Une fichée S fiche deux mille policiers

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Nouveau rebondissement dans le double assassinat de Magnanville (lire l’article de Caroline Parmentier dans le Présent d’hier). Le 13 juin 2016, Larossi Abballa s’infiltrait dans la demeure de Jessica Schneider et de Jean-Baptiste Salvaing localisée dans les Yvelines à Magnanville. Il tuera le couple, ne laissant en vie que l’enfant. Ce double meurtre avait choqué la France entière et plus particulièrement les fonctionnaires de sécurité. Ce jour-là, ils ont pris conscience qu’ils étaient frappables chez eux et que le danger n’était pas cantonné aux heures de bureau.

Or, près de deux ans après les faits, nouveau rebondissement avec l’arrestation d’une fonctionnaire de police Maryline B, major dans les Yvelines. Ancienne déléguée départementale du syndicat Alliance, elle aurait hébergé chez elle en 2016 une amie de sa fille, fichée S. Or, la fonctionnaire serait mère de deux enfants, eux aussi radicalisés. Pour l’instant, il est trop tôt pour émettre des conclusions et l’enquête est en cours mais, on peut néanmoins s’interroger : comment une fonctionnaire de police, donc ayant accès à des données sensibles, a pu héberger chez elle une fichée S, d’autant plus une amie de sa fille, elle-même radicalisée ?

Le fait est qu’en la possession de cette fichée S hébergée un temps par le major Maryline B, on a retrouvé une clef USB contenant plus de 2 000 noms et adresses de fonctionnaires de police et des renseignements. Le placement en garde à vue du major a pour but de vérifier comment ces fichiers ont pu tomber en de si mauvaises mains.

Pour les syndicalistes de la police, comme Alexandre Langlois du Syndicat Vigi, ce triste fait divers n’est que la partie immergée de l’iceberg.

« Il y a une mutuelle police et un autre syndicat de police qui s’étaient fait pirater sur Internet leur fichier adhérents avec des centaines, voire des milliers d’adresses. On ne sait d’ailleurs pas où se trouvent ces adresses. » affirmait-il hier à Boulevard Voltaire. Mais cela ne s’arrête pas là. Puisque toujours d’après lui : « les fichiers des cartes grises, avec le nom, prénom et voitures des fonctionnaires de police sont vendus à des sociétés privées. N’importe quelle personne travaillant dans ces sociétés peut avoir accès au nom, prénom et adresse des fonctionnaires de police. Il suffit de se balader à côté d’un commissariat, de prendre les plaques en photo et de les passer dans le fichier. »

Dans la ligne de mire du syndicat : la privatisation de certains services publics qui échapperaient au contrôle de la police. Car, s’il est possible de contrôler à minima les antécédents d’un fonctionnaire, comment vérifier les casiers de personnes employées par le privé ? Comment s’assurer que ces données soient traitées par des employés non radicalisés ?

Autant de questions auxquelles devront répondre les enquêteurs. Les gardes à vue en cours, prolongées mardi soir, permettront peut-être de comprendre comment Mina B. a pu avoir accès à ces informations. Et également de savoir si cette fuite de données a pu avoir un lien avec le double assassinat de Magnanville.

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2 commentaires

  1. Posté par G. Guichard le

    Oui… J’ai même lu que ce vol de données aurait eu lieu au moment de la fusion des Renseignements généraux avec un autre corps (les données dataient de 2008). De là à penser que, sous Sarkozy, il s’en passait de belles… 😎

  2. Posté par Léo C le

    J’en viens à affirmer que le décret Crémieux de 1870 avait du bon.

    Désormais tout muzz devrait faire l’objet d’une enquête approfondie avant d’intégrer tout corps de la fonction publique; d’autant plus pour tout le régalien. Ils vomissent nos valeurs et se tor…….. avec la nationalité française de papier qu’on leur accorde.
    Autant dire, vus nos moyens, que c’est peine perdue.

    La leur interdire ipso facto. Autant dire que je rêve.

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