RTS, Forum : déversement d’excréments verbaux pour commenter le procès contre la Hongrie au Parlement européen

https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/un-vote-decisif-attend-viktor-orban-au-parlement-europeen?id=9827403

Un vote décisif attend Viktor Orban au Parlement européen

Le Parlement européen doit décider de lancer ou non une procédure de sanction contre la Hongrie pour non-respect de l’Etat de droit après les dérives autoritaires du Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Interview de Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schumann, en direct de Strasbourg.

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Journaliste : Les dérives autoritaires de Viktor Orban suscitent le malaise général et le mènent au banc des accusés en vue d’une suspension du droit de vote au Conseil européen. Est-ce qu’il y a des chances que le Parlement suspende demain la Hongrie ?

Guillaume Meier en direct de Strasbourg : La réponse est oui et si c’est le cas, ce sera un symbole important. La Pologne est déjà sous le coup de cette procédure de suspension. On sait que la gauche et la droite libérale vont voter pour cette procédure. Auront-ils la majorité requise des 2/3 ?

Journaliste :Orban est l’enfant terrible du Parti populaire européen (PPE), qui l’a toléré jusqu’ici, mais il semble que le vent soit en train de tourner ?

Guillaume Meier : Oui, de nombreux députés du PPE en ont assez de traîner ce boulet avant les élections européennes. Comment défendre Orban lorsqu’il menace la liberté des médias (!!!), ou quand il met en cause l’indépendance de la justice (!!!). Même les conservateurs autrichiens, alliés à la droite nationaliste, voteront pour la procédure. Le personnage central ici est Manfred Weber, chef de file du PPE au Parlement et candidat à la succession de Jean-Claude Juncker. Lui n’a pas encore lâché Viktor Orban, il l’a appelé à « faire un geste » pour espérer un soutien du PPE.

Journaliste : Qu’est-ce qui retient le PPE de lâcher Orban ?

Guillaume Meier : La crainte que le départ d’Orban suscite une hémorragie des électeurs vers la droite dure. Mais il y a aussi la crainte qu’Orban soit une hypothèque pour la famille démocrate-chrétienne.

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Journaliste : Que va faire le PPE ? Qu’est-ce qui le retient de lâcher Viktor Orban ?

Jean-Dominique Giuliani : Aux élections de 2019, il y aura une redistribution des rôles : la gauche et la droite vont perdre des plumes, au profit de partis alternatifs, voire de partis de droite... plus à droite. La course à la première place doit incontestablement être dans la tête des dirigeants du PPE.

Et Jean-Dominique Giuliani  a trouvé l’explication du mauvais comportement de la Hongrie : si des pays comme la Hongrie et la Pologne sont moins délicats avec l’Etat de droit et avec le maniement de mots qui sont des provocations pour nous à l’Ouest, c’est parce qu’ils sortent du totalitarisme !!!

Journaliste :Orban parle de chantage du camp pro-migrants, est-ce une bonne stratégie de défense ?

Jean-Dominique Giuliani : Non, car la politique migratoire est une chose, mais ce n’est qu’un aspect du rapport du Parlement européen. Ce rapport portait sur la gouvernance, la politique à l’égard des médias, des universités, le cas Soros (SIC !!!), la liberté académique, le droit des femmes (???), le mode de scrutin, l’indépendance de la justice. Il y aurait même un parfum de corruption avec les fonds européens mal employés.

L’Union européenne est taraudée par la question des populistes, ou extrémistes, qui lâchent la bride dans l’expression... l’utilisation de mots... qui rappellent des choses avec lesquelles l’Europe voulait définitivement oublier son passé. Et c’est aussi de cela qu’il est question dans ce vote et qui divise les partis conservateurs eux-mêmes !

Sous entendu : son passé nazi !!! Nous y sommes, Populisme, extrême droite, nazis. Les trois épouvantails que nos médias agitent dès que quelqu’un ne pense pas selon les normes du politiquement correct !

Journaliste : La Pologne, la Hongrie ne respectent pas l’Etat de droit, c’est un défi presque identitaire pour l’Union européenne et son élargissement ? (Cette manière de poser des questions qui contiennent déjà un jugement de valeur et suggèrent les réponses est une spécialité de la RTS.)

Jean-Dominique Giuliani : Oui, et l’Italie n’est pas loin de prendre le même chemin. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Mais Salvini est poursuivi par la justice italienne pour avoir refusé l’accueil d’un bateau pendant plusieurs jours.

Voilà la manière dont la RTS manipule dans toute sa splendeur. Est-ce que cette plainte est recevable ? Orban n’a-t-il pas été élu pour refuser les migrants ? Pas un mot là-dessus bien sûr.

« L’Italie n’est pas loin de prendre le même chemin » : ici Giuliani se montre prudent, car il est  plus risqué d’attaquer l’Italie que la Hongrie pauvre et lointaine, avec sa culture à part. En réalité, Salvini va bien plus loin qu’Orban dans le rejet des migrants, il est encore bien plus politiquement incorrect.

Jean-Dominique Giuliani poursuit : C’est une grande bascule des partis traditionnels, qui ne retrouvent plus les faveurs des citoyens, sont contestés car ils n’apportent pas de réponses à la question migratoire, mais pas seulement. C’est aussi à cause des questions économiques et sécuritaires. C’est quelque chose qui traverse totes les démocraties, y compris les Etats-Unis qui ne sont pas à l’abri des mêmes phénomènes.

Comme si les problèmes « économiques et sécuritaires » ne découlaient pas de la question migratoire !!!

Journaliste : On a l’impression que Salvini et Orban essaient de casser l’Union européenne avant les élections de 2019.

Jean-Dominique Giuliani : L’Union européenne est le bouc émissaire commode. Mais là, des limites ont été franchies. Orban prêche pour l’illibéralisme démocratique, c’est-à-dire des régimes plus autocratiques, donc il a des ambitions totalitaires (Ndlr!!!).

On voit cela partout en Europe. Pour l’instant, ces partis sont confinés, mais ils déteignent un peu sur la droite traditionnelle. On a assisté ces dernières années à l’effondrement de la gauche, et maintenantc’est au tour de la droite d’être en difficulté.

Jean-Dominique Giuliani joue ici sur les mots. En Hongrie, comme aux Etats-Unis, « libéral » signifie « de gauche ». Le peuple a élu un gouvernement de droite, il est évident qu’il va mener une politique de droite.
C’est seulement en Europe occidentale, et particulièrement en Suisse, qu’il y a un centre droite qui mène une politique de gauche en alliance avec les gauchistes.

Et c’est cette alliance de vendus-soumis qui mène à la décomposition de l’Europe, et non pas les nationalistes, que cette alliance surnomme les « populistes ».

Résumé et commentaires : Cenator

 

2 commentaires

  1. Posté par toyet le

    Bonne nouvelle Orban va rejoindre la vraie droite, Je pense que Salvini pour être crédible devra soutenir la Hongrie.

  2. Posté par Léo C le

    Et ils viennent évoquer l’état de droit. Le droit desquels ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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