, et en tirent ensuite des modèles ridicules d’imprécision, dont pas un seul n’est capable de prédire vaguement les moyennes de température rien que pour l’année suivante.

    Et ces gens-là prétendent ensuite prédire au dixième de degré près la température dans quasiment un siècle?..

    Donc, non, on ne sait même pas si la planète se réchauffe. Il n’y a peut-être même pas de problème: https://www.contrepoints.org/2013/02/26/116205-le-giec-reconnait-17-ans-sans-rechauffement

    La situation s’améliore un peu avec l’envoi de plus en plus de satellites météo mais il faudra des décennies d’observation réelle et de modélisation sérieuse avant qu’on ne puisse réellement comprendre et construire des modèles qui tiennent un peu la route.

    Pas la peine de verser donc dans les théories de décroissance et tout le tremblement. La surpopulation locale, les migrations non désirées, le sous-développement et l’obscurantisme amènent évidemment des problèmes mais il n’y a pas besoin d’inventer une prétendue urgence climatique pour les mettre en valeur.

  4. Posté par hausmann conrad le

    Bravo…car c’est bien d’une hysterie collective qu’il s’agit ! Ceux qui envoient ces gamins sont les pions socialos.

  5. Posté par Hervé le

    Il faut également dire qu’il est plus facile d’être bon élevé en matière de protection du climat quand on exporte toute la production polluante chez les autres. Vraiment de grands seigneurs ces gens qui se disent défenseurs du climat.

  6. Posté par Maurice le

    Ce n’est pas le réchauffement climatique, le problème, un réchauffement inévitable dû aux fluctuations des rayonnements solaires, mais bien la pollution, et le CO2 n’y est pas pour grand-chose : il y a des particules fines de toutes sortes dues aux industries chimiques, plastiques, pétrolières, cosmétiques, etc., qui comportent même des nanoparticules dont on ne sait même pas quel effet elles vont avoir, surtout si elles entrent en synergie entre elles. On sait seulement pour le moment qu’elles sont nocives pour le corps humain.
    Mais, de même que pour les nocifs rayonnements wi-fi, ou pour les désherbants nuisibles aux abeilles, on ne touche pas à ces particules-ci, car les lobbys de ces industries s’y refuseront, tandis que s’attaquer au CO2, ça permet aux Etats de faire leur beurre ad aeternum. Mais si on fait trop diminuer cet innocent CO2, c’est la végétation qui diminuera aussi. L’idéologie verte devient totalitaire en voulant maîtriser le climat, qui est essentiellement lié aux fluctuations du soleil, et tous les scientifiques le savent, même ceux du GIEC, mais ce savoir est nié car il nuirait à la volonté totalitaire verte, ainsi qu’à l’avidité des Etats.

  7. Posté par Chalpitek le

    @Noel Cramer, Oui le CO2 est un gaz à effet de serre, tout comme la vapeur d’eau, mais reste à savoir quel est son vrai impact. Pour le savoir, il faut un modèle très sophistiqué, qui n’existe visiblement pas puisque toutes les prévisions se sont avérées fausses. Pour ma part je pense comme Valentina Zharkova que le Soleil va provoquer un refroidissement qui sera visible à partir de l’année prochaine. J’isole mon toit.

  8. Posté par Noel Cramer le

    Le réchauffement atmosphérique par l’effet de serre provoqué par des gaz tel que le CO2 est un effet bien réel. Cet effet dépend des lois de la nature, est calculable et échappe à toute idéologie. Mais le système environnemental planétaire est si complexe, qu’on peut admettre qu’aucune « expertise » ne peut assurer de certitude concernant son évolution. Les observations, pourtant, tendent à démontrer un réchauffement global.
    Ce n’est pas en se donnant bonne conscience par l’imposition de taxes et de contraintes dans un tout petit pays (déjà trop chargé de ces derniers) que l’on provoquera une quelconque amélioration. Le problème est global. Et, à sa base est la surpopulation mondiale et l’explosion démographique dans des pays incapables de se gouverner et d’organiser leur économie.

  9. Posté par Maurice le

    La nature s’occupe déjà du prochain refroidissement climatique :
    « La baisse de l’activité solaire conduit la NASA à annoncer un refroidissement climatique », 2 octobre 2018.
    https://reinformation.tv/baisse-activite-solaire-refroidissement-climatique-nasa-dolhein-88586-2/
    Mais les hommes veulent la devancer comme des apprentis-sorciers, ça sera peut-être une catastrophe :
    « La géo-ingénierie solaire pour éviter le réchauffement climatique ? Un test se profile pour 2019 » – Sciences – Numerama, 3 décembre 2018.
    https://www.google.ch/amp/s/www.numerama.com/sciences/444462-la-geo-ingenierie-solaire-pour-eviter-le-rechauffement-climatique-un-test-se-profile-pour-2019.html/amp

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