Le «Donald Trump brésilien», candidat à la présidentielle, inculpé pour racisme

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Y aurait-il une fatalité judiciaire planant sur les chefs d'Etat ou autres candidats à la présidentielle au Brésil ? Le parquet général du Brésil s’apprête à inculper Jair Bolsonaro, du parti social-chrétien Patriota (nationaliste) pour racisme à l’égard des communautés indigènes, des femmes et des personnes LGBT. L’homme de 63 ans, parfois surnommé le «Donald Trump brésilien» par la presse, est en lice pour la présidentielle de 2018 et est crédité de 15% d’intentions de vote.

Si je vois deux hommes en train de s'embrasser dans la rue, je vais les frapper

Le député de 63 ans, aux positions très conservatrices – pour la peine de mort et contre l'avortement – est un nostalgique de la dictature militaire au Brésil, qui a eu cours entre 1964 et 1985. Le procureur général de la République Raquel Dodge lui reproche des propos tenus lors d’une conférence en avril 2017 : il avait alors comparé les descendants d’esclaves noirs en fuite, les quilombos, à des animaux, en prétendant qu’ils «ne [faisaient] rien et ne [servaient] à rien, même pas à procréer».

Au sujet de l'homosexualité, il aurait également menacé : «Si je vois deux hommes en train de s'embrasser dans la rue, je vais les frapper.» Ces expressions «de nature discriminatoire, incitant à la haine et affectant directement plusieurs groupes sociaux» peuvent lui valoir entre un et trois ans de prison et une amende pouvant dépasser la centaine de milliers d’euros «pour dommages moraux collectifs», selon un communiqué du parquet. Si la condamnation de prison venait à tomber avant octobre, il serait dans l’impossibilité de se présenter.

Les deux principaux candidats à la présidentielle en prison ? 

Ces déboires de Jair Bolsonaro tombent au plus mauvais moment pour ce député qui comptait bien sur les démêlés avec la justice de l’ancien président Lula, figure de la gauche et crédité de 30% des intentions de vote, pour lui ravir la présidence. Le prédécesseur de Dilma Roussef a été condamné à 12 ans de prison pour corruption et est incarcéré depuis le 7 avril. Luiz Inacio Lula da Silva, qui ne cesse de clamer son innocence, compte tout de même se présenter aux présidentielles et espère pour cela faire appel, ou mobiliser ses partisans qui pourraient descendre dans les rues pour faire pression pour qu'il soit libéré.

Jair Bolsonaro a réagi à la nouvelle en prétendant que les faits reprochés étaient des «attaques infondées», tout en dénonçant une machination politique.

Mais ce dernier n’en est pas à son coup d’essai. Il a déjà été condamné en 2017 à indemniser la députée de gauche Maria do Rosario, pour avoir dit trois ans plus tôt qu'elle ne méritait pas d'être violée car elle était «très laide». Déjà connu pour ses déclarations parfois fracassantes, il avait déclaré, selon le blog Big Brother du Monde : «Je préfère que mon fils meure dans un accident de voiture plutôt qu’il soit homosexuel.» 

Lire aussi : Lula en prison : de Mélenchon à Morales, la gauche dénonce un «coup d'Etat judiciaire»

 

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