Si le froid et les annonces de Macron ont démobilisé un grand nombre de Gilets jaunes, ceux qui sont allés manifester veulent renverser le pouvoir.
Par Hugo Domenach
Publié le 15/12/2018 à 18:10 | Le Point.fr
« Macron, si tu continues, le peuple de France te bottera les fesses. Macron, si tu continues, le peuple de France te bottera le cul. » Ce samedi 15 décembre, à l'occasion de l'acte V du mouvement des Gilets jaunes, une petite troupe rassemblée sous un drapeau normand chante à pleins poumons des slogans hostiles au pouvoir. Il faudra plus qu'une intervention télévisée et un attentat pour les arrêter tant ils sont déterminés à ne rien lâcher. Veulent-ils la révolution ? « On n'en est pas loin, mon gars. Tout le monde veut tout casser chez nous à Cherbourg. Il faut que Macron arrête de se foutre de notre gueule », explique un retraité qui porte le drapeau. « On va te fumer, Macron », « À l'échafaud », « À la guillotine », « On va chercher Brigitte », entend-on crier autour de nous.
Si le froid, la lassitude et les annonces du gouvernement ont clairsemé le mouvement (seulement 33 000 Gilets jaunes ont défilé dans l'Hexagone et 2 000 à Paris, selon les chiffres officiels, NDLR), ceux qui continuent le combat, les plus téméraires, ont bien souvent des projets révolutionnaires. « Ici, c'est les prémices de la révolution. On n'est pas en 1789, on ne va pas couper des têtes, mais on veut que Macron dégage et le remplacer par un Gilet jaune », explique un homme portant un manteau militaire et un bonnet noir. « En 1789, la noblesse, c'était 1 % de la population à peu près. C'est la même proportion qui est concernée par l'ISF », embraie un autre, chapeau noir vissé sur la tête. « La révolution, c'est la volonté que l'on retrouve le plus chez les Gilets jaunes », jure un troisième, plus jeune, portant des lunettes.
« Macron nous fait du blabla. On est prêts à revenir jusqu'au bout, on ne lâchera pas. Nous, on veut renverser la République », expliquent deux amis bretons venus à Paris en covoiturage.
Le nouveau serment du Jeu de paume
Outre la révolution, les Gilets jaunes rencontrés à Paris reprennent souvent les revendications exposées jeudi devant la salle historique du Jeu de paume, un des hauts lieux de la Révolution française de 1789. Ils sont allés jusqu'à prêter serment de la même façon que leurs aînés il y a 229 ans pour les formuler : « Nous faisons le serment de ne pas nous séparer avant d'avoir obtenu la présentation devant le peuple français par référendum du référendum d'initiative citoyenne (RIC), du recul des privilèges d'État et de la baisse des prélèvements obligatoires. »
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