Normalement, le ministre de l’Intérieur est l’homme le mieux informé de France, or Gérard Collomb, lui, c’est l’homme qui ne sait rien. C’est ce qui ressort de son témoignage devant les deux commissions parlementaires, vous savez, celles qui étaient censées faire la lumière sur l’affaire Benalla-Macron et qui réussissent à la rendre plus obscure.
Benalla ? Inconnu pour le ministre de l’Intérieur alors que le préfet de Police assurait qu’il était connu comme le loup blanc par lui-même et ses services, les policiers se plaignant de son omniprésence. Les journalistes, eux aussi, savaient qui il était puisque ce sont eux qui l’ont reconnu sur la fameuse vidéo dont la publication a révélé le scandale. Gérard Collomb l’a bien rencontré, le soir du 1er mai, dans la salle d’état-major de la préfecture de police, mais il ne s’est même pas demandé ce que cet inconnu faisait là dans un endroit éminemment stratégique. Manque de curiosité…Il ne sait pas non plus qui lui a accordé un port d’arme et lui a fourni les signes extérieurs du policier qu’il n’était pas. Collomb, ignorant toujours, n’est donc jamais responsable, c’est soit au-dessus de lui, soit en dessous qu’il faut chercher les responsables.
Nous n’avons aucune raison de le soupçonner de mentir, ayant témoigné sous serment. Mais ne rien savoir sur un tel sujet pour un ministre de l’Intérieur, c’est une faute professionnelle, le signe de son incompétence, l’homme n’est pas à sa place. Pour justifier cette ignorance, il expose que Benalla n’était pas « dans sa sphère d’autorité » puisqu’il n’était pas policier. Mais un individu qui se fait passer pour un membre des forces de l’ordre, qui participe indûment à la répression d’une manifestation, qui donne des ordres aux policiers, cela concerne le ministre de l’Intérieur : Benalla n’était pas sous son autorité mais ses actions relevaient de sa sphère d’influence.
L’incompétence de Gérard Collomb est fondatrice. Agrégé de lettres classiques, il n’avait aucune qualité pour occuper ce poste. Politiquement, il avait son bâton de maréchal en étant maire de Lyon, où, en matière de maintien de l’ordre, il n’avait qu’à gérer la police municipale, ce qui n’est pas une propédeutique suffisante pour avoir la haute main sur la sécurité du pays.
Il a été nommé place Beauvau parce qu’il a été le premier socialiste à soutenir Emmanuel Macron avant même qu’il soit candidat. C’est la récompense pour services rendus. Nous revenons ainsi à Alexandre Benalla. C’est un clan, un commando, qui a permis l’élection de Macron, ce dernier reconnaissant qu’il a pris le pouvoir « par effraction. » Or, depuis son élection, il continue à privilégier la fidélité au clan et à sa personne, au détriment de la compétence. C’est pourquoi il a confié à un homme de 26 ans, Benalla, des responsabilités allant bien au-delà de ce qu’il aurait dû. Devant les parlementaires LREM, mardi soir, il a déclaré qu’il a ressenti « une déception, une trahison » de la part d’Alexandre Benalla. Ce n’est pas l’illégalité que le Président fustige, ce qu’il lui reproche d’abord est d’avoir trahi le clan. Tel est Macron.
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