Monnaie pleine …. d’incertitutes

Editorial

UDC Suisse, le 8 mai 2018

Monnaie pleine… d’incertitudes

par Michaël Buffat,
conseiller national (VD)

L’initiative « Monnaie pleine » a été déposée en décembre 2015 par l’association Modernisation monétaire (MoMo) qui estime que la création de monnaie par les banques au moyen du crédit étend la masse monétaire de manière incontrôlée, ce qui aggrave constamment le risque de nouvelles crises financières. En effet, seul 10% de la masse monétaire est créée par la Banque nationale sous forme de pièces et billets de banque, le reste est mis en circulation par les banques commerciales en octroyant des crédits aux particuliers et aux entreprises sous forme électronique.
L’initiative demande que seule la Banque nationale gère la masse monétaire. Les espèces, mais aussi la monnaie électronique, deviendraient des moyens de paiement officiels assurés par la BNS. Pour mettre cette « monnaie pleine » à l’abri des crises, les banques devraient être en permanence en mesure de garantir en espèce les montants versés sous forme électronique dans leur totalité et à tout moment. L’objectif de « Monnaie pleine » est d’éviter une situation où les clients se précipitent en masse à la banque pour retirer leurs avoirs, causant ainsi la faillite de l’établissement financier qui n’aurait pas les moyens d’assurer tous ces dépôts électroniques sous forme physique.La fin du crédit tel que nous le connaissons
En limitant la possibilité aux banques de créer de la monnaie, l’initiative aura un impact énorme sur le crédit, et donc sur les investissements, moteurs de l’économie. Les PME en souffriraient particulièrement. En effet, elles génèrent actuellement 89 % du volume total des crédits commerciaux en Suisse. L’initiative « Monnaie pleine » poserait des problèmes aux entreprises désireuses d’investir et de créer des emplois. Une obtention plus difficile de crédit aura également des conséquences pour tous les locataires. Une réduction des investissements signifie une réduction du nombre des logements disponibles. Et quand les prix de l’immobilier augmentent, les loyers suivent tôt ou tard.
Finalement, Le système actuel permet à l’argent de « travailler » en générant des intérêts. Ce principe ne sera plus possible avec « monnaie pleine ». L’argent qui ne travaille pas ne génère pas de bénéfices. Il dort à la banque comme le ferait une pièce de 5 francs dans un coffre. Les frais de gestion augmenteront, car les charges des banques pour le trafic de paiement ne diminueront pas et il n’y aurait pas d’autre moyen de faire fructifier ces comptes. Les frais pour toute transaction, un achat au supermarché par exemple, devraient être répercutés sur les clients. Cela affecterait pratiquement l’ensemble de la population.Nous ne sommes pas des cobayes.
Ce modèle n’a jamais été testé dans aucun pays. Les partisans de l’initiative admettent volontiers que la Suisse doit servir de terrain d’essai. Ce procédé est malhonnête et à très haut risque. Le système monétaire helvétique serait alors complètement différent du système en vigueur dans le reste du monde, avec toutes les conséquences que cela sous-entend pour la Suisse qui jouit pourtant aujourd’hui d’un système monétaire stable et performant, où les avoirs sont en sécurité sur les comptes. C’est pourquoi il est nécessaire de voter non à l’initiative « monnaie pleine ». Nous sommes tous concernés.

9 commentaires

  1. Posté par Pierre le

    Cet article est un mensonge et une trahison ! Permettre a des banques privees de creer de la monnaie ex nihilo sans control de la BNS ( et donc du peuple ) revient a privatiser les profits et socialiser les pertes .

  2. Posté par Arnold le

    « un système monétaire stable et performant, où les avoirs sont en sécurité sur les comptes ». ahahahahah, elle est bien bonne. C’est pour cela que les banques ne vous assurent vos avoirs qu’à hauteur de 100’000.- en cas de faillite. C’est tou à fait signe d’un système financier en bonne santé. Quand on sait que presque toutes les banuques ont dans leur compte des actifs (ils prêtent à des gens sachant qu’ils ne pourront jamais rembourser) pourris à hauteur de plusieurs dizaine de millards. Quand on sait que la robotisation va faire perdre le travail à environ 45% de la population (les hommes de Davos le disent eux-mêmes et il suffit de voir la disparition des caissières par exemple), ces prêts pourris vont donc encore augmentés. Ce n’est que de la fausse monnaie créee par ces banques (centrales ou non).
    @Jean-Daniel Piolet. Non ce n’est pas Hitler qui a créer la banque centrale allemande mais la banque centrale à amener Hitler au pouvoir par sa création de fausse monnaie (à lire Hitler ou la vengeance de la planche à billet de Pierre Jovanovic). D’ailleurs la 1ère Banque centrale a être créee est la FEd en 1913 par des banquiers privés, donc pas par un système socialiste
    Vous avez par contre raison que la centralisation va en général à l’encontre de la liberté des peuples. On peut voir aujourd’hui de plus en plus de décisions sont prises par Berne voir pire par Bruxelle. Par contre si nous avons une monnaie nationale, nous sommes, il me semble, obligés d’avoir un organe central qui s’occupe de battre monnaie. Par contre le peuple doit reprendre le contrôle de cet organe, que les politiques ont laissé au banquiers privés (lire le crépuscule de la BNS de Vincent Held). L’Homme a connu les systèmes totalitaires socilo-communiste, nous entrons dans l’ère du totalitarisme marchand et financier, avec l’aide des politiciens corrompus, gauche ou droite.
    @Hervé je n’airien de plus à ajouter

  3. Posté par Joseph le

    Est souverain celui qui a pouvoir de battre monnaie, avec l’argent dette se sont des banques commerciales privées qui battent monnaie, est-ce normal? La grande différence avec l’argent plein c’est que les banques devront se refinancer auprès de la BNS, qui capitalisera ainsi une partie des intérêts sur prêt qui lui échappent aujourd’hui. La BNS fera ce pourquoi elle a été créé: gérer la production monétaire helvétique et non pas spéculer sur les marchés financiers! Quant au marché des crédits, il ne sera en rien pénalisé, au contraire, il sera sous contrôle de la BNS ce qui doit éviter des situations telles que 2008, situation dans laquelle les banques américaines avaient accordé en masse des crédits à risque élevé! Monsieur Buffat qui est du bon bord politique travaille néanmoins pour une banque, il est donc mal placé pour défendre cette initiative.

  4. Posté par Blocus le

    Je vais voter NON!

  5. Posté par Jean-Daniel Piolet le

    Tous les systèmes socialistes (national- ou pas), communistes et totalitaires (monarchie, théocratie) ont toujours centralisé la création de monnaie, afin d’éviter à tout prix (appauvrissement de la population, absence d’initiative individuelle, régression économique, famines, goulags, camps de concentration, génocide, etc…) la liberté de marché (capitalisme) et donc celle des peuples de commercer librement. En bref, il est stupéfiant de voir tant de patriotes si ignorants en économie comme en histoire qu’ils suivent aveuglement la doctrine marxiste de centralisation du pouvoir parce qu’ils ont avalé la propagande médiatique. Heureux que l’UDC ait la lucidité de les avertir que Noam Chomski, Ada Mara, Nicolas Maduro, Kim Jong Un, Adolf Hitler, Staline et Karl Marx ne sont pas des économistes à prendre en compte sérieusement. À moins bien sûr de désirer la destruction de son pays.

  6. Posté par Hervé le

    Principe de base pour les votations: Lorsque toute la clique politicienne s’accorde pour rejeter un objet, c’est qu’il s’agit probablement d’une amélioration de la situation actuelle. (Pour le citoyen, pas pour le politicien, cela va de soi…)

  7. Posté par toyet le

    Buffat cet UDC qui fait mal aux électeurs, oui maaaassif à monnaie pleine, La BNS est une banque privée indépendante donc c’est à elle seule de créer de la monnaie.

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