Communiste, « dans le sens noble du terme » ? L’idéologie mortifère

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Par Baudoin Collard, président du Parti Libertarien Belge.

« Je suis marxiste, je suis communiste, dans le sens noble du terme ».

Dans une récente interview sur les ondes de la Première, le président du PTB Peter Mertens assume sans ambage ses sources d’inspiration. « Je suis communiste. Dans le sens noble du terme ». En l’entendant, les 100 millions de victimes de cette idéologie mortifère ont dû se retourner dans leurs fosses communes.

Peter Mertens a-t-il donc oublié les 4 millions d’Ukrainiens morts durant la famine organisée par Staline en 1932 (l’Holodomor) ? Que dirait-il aux 65 millions de victimes de la folie meurtrière des communistes chinois s’ils assistaient, médusés, à ses déclarations ? A-t-il seulement eu une pensée pour les 2 millions de Cambodgiens, les 2 millions de Nord-Coréens, les 1,7 million d’Éthiopiens, les 1,5 millions d’Afghans, le million de victimes des pays de l’Est, les 22 000 prisonniers exécutés sommairement à Katyn après l’invasion de la Pologne ?

Et toutes les victimes de régimes qui, eux aussi, se réclamaient ou se réclament encore du marxisme dans le sens noble du terme ? Derrières ces chiffres, des victimes mortes de famine, d’exécutions sommaires, de travaux forcés, le tout soigneusement planifié aux plus hauts niveaux de leurs propres États, au nom d’une idéologie qui n’a jamais rien eu de noble.

Une idéologie de destruction

Comme le fait remarquer l’historien Stéphane Courtois, l’un des auteurs du Livre Noir du Communisme, les crimes commis par les communistes ne sont pas fondamentalement différents de ceux commis par les nazis : ces deux idéologies totalitaires considèrent qu’une partie de l’humanité ne mérite tout simplement pas de vivre. La barbarie des nazis est restée plus vive à nos mémoires car ils s’en prirent à nos grands-parents, là où les communistes sévissaient loin de nos frontières.

Que les médias laissent s’exprimer les défenseurs éhontés de ce système criminel nous met tous mal à l’aise, mais cela fait partie du jeu démocratique. La stratégie du cordon sanitaire n’a jamais fonctionné. Il faut accepter de débattre de toutes les idées, même les plus malfaisantes, afin de mieux les combattre. Hélas ! De débat, il n’y a jamais. Les journalistes, réduits par leurs invités politiques au rôle de faire-valoir, ne semblent jamais vouloir porter le fer sur les idées et les références du PTB.

Des exemples peu inspirants

Ainsi, quand Peter Mertens propose la nationalisation pure et simple de l’ensemble du secteur financier et énergétique, cela ne soulève guère de réactions des journalistes. Ce sont pourtant exactement les mêmes recettes qui ont été appliquées au Venezuela, autre référence récurrente du PTB. On connaît pourtant la suite. Un pays ruiné en quelques années, où les libertés politiques ont disparu en même temps que les libertés économiques. Un pays au bord de la guerre civile.

Le minimum du travail journalistique consisterait à contextualiser ce genre de propositions aussi dangereuses que stupides.

Dans cette même interview, un Mertens décidément en forme se lance dans une diatribe contre les ravages du capitalisme sur la planète. C’est le nouveau mantra du PTB: #RedIsTheNewGreen. Comment se fait-il qu’aucun journaliste  ne juge utile de rappeler le bilan désastreux de ses prédécesseurs communistes, comme par exemple :

    • L’assèchement de la mer d’Aral, l’une des pires catastrophes environnementales, planifiées par les économistes soviétiques dans les années 60.
    • La zone d’essais nucléaires de Semipalatinsk, grande comme la moitié de la Belgique, et où les autorités soviétiques ont toujours caché les dangers des radiations à la population locale.
    • La catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, due à la vétusté des installations.
    • Le plus surréaliste : la « campagne des 4 nuisibles », lors du « Grand Bond en Avant » entre 1958 et 1962 en Chine, durant laquelle les populations de moineaux furent systématiquement éradiquées, Mao ayant décrété que « les oiseaux sont des animaux du capitalisme ».

Raser gratis (au frais des autres)

N’ayant jamais été associé au pouvoir, il est impossible de juger le PTB sur ses réalisations. Comme tous ses prédécesseurs, il nous promet le paradis sur Terre. Et cette fois, promis juré, le résultat sera différent !

Il y a un siècle, lorsque les Bolchéviques renversèrent la jeune démocratie russe, on pouvait encore prétexter de l’ignorance et arguer de la nouveauté. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. Au cours des dernières décennies, le communisme a régné sur plus de la moitié de la planète. Il fut expérimenté avec des variantes diverses dans plus de quarante pays différents. Partout les conséquences furent les mêmes : pauvreté, famine, guerre civile, exécutions politiques, camps de concentrations.

Offrir aujourd’hui une tribune médiatique aux représentants du PTB, sans rappeler aux électeurs où leur programme a mené à chaque fois, n’est pas seulement une faute journalistique. C’est une complicité active dans les crimes à venir.

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