Accord-Cadre avec l’UE : comment notre gouvernement trompe la population suisse

Il semblerait que le projet de la gauche et du centre bourgeois d'arrimer au plus vite la Suisse à l'UE par un accord-cadre institutionnel soit voué à l'échec, et ce, dès avant les vacances d'été.

Par bonheur.

En dépit des pressions des associations économiques ainsi que de la majorité des partis et des conseillers fédéraux, les négociations avec Bruxelles piétinent. La fenêtre temps d’octobre prochain que s’étaient initialement fixée les deux parties risque bel et bien de se refermer sans résultat.

Le blocage réside pour l'essentiel dans les exigences croissantes de l'Union européenne. À en croire le Conseil fédéral, l'accord-cadre ne porterait que sur quelques ajustements techniques concernant cinq accords du premier paquet bilatéral.

Faux. Les enjeux sont multiples et de plus en plus nombreux. L'UE veut absorber complètement la Suisse. Elle exige que nous reprenions le futur droit communautaire, non seulement en ce qui concerne les Bilatérales I, mais aussi l'accord de libre-échange de 1972, accord clé pour la prospérité. En outre, la Suisse devrait reprendre les droits des citoyens de l'Union européenne qui exige que la décision revienne en dernière instance aux tribunaux européens.

Le Conseil fédéral rêve. Il croit qu'il en va de l'économie et de l'accès au marché. Or il s'agit de politique, d'autodétermination, de qui a le pouvoir dans l'État et le contrôle. L'UE en a par-dessus la tête de la Suisse indépendante, insubordonnée et de sa démocratie directe. Nous sommes pour Bruxelles une nuisance, «une absurdité géopolitique», selon les termes du président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Il faut en finir avec cette absurdité. Telle est la raison du cadre institutionnel dans lequel la Suisse doit disparaître en tant que Suisse.

Du point de vue de Bruxelles, c'est logique. Tant que la Suisse reste la Suisse, elle est un vote de défiance institutionnalisé contre l'Union européenne. La Suisse est tout ce que l'UE prétend être, mais qu'elle n'est pas. La Suisse est une économie de marché, elle est libre, prospère, démocratique. La concurrence fait mal. Par son succès, elle réfute la prétention que l'UE fait valoir auprès de ses propres membres d'être le seul ordre institutionnel fiable qui garantisse la paix et la prospérité.

Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis s'est trompé. Il a commencé par vouloir un reset. Puis il a repris, sans nécessité, le calendrier imposé par la partie adverse. Finalement, il s'est mépris sur la gauche en parlant de «lignes rouges», qui n'en sont absolument pas. Désormais, ses collègues effrayés le freinent. On n'avance pas. Le Conseil fédéral fait marche arrière. Pas parce qu'il le veut, mais faute de volonté commune.

Les associations économiques réclament un encadrement institutionnel. Elles plaident aveuglément pour le «rattachement international» sans se rendre compte que le succès de la Suisse depuis des siècles se fonde non pas sur le rattachement, mais sur une véritable autonomie. Le fait est que ce n'est pas le discours des entrepreneurs, mais uniquement celui des fonctionnaires. Leur figure de proue est la romaniste Monika Rühl, cheffe d'economiesuisse. Son expérience dans le secteur privé? Aucune.

La vie récompense celui qui arrive trop tard. Plus les négociations dureront, mieux cela vaudra pour la Suisse. L'UE vacille. L'euro ne marche pas. La migration continue d'être un fiasco. Partout s'éveillent les «populistes» qui ne veulent plus être à la botte de Bruxelles. L'avenir institutionnel de l'UE n'a jamais été plus incertain.

Que, précisément dans cette situation, le Conseil fédéral aspire à l'intégration institutionnelle, au «rattachement» suisse, symbolise le profond fossé qui sépare, aussi chez nous, le peuple de nos gouvernants. Les gens sont contre l'UE parce que dans l'UE le peuple n'a pas son mot à dire. Les élites aiment l'UE car l'UE aime les élites.

Pourquoi la Suisse a-t-elle tellement de mal à faire respecter ses propres règles face aux autres? Nous ne parlons pas ici de cervelas ni d'aigle bicéphale. Même pour l'essentiel, ça cloche.

Le gouvernement ne parvient toujours pas à dire à l'UE qui se fait pressante que, jamais, au grand jamais, nous ne nous laisserons imposer le droit étranger et les juges étrangers. L'autodissolution volontaire de la Suisse sous la férule de l'UE? Jamais.

On n'entend rien de tel. Pour quelle raison? Peut-être parce que la Suisse est un patchwork réussi. Ses habitants sont multilingues, attentifs, bienveillants, sensibles aux autres. Le pays ne fonctionne que parce que tout le monde fait preuve de réserve et que personne n'impose à l'autre sa façon d'être. Il va de soi que tout le monde respecte les règles communes implicites.

La retenue est la grande vertu nationale. Le renoncement à faire étalage de sa propre façon d'être, de sa propre culture, de sa propre langue ou de sa propre religion est précisément ce qui fait le succès de notre cohésion. Le modèle d'intégration de la Suisse est en grande partie la non-intégration de ses habitants, le «vivre et laisser vivre». Les Suisses sont si ouverts aux étrangers qu'ils tendraient à laisser la Suisse se faire envahir par ces derniers plutôt qu'à les helvétiser.

Les risques sont évidents: celui qui ne fait pas de bruit est menacé de se faire écraser, mener à la baguette par celui qui parle fort. Sans oublier que la Suisse se porte bien. Trop bien. Nous nous payons le luxe d'avoir des quotas pour les femmes et des réfugiés qui n'en sont pas. L'argent suffit encore à éviter la plupart des conflits. On paie pour avoir la paix.

Il est évident que l'UE tire avantage de cette propension suisse à éviter les litiges. Le Conseil fédéral n'a pas la force d'opposer de résistance par lui-même. Au final en Suisse, ce sont une fois de plus les citoyens qui doivent prendre les choses en main.

Source

Nos remerciements à Info

 

Rappels :

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Bruxelles fait du chantage à la Suisse et lie la reconnaissance de la bourse à l’accord-cadre.

7 commentaires

  1. Posté par combattant le

    JUNKER le bourré de service,EST A METTRE DE COTE pour le service de CONCIERGERIE de son bâtiment,en souhaitant qu’il comme tout ALCOLO s’encouble dans les escaliers de cette PIAULE! NON à L’UERSS !

  2. Posté par Marcassin le

    La pianiste de service n’a PAS juré de défendre le peuple suisse, sa démocratie et sa constitution. CQFD
    Si seulement nous avions des Conseillers Fédéraux UDC.

  3. Posté par Antoine le

    La Suisse, «une absurdité géopolitique», selon les termes du président de la Commission, Jean-Claude Juncker.
    L’alcoolo de service n’a qu’à se taire et devrait prendre exemple sur les institutions et Constitution suisse qui font des envieux !
    Nous ne sommes pas parfaits, mais nos lois nous permettent de vivre en harmonie, ce qui n’est plus le cas en Europe qui vit sous la dictature de Bruxelles !
    NON au juges étrangers !
    NON à l’accord-cadre avec l’UE !

  4. Posté par JeanDa le

    Excellent article en effet ! Peut-on l’envoyer à chaque membre du conseil fédéral (tout illégitime qu’il soit devenu) ?
    Qui est l’auteur de cet article ? Un très prochain candidat au conseil fédéral j’espère !
    J’apprécie beaucoup les deux points de Socrate@LasVegas (le 15 juillet 2018 à 20h30) :
    – Si l’ue était un tel succès, ce serait la Suisse qui ferait tout pour obtenir un accord cadre avec l’ue, pas l’inverse…
    – Si l’accord-cadre était au bénéfice des citoyens, le cf l’aurait fièrement rapidement présenté au Souverain afin d’avoir son aval…Or c’est là aussi l’inverse qui se passe!
    CQFD

  5. Posté par Socrate@LasVegas le

    Merci pour cet EXCELLENT article!

    Il est aussi amusant de noter:
    – Que si l’ue était un tel succès, ce serait la Suisse qui ferait tout pour obtenir un accord cadre avec l’ue, pas l’inverse…
    – Que si l’accord-cadre était au bénéfice des citoyens, le cf l’aurait fièrement rapidement présenté au Souverain afin d’avoir son aval…Or c’est là aussi l’inverse qui se passe!

    Cet accord-cadre est non seulement inutile à la Suisse mais symbolise l’acmé de LA TRAITRISE des politiciens suisses officiant CONTRE LE PEUPLE, SA DEMOCRATIE ET SA CONSTITUTION QU?ILS ONT POURTANT DU JURER DE DEFENDRE.
    Ce cf n’est plus du tout légitime.

  6. Posté par Patrice Monod le

    Merci, excellent résumé. A-t’on vraiment besoin de l’Europe ?, de leurs réfugiés en majorité peu ou pas qualifiés ? Nos frontaliers suffisent il me semble et ça leur rend service. On peut faire du commerce avec plein de pays émergeants et prometteurs ainsi qu’avec la Russie. Ce serait aussi très grave si un jour la Suisse neutre devait s’impliquer dans des conflits étrangers pour le profit de rapaces européens ou israëliens-américains. Ca me ferait bien plaisir si on réussissait à boucler le caquet de certains de nos élus qui savonnent en direction de l’Europe, ils ne pensent qu’à leurs bénéfices personnels. La Suisse doit rester un exemple pour le monde.

  7. Posté par Fritz Von Strupp le

    Pour garder la démocratie directe et notre liberté, nous devons tout faire pour éviter de nous retrouver dans ce grand machin dirigé par un alcoolique titubant. Aujourd’hui, on ne peut plus parler d’union, tellement les positions divergent entre Bruxelles et les pays du Visegrád. Tant que ces gouvernements fantoches et mollahs restent sur des positions socialistes imbéciles concernant les migrants dont la plupart ne sont pas de réfugiés, mais des profiteurs, qui souhaitent nous imposer la charia, tout en profitant de nos services sociaux, il n’y a aucun espoir de maintenir une union. Raison de plus pour ne pas y adhérer.

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