L’Espagne craint que la «disparition de l’espace Schengen» soit pire que la crise de 2008

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L'espace européen Schengen de libre-circulation des personnes «commence à disparaître» sous la pression de l'immigration : c'est ce qu'a déploré ce 15 juillet le ministre espagnol des Affaires étrangères, le socialiste Josep Borrell, dans un entretien au quotidien espagnol El Pais.

«Malheureusement, Schengen commence à disparaître. Par derrière et en catimini, la France, l'Allemagne et l'Italie ont rétabli les contrôles à leurs frontières à cause de la crise migratoire», s'est inquiété Josep Borrell. 

Le ministre fait notamment référence au fait que l'Italie et son ministre de l'Intérieur issu de la Ligue, Matteo Salvini, refusent régulièrement d'accueillir sur leur sol les migrants interceptés au large de leurs côtes, réclamant qu'ils soient redistribués dans d'autres Etats membres de l'Union européenne (UE). 

A l'inverse, l'Espagne a accepté, depuis l'arrivée au pouvoir le 1er juin du socialiste Pedro Sanchez, d'accueillir dans ses ports plusieurs bateaux d'ONG refusés par l'Italie, en particulier l'Aquarius mi-juin.

D'une manière plus générale, il est vrai que la ligne dure en matière d'immigration gagne du terrain, poussée par la montée de partis opposés à l'immigration. «Jusqu'ici, la droite dure imposait ses thèses. Le mérite de l'Espagne, c'est d'avoir marqué un tournant dans le débat migratoire avec l'épisode de l'Aquarius», a affirmé Josep Borrell.

Le ministre, ancien président du Parlement européen, croit néanmoins que si l'Italie «opte pour le durcissement de sa politique migratoire, elle peut prendre le chemin de la désintégration de l'Europe». «Le problème migratoire est le plus puissant dissolvant de l'UE. Il peut provoquer une crise plus grave que celle de l'euro», a-t-il estimé. Celle-ci a pourtant fait vaciller l'économie de l'Union au début des années 2010 et a très durement frappé les pays du sud de l'Europe, en particulier l'Espagne.

Le problème migratoire est le plus puissant dissolvant de l'UE

«Une crise économique peut se résoudre avec des ressources financières et des changements institutionnels, mais les problèmes de l'immigration sont plus profonds : ils touchent aux valeurs, aux identités, aux cultures, aux capacités d'assimilation des sociétés», a assuré Josep Borrell. Pour l'heure, force est cependant de constater que tel n'a pas été le cas, l'Union européenne peinant à s'accorder sur la question migratoire.

Selon l'Organisation internationale pour les Migrations (OIM), 61 557 personnes ont gagné l'Europe depuis le début de l'année. 1 422 sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. La Grèce est la première porte d'entrée de ces migrants, suivie par l'Espagne et l'Italie.

Lire aussi : Italie : Salvini refuse de laisser accoster un navire de migrants sans «garanties» sur leur sort

 

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4 commentaires

  1. Posté par Vautrin le

    Mais quoi, mecquois, il n’y a plus de Phalange en Espagne pour mettre ces traîtres de socialistes à la raison ?

  2. Posté par Marcassin le

    l’Espagne a accepté d’accueillir dans ses ports plusieurs bateaux d’ONG refusés par l’Italie mais grâce à la libre circulation dont elle craint la disparition, elle laisse ces réfugiés, envahisseurs, migrants économiques, futurs assistés, prosélytes muzz, djihadistes, (biffer ce qui ne convient pas) envahir l’Europe.

  3. Posté par Léo C le

    Schengen ne vaut que si les frontières extérieures de son espace sont protégées et sécurisées.

    Nous en sommes très éloignés par la configuration géographique des États périphériques, leurs nombreuses côtes et la proximité de pays « migratoires » et par les volontés politiques timorées et incapables d’y remédier.

    Le principe était bon. Son application a trouvé ses limites.
    Nous avions le Rideau de Fer avant, nous aurons peut-être un autre rideau entre les mêmes pays et l’Europe Occidentale par souci de survie, cette fois-ci.

    Qui l ‘aurait cru au début des années 90 ?

  4. Posté par Don Aldo le

    Le pauvre Borrel, on va bien voir d’ici peu, avec la crise bancaire qui se prépare s Europe si c’est l’immigration illégale de clandestins ou la nouvelle crise de l’euro qui va faire craquer l’UE de toutes parts? ! Il n’y a bien sur que le débile CF suisse qui ne voit rien venir. Et le petit Ignazio qui veut encore baisser son pantalon et signer un nouvel Anschluss ! Niveau dramatique de nos autorités…

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