Yannick, les juges et la Constituante...

"30 jours avec sursis, essaie de te faire piquer ivre au volant, et tu verras si tu t'en tires avec 1'000 balles et du sursis !" Cette brève de comptoir résume parfaitement notre système de justice à la valaisanne.

Dans le cas "réglé" par nos magistrats, on s'interroge, non pas tant de la très légère condamnation d'un Conseiller National déchu mais de l'absence totale de systèmes de contrôles. Dans une interpellation écrite au Président du Grand Conseil, j'avais posé la question de savoir qui était intervenu pour éviter un contrôle de police normal, avec test d'alcoolémie et enquête sur l'itinéraire du harceleur et sa capacité à conduire.  La lettre s'est tout d'abord "perdue" alors que tous les chefs de groupes en ont reçu copie. Réexpédiée en recommandé, elle a été redirigée à la Commission de Justice, mais cette dernière a fini par se déclarer "incompétente".

Rien en Valais n'est prévu pour contrôler le fonctionnement des institutions, rien pour évaluer le fonctionnement correct d'un Conseiller d'Etat ou d'un Juge des VIP. Car la rumeur veut que nous ayons un juge des VIP, et la police le réveillerait en pleine nuit si un politique devait subir un interrogatoire. Oui, La justice à deux vitesses, c'est chez nous !

Si on se penche sur les affaires qui ont secoué le canton depuis des années, (constructions à Verbier, mercure à Viège, traitement de l'affaire Buttet, toute-puissance des curateurs etc.), on s'aperçoit que notre Constitution ne prévoit rien pour contrôler ce qu'elle déclame.

L'absence de Cour des Comptes, l'impuissance de la Commission de Justice, l'inexistence de commissions de contrôles diverses, permettent la continuation des combines. La Constituante devra s'y pencher sérieusement si elle veut être autre chose qu'un alibi ou le simple dépoussiérage d'articles encombrants aux bonnes pratiques de certains.

Christian Addy - Aven